"Salvador Allende", le dernier film-documentaire de Patricio Guzman, en sélection officielle au Festival de Cannes 2004, sort mercredi dans les salles et retrace avec émotion la vie de Salvador Allende, président du Chili de 1970 à 1973 et fondateur du parti socialiste chilien.

Le 11 septembre 1973, le président Allende se suicide au palais de La Moneda, à la suite du coup d'état d'Augusto Pinochet.



Patricio Guzman retrace la vie politique du héros de la démocratie chilienne à partir des derniers effets personnels de Salvador Allende, des fresques peintes à l'effigie de celui-ci sur les murs de Santiago, depuis son enfance jusqu'à son suicide, en passant par ses débuts politiques, ses multiples campagnes avant d'être investi président de la République le 4 septembre 1970.

Dans le but d'expliquer l'échec politique de Salvador Allende, Patricio Guzman évoque, parmi tant d'autres raisons, l'implication de la CIA dans la déstabilisation du pays et celle du président américain Richard Nixon dans le bombardement du palais, tout à fait hostile aux grandes réformes socialistes d'Allende dans un contexte tel que celui de la guerre froide.

Au fil du film, défilent les propres souvenirs de Patricio Guzman, des documents d'archives, des albums photos clandestins, de nombreux témoignages, dont ceux de proches, de partisans du président ou de Chiliens de toutes catégories pour faire ressurgir la vérité sur Salvador Allende.

Il ressort de ce documentaire l'âme de toute une partie du peuple chilien, un parfum de nostalgie, une aspiration de justice et d'égalité, encore présente 30 ans plus tard.

Le réalisateur de "Salvador Allende" insiste sur le devoir de mémoire. Beaucoup de Chiliens, parmi lesquels les propres voisins d'Allende, ont oublié cette époque de désillusions.

Ainsi, la date du 11 septembre est non seulement ressentie par les Chiliens comme un événement tragique, mais la mort de Salvador Allende marque le début de 17 années de dictature sous le régime militaire d'Augusto Pinochet.

lundi 6 septembre 2004, AFP.