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■ Voir son épouse pleurer
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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2004-09-05 | |
Il n'a plus bon pied, mais a toujours bon oeil. A 94 ans, Willy Ronis, dernier dinosaure de la photographie française, au regard doué d'humanité, bénéficie d'un hommage du 16ème Festival Visa pour l'image à Perpignan avec une rétrospective de près de 75 ans de photos.
Dans la haute nef de l'Eglise des Dominicains, on retrouve ses photos célèbres, parfois reproduites en posters: le "nu provençal" devant sa vasque, le petit Parisien rieur avec sa miche de pain, les bals à Joinville... Malgré ses cannes, ce monsieur d'allure soignée, fine moustache blanche et chaussettes orange, a souhaité voir d'autres expositions que la sienne, curieux du travail des contemporains, "respectueux de leur courage". "Ca mérite un salut, j'ai vu des choses qui m'ont bouleversé", dit-il à l'AFP. "Le témoignage est l'une des fonctions de la photographie, ajoute-t-il. Mais je n'ai jamais fait cela. Ce n'était pas mon inclination". Pour sa rétrospective, Willy Ronis, qui se considère comme "un témoin de (son) siècle", a choisi cinquante tirages, "représentatifs de la longue période durant laquelle (il a) photographié, de 1928 à 2001". La moitié est extraite de reportages commandés, comme les grèves à Citroën Javel, et l'autre de ces "sorties sans obligation de résultat mais dont on espère bien qu'on va tirer quelque chose". Interrogé sur cette empathie sensible dans ses photos, il dit "bien aimer les gens. C'est ma nature. Je tiens cela de mon père". Ce dernier, né en 1910, était photographe en boutique. C'est lui qui lui donne son premier appareil photo mais il préférait alors les Meccano et la musique car il voulait être "compositeur". Son père, très malade, lui demande en 1931 de l'assister. En 1936, il abandonne le studio, ayant eu la révélation, grâce à une exposition internationale, d'une "autre photographie". En 1936, ses photos sur le Front populaire sont les premières à lui rapporter de l'argent. Durant la guerre, il franchit la zone de démarcation, sentant la "situation s'aggraver "pour ceux qui avaient comme (lui) des origines juives". Dans le Sud, régisseur d'un théâtre ambulant, il rencontre Jacques Prévert. L'exposition témoigne par le nombre de clichés de la période "extrêmement faste" des années d'après-guerre, dont il évoque la "renaissance, la presse libre". Entré à l'agence Rapho, il évoque de cette époque, ses clichés sur la grève dure des mineurs de Saint-Etienne en 1948, le retour des prisonniers, la péniche aux enfants... Ronis ne se considère pas comme un photojournaliste mais comme un "photographe amené aussi à faire des reportages". Pour lui, "chacun a sa manière d'intégrer l'instant décisif", allusion à la formule de Cartier-Bresson, son contemporain décédé récemment. "Lui est lui, Doisneau est Doisneau". Ses dernières photos datent de 2001. Des nus, "la plus belle chose". Mais il a dû s'arrêter: "Pour chercher le bon angle, il faut se pencher, se mettre en déséquilibre". Cependant ses livres, ses expositions, la dernière à Aix la Chapelle, l'occupent beaucoup. "Dès 1953, une expo à New York montrait 4 photographes français: Izis, Doisneau, Brassaï et moi. La reconnaissance ne date pas d'hier", commente-t-il. Les hommages le touchent toujours. A Perpignan, une visiteuse l'a arrêté: "M. Ronis, j'ai 37 ans et, dans mon pupitre, j'ai gardé toute ma scolarité +le nu provençal+..." samedi 4 septembre 2004, AFP
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