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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2006-03-09 | | Depuis un certain temps, un phénomène se manifeste dans la culture roumaine, que les publications littéraires ignorent. Il s'agit de la littérature virtuelle, qui a déjà ses auteurs consacrés et un public propre. Nous ne parlons pas ici d'un groupe ou groupuscule élitiste mais d'un nombre remarquable d' authentiques écrivains, extrêmement doués, et qui ont été matériellement reconnus tant par divers jurys dans d’importants concours littéraires, que par un nombre -tout aussi important- de consommateurs aimant les belles lettres. Or ce fait suscite une multitude de questions. Etant donné qu'elles visent surtout la poésie virtuelle, je n’en ai sélectionné que quelques-unes pour la présente enquête: 1. Existe-t-il une poésie virtuelle et une poésie papier? Ou seulement une poésie de qualité ? Pourriez-vous expliquer, selon votre point du vue, quelles seraient les différences spécifiques? 2. Pour vous, quels seraient les avantages et les qualités d’une expression poétique virtuelle comparativement avec ceux d’une poésie sur support papier? 3. Pensez-vous que la poésie virtuelle va intégrer, tel un chapitre indépendant, l'histoire de la littérature roumaine? Ou bien ne restera t-elle qu'un signe élégant de la technologie moderne? Liviu Nanu Liviu Comsia Dan Silviu Boerescu critique littéraire, Bucarest 1. Existe-t-il des femmes belles et des femmes laides? Ou seulement une répétition infinie d'un savant cumul d'imperfections que nous baptisons, avec une subjectivité pas toujours inspirée, beauté ? J'appartiens à une génération qui a grandi avec le support papier mais qui est forcée de gagner son existence avec l'ordinateur, faisant appel aux fabuleuses ressources de l'internet. Malgré tout cela, l'émotion d'un petit bouquin gauchement imprimé me touche encore...entre deux clics. 2. Avantage du support papier: on personnalise les dédicaces et les autographes. Avantage du virtuel: il évite les lancements avec des petits-fours pourris et du mauvais vin. Désavantage du papier: les stocks de livres qu'on n'a pas vendu et qui gisent sous le lit du poète. Désavantage du virtuel: on ne peut pas déchirer une feuille pour y marquer le numéro de téléphone d'une femme rencontrée dans une librairie (de telles choses existent vraiment). 3. Ah, non, comment ça? Mais que dites-vous sur la poésie des plombiers qui écrivent leurs oeuvres sur un morceau de tuyau enfoncé dans le mur? Marlena Braester écrivain, Israel 1. Dans le sens moderne du virtuel crée par l'Internet, il n'y a pas de différences de valeur entre les textes publiés sous forme de livre ou "virtuel", tant qu'il ne s'agit que d'une forme ou d’une autre de transmettre un texte, une forme de communiquer. Le contenu en est le même: la lettre porte en elle la « voix » du poème. 2. ...mais, un poème qui clignote quelque part sur un écran, dans un espace auquel on ne penserait pas et qu'on pourrait effacer à chaque instant sans laisser de trace pour le remplacer sur le même écran par un autre texte ou par une autre image - étrange sensation de se lancer dans l’instable. La large diffusion sur la voie "virtuelle" est, bien entendu, tentatrice. Un livre reste cependant une présence concrète pour de nombreux sens, et permet cette impression qu'on peut "fixer" dans le temps un vers, un poème. 3. Pour s'inscrire dans l'Histoire de la littérature, peu importe comment se fait la diffusion de la poésie. Que restera-t-il des « publications » sur l'Internet? De toutes façons, la transcription sur papier semble rester le désir secret des écrivains. Cosmin Dragomir écrivain, rédacteur à la revue "Le Miroir littéraire", Focsani 1. La poésie existe! C'est clair. Purement et simplement. De mauvaise, très mauvaise, extrêmement mauvaise qualité ou bonne, avec l'alternative excellente (que l’on dirait de plus en plus rare chez nous). Les écrivains, pour des raisons expliquées par la sociologie ou par la théorie des mentalités collectives préfèrent le support traditionnel, ce sont des écrivains qui ne se sont pas encore habitués à la technologie - on remarque donc ici deux catégories: a) ceux qui essayent, ou du moins, qui ne refusent pas la littérature virtuelle et b) ceux qui s'y opposent avec acharnement (voir Marius Tupan et, peut-être, je le répète, Nicolae Manolescu). 2. Non! Il existe d'autres avantages. J'ouvre une petite parenthèse - il y a environ 10 minutes je suivais les actualités sur ProTv. Hier encore, le correspondant de la chaîne à Constanta retransmettait l'orage sur la mer en direct de la digue. Enorme orage, vagues immenses, et lui trempé jusqu'aux os. Tout sauf "cotillons, serpentins, festivité". N'aurait-il pas préféré un décor virtuel? Les avantages dont je vous parlais font surtout référence au mercantilisme de la littérature (toutefois utopique encore en grande partie chez nous). D'abord la littérature virtuelle ne se vend pas encore, mais ne nous plaignons pas puisque nous nous référons dans ce cas à la poésie, qui ne se vend pas de toutes les façons.. Deuxièmement, je constate avec amertume, que pas même les jeunes critiques ne jette un œil sur le net. Mihai Iovanel, Daniel Cristea-Enache, Bogdan Alexandru Stanescu & Co n'ont pas écrit une seule ligne sur le phénomène. Troisièmement, et c'est tout pour l'instant, en ce qui me concerne, je trouve plus facile à lire sur du support papier. Pourquoi? Mes deux opérations aux yeux ne m'encouragent pas trop, la foule présente dans les moyens de transport en commun ne me permet pas d'étaler mon portable (que je ne possède pas encore) etc. Mais, j'arrive à la maison où l’on m’a récemment installé le NET! 3. Si quelqu'un se hasarde à faire une histoire récente de la littérature autochtone, il ne peut certainement pas faire l’impasse sur la littérature virtuelle. J'ai compris que même Mr le président de l'USR (Union des écrivains roumains, note du trad.) écrit quelque chose sur le canon littéraire actuel, mais cela semble quelque sorte aberrant étant donné que ce canon n'est pas encore définitif. Peut-être que dans un avenir pas trop lointain ces deux modèles se cumuleront. Je ne sais pas si nos successeurs feront la différence, mais je ne le pense pas! P.S. A ce que je sache, pas même Simion Mehedinti n’a réussi à être président de l'Académie Roumaine et c’est tout dire ... Adrian Firica sociologue, Bucarest 1. Non! la poésie est une formule d'expression esthétique. Le support ne compte pas. Qui oserait blâmer une culture toute entière et la poésie qui a circulé et circule par voie orale? Posez-vous cette question et vous avez déjà la réponse, indépendamment de votre éducation en matière de critique et d’histoire littéraire, ou de critique et d’histoire de la poésie. 2. La poésie virtuelle est lourde de contingences. Elle circule incomparablement plus vite. Elle permet à bon nombre de chercher des formules d'expression esthétique. Les gens n’expérimentent jamais de bon cœur des choses inutiles. Et d’ailleurs, les gens renoncent très facilement aux choses dépassées, celles qui leur provoquent un malaise. Pas dans l’immédiat, mais d’ici un court délai, sans être "tuée", la culture écrite sur support papier cèdera la place à celle sur support virtuel. Loin de moi, la pensée d’émettre une prophétie. Il vous suffit d'analyser la gestion de votre temps personnel. 3. La poésie, la littérature en général, sur support virtuel englobera la littérature écrite sur support traditionnel, au bénéfice de l'expression esthétique, si nécessaire à l'homme de nos jours. En termes techniques, une multitude d'"opérations"qui rend difficile l'accès aux "belles lettres" sera dépassée. Tout l'échafaudage de "marchandage" nécessaire à un livre écrit est anéanti dans la pratique. On parle du délice de la lecture assis dans un fauteuil. Je pourrai avoir le même en regardant sur les murs d'une maison virtuelle. Cela dépend des goûts de chacun! Je pourrai recueillir mes métaphores, si je suis un créateur de beaux-arts, tout en marchant dans la rue. Cela ne dépend que de moi si je ressens cet appel ! Je pourrai recevoir ou faire des opérations critiques ...en temps réel. Bogdan Geana écrivain, éditeur sur www.poezie.ro, Bucarest 1.Comme s'il existait des machines virtuelles et des machines en tôle ! Il existe toujours des photos d’appareils photo et des appareils en parfait état de marche. Ou ne seraient-ce que des appareils de qualité? Et votre question m’amène à me demander si ce n’est pas d’une certaine manière le concept de poésie tout entier qui suppose la virtualité. Il existe de manière certaine une poésie qui se chuchote et une poésie que l’on tape sur un clavier. Cela devrait être la seule différence entre la poésie sur une feuille et celle qui se trouve sur le moniteur de l'ordinateur. La différence est qu'on peut imprimer à n’importe quel moment sur son imprimante la poésie affichée sur l’écran de l’ordinateur, si l'on a ainsi, selon son avis,l'impression de vivre une autre sensation. 2. Premièrement une poésie diffusée virtuellement atteint un plus grand nombre de lecteurs que dans le cas d'un livre. La grande liberté qu’offre le milieu virtuel consiste dans le fait que l'auteur peut ainsi mieux contrôler ses poèmes (niveau qualitatif). En d’autres termes, après un feed-back sur Internet on sait mieux quelle est la tendance dans laquelle on peut s'inscrire, sans parler du public qu'on peut se créer par l'intermédiaire de l'internet. Un auteur qui s'offre avant tout virtuellement au public est déjà connu au moment du lancement du volume en question. L'Internet réussit souvent des miracles qui ne sont pas à la portée des campagnes de presse. En ce qui concerne les qualités de l'expression poétique, ici la situation se présente de manière aléatoire. Dans tous les cas, un DVD multimédia où l'ont réunit autant des poèmes que des images ou du son contribue énormément à mettre en relief le syncrétisme de la poésie. L'association entre les images et le texte peut élever l'écriture à un autre niveau, comme ce fut le cas par exemple des Pink Floyd avec le film"Le Mur". Depuis eux, peu furent ceux qui ont osé prétendre qu'une représentation visuelle parallèle détournerait le sens de l'art. En ce qui concerne "l'avantage" de conserver les forêts, je me déclare plutôt sceptique. Il y aura toujours une raison plausible pour abattre encore quelques arbres, ne serait-ce que pour nous assurer d'avoir fait un bon investissement dans un canot de sauvetage. 3. Je me permets de croire que la représentation virtuelle de la poésie fait déjà partie de l'Histoire de la Littérature roumaine, tout comme, malgré les déclarations conservatrices des membres USR, l'Internet fait partie de leur vie. On ne peut pas en tant qu'admirateur de poésie, lorsqu'on a accès à l'Internet, ne pas chercher des échantillons similaires. Il existe dans le monde entier des sites ou des portails de poésie. Les trois-quarts de ceux-ci (je me réfère à ceux qui sont sérieux) offrent aux auteurs la possibilité d'être publiés ultérieurement en volume. Dans la mesure où, pour le moment, la littérature est exclusivement médiatisée comme un "joyau" de ceux portant une étoile au front, la poésie virtuelle offre la perspective de l'ouverture. Les auteurs avec un potentiel reçoivent tout d'abord une coupe au vernis doré, identique à celle en platine. Si l'on exclut le matériel de base, en fin de compte, il s'agit toujours d'une coupe également. Par la suite, il se peut que nous attrapions le goût de la préciosité. Quant au signe élégant de la culture moderne, c’est peut-être l’occasion de dire que je ne vois rien d’élégant dans la culture on-line. Sain, oui. Enfin on commence à pouvoir parler des armées avec des généraux et non pas seulement des généraux avec des armées. Radu Herinean poète, administrateur du site www.agonia.ro, Bucarest 1. La seule différence entre la poésie sur papier et celle "virtuelle" c'est le support et quelques éventuelles caractéristiques spécifiques de celui-ci. Mais les différences de qualité sont les mêmes quel que soit le support. On trouve de la poésie de qualité et de la poésie de mauvaise qualité autant dans le virtuel que dans les volumes imprimés. 2. Les qualités intrinsèques ne sont pas très différentes. L'avantage de la poésie virtuelle consiste, en fonction de la méthode par laquelle on l'exprime, dans les diverses possibilités spécifiques accordées par le milieu virtuel, parmi lesquelles les plus importantes seraient: l'interactivité, la possibilité de publication instantanée; la possibilité d'obtenir le feed-back immédiat, parfois même en temps réel, la facilité d'éventuels exercices collaboratifs etc. Tous ces avantages, s'ils sont correctement exploités, peuvent contribuer à la finition du matériel poétique et là où existe cet "organe" poétique tellement invoqué, à la qualité de la forme finale d'une création littéraire, poésie, essai, prose ou toute autre facture. 3. Je pense sincèrement que la poésie sur papier sera celle qui entrera dans l'histoire de la littérature, pendant que la poésie virtuelle deviendra le présent de la poésie. Que cela arrive dans quelques années ou dans quelques dizaines d'années, cela dépend vraiment des "signes élégants des technologies modernes". Je ne sais pas si c'est ce que nous souhaitons; je ne sais pas s'il existera à un moment donné également une histoire de la poésie virtuelle, mais je crois sincèrement que le monde virtuel de la littérature devient de plus en plus difficile à ignorer de la part des adeptes de la littérature imprimée. Il faut cependant remarquer que la poésie est peut-être la plus exposée au phénomène du "virtuel" étant donné en premier lieu les petites dimensions et le temps nécessaire réduit au parcours d’une seule unité littéraire. Et cet argument ne doit pas être considéré du point de vue des réalisations techniques et de l'espace de stockage mais sous l'aspect de l'accessibilité élevée que les textes courts auront pour l'homme moderne ayant de moins en moins de temps libre à disposition. Florea Miu écrivain, rédacteur à la revue "Ramuri", Craiova 1. Loin de renoncer à ses vertus en tant que genre, et se revendiquant surtout de la sphère de l'incantation (lat.carmen,-is), la poésie a connu, toujours et toujours, la tendance à s'adapter à la sensibilité de ceux qui l'ont cherchée et cultivée comme un mode de se retrouver eux-mêmes. En essence, donc, la poésie a gardé sa fonction fondamentale, et ainsi, on peut seulement parler de poésie ou pas du tout. Elle a parcouru les millénaires car elle a battu et bat, tel le cœur de l'homme...Virtuelle ou pas, elle reste poésie dans la mesure où elle conserve le pouls de la vie - de la vie de chacun d’entre nous et de tous ensemble! Mais, parce qu’il semblerait qu’aujourd’hui nos coeurs battent plus intensément en sentant le besoin de se faire entendre plus loin, jusqu’au cœur de la solitude, les formes de communication de la poésie tendent à devenir "plus efficaces", plus adéquates au moment de l’informatisation, plus spécifiques à la sensibilité de l'homme actuel, assailli par la technologie, très pressé de voir son image (y compris celle de l’intérieur) dans des compositions de dernière heure. De cette impulsion est née la poésie virtuelle, avec ses accents de "pathétisme" faisant le tour du monde, et aux formes expressives parmi les plus diverses, libérée des préjugés et des limitations du texte écrit, appel direct envers tous les autres pour renoncer à l'isolement. Si la poésie papier est contemplation dans la solitude, la poésie virtuelle est confession sans intermédiaire, dialogue perpétuel, exhortant à participer au dialogue artistique, à l'ouverture de la pensée qui peut nous éloigner ou nous rapprocher. 2. Dans son rapport expressif, la poésie sur support papier est plus élaborée, parfois elle se suffit à elle-même, elle peut se retirer dans la tour d'ivoire de la gratuité et peut rester inconnue des autres qui en on besoin. La poésie virtuelle, par contre, vit par le dialogue, respire par la communication sans intermédiaire entre les semblables, se définit uniquement par son message inter humain car elle est aveu des uns vers les autres. 3. Je ne peux pas prévoir ce que confirmera, en perspective, l'histoire littéraire. Cependant, en considérant ce qui se passe déjà au niveau de cette dimension créatrice, je pense que la poésie virtuelle s'est constituée comme un phénomène digne de toute attention, avec des inflexions qui touchent la zone sensible de l'humain et pas seulement comme "un signe élégant de la technologie moderne". Certes, elle utilise les moyens techniques dans un but de promotion rapide, de telle manière qu'elle réussit à brûler les étapes pour s'imposer dans la conscience d'un public de plus en plus nombreux. Mais, j'insiste, la poésie virtuelle ne se réduit pas seulement à l'aspect technique de ses réalisations, mais elle se reflète également dans les performances expressives et dans la vibration artistique. Ces raisons doivent être considérées par ceux qui la professent et, en même temps, en direction des évaluations qui se profilent. Nicole Pottier collaboratrice sur www.agonia.net, France 1 : La littérature est l'art de la lettre, de l'écrit. Litera, litere.... les lettres. Elle est bonne ou mauvaise, selon le jugement et les goûts de chacun, mais elle existe et cherche donc à s'exprimer sur un support. La poésie - en tant que concept- est indépendante du support que l'on utilise. Ce qui doit être mis en évidence, c'est la validité de ce support, en même temps que sa pérennité. A noter cependant qu'il existe encore un art oral qui se transmet toujours. De même, le support de l'imprimerie traditionnelle se porte bien, il n'est qu'à voir les nombreuses maisons d'éditions., plus ou moins prospères selon le genre qu'elles exploitent. De l'ère de l'enluminure jusqu'à nos jours, l'imprimerie a largement obtenu et confirmé ses lettres de noblesse. Il est des éditions plus ou moins prestigieuses, plus ou moins onéreuses, pour une même oeuvre. 2 : Et de fait, dans nos sociétés modernes, Il devient incontournable que le complément de l'édition traditionnelle soit le support informatique. Avec l'ère de la "cyber littérature", on modifie simplement quelques paramètres dans cette diffusion des lettres. Rapidité de l'information, maîtrise de la publication, diversité des éléments et complémentarité: il suffit de voir ces nouvelles compositions où interviennent au même titre que le texte, l'illustration, le son, voire même une animation. Simplement, ne risque t-on pas de voir disparaître dans tous ces amalgames une qualité essentielle qui est l'authenticité du message dévolu à l'art et à la littérature ? Trop d'informatique nuit à l'informatique: trop de technique, de mises à jour, de nouveaux programmes. L'évolution technique des machines et leur adaptabilité reste un écueil pour beaucoup. Le danger réside dans l'excès qui mène à la saturation. Même si la caractéristique de cette nouvelle technologie reste la vitesse de diffusion de l'information en temps réel, et la réactivité à cette information, la pensée a parfois du mal à suivre, et un temps de réflexion s'impose. 3: Le nombre de sites dévolus à la littérature reste un des domaines privilégiés de la communication sur Internet, ce phénomène est dû entre autres facteurs au rapide développement de la technologie et à son intégration dans nos vies quotidiennes, ainsi qu' à la gratuité d'accès de ces sites. Et ces sites sont diversifiés, sites personnels d'auteurs ou sites généralistes, blogs, portails de littérature, d’informations et ou de culture, -tel www.agonia.net- , mais n'oublions pas que s'il y a des gens qui écrivent, il faut des lecteurs !!!! Car il y a également des sites qui ferment faute d'avoir mobilisé un public, faute d'avoir su mettre en place un management cohérent et un marketing offensif. Quelques règles se mettent en place pour gérer et réguler ce fabuleux marché, tout comme cela se fait pour les éditions traditionnelles. Alors crise de l'écriture ? crise de la lecture, crise de la littérature ? c'est toujours le même chapitre qui s'écrit, la poésie virtuelle est tout à fait en rapport avec la poésie traditionnelle dont elle est issue, et pour cause! aucun moyen de diffusion ne supplante réellement l'autre. La personne a une pluralité d'accès à la culture, que ce soit dans le simple geste de se connecter à son site favori , ou que ce soit dans cet autre simple geste de tendre la main et de saisir un livre relié sur un rayon de bibliothèque. Ce geste - quel qu'il soit- n'est pas insignifiant, et (com)porte en lui la signification du symbole pérenne que la culture est vivante et accessible à tous et à chacun, et qu'elle participe de l'histoire universelle de l'être humain Liviu Ioan Stoiciu écrivain, rédacteur en chef adjoint de la revue "Viata Romaneasca", Bucarest 1. La poésie est poésie, quelle qu’elle soit, comme elle est ; de quelle importance est le support sur lequel elle est écrite? Je laisse de côté la poésie orale (conservée de génération en génération ; jusqu'à l'apparition de la poésie culte écrite, la poésie orale a constitué le fonds de base de la littérature roumaine, à côté du conte populaire). Le fait est que cela ne fait longtemps que la poésie est écrite également sur l'ordinateur (dans le cadre de site de revue littéraire, de cercle littéraire ou de cénacle, ou de site de livre virtuel, ou sur un CD) ne change en rien "les données du problème". Elle est improprement appelée "poésie virtuelle", comme si elle n'existait pas - une fois écrite-, si elle a de la valeur, une poésie reste une véritable poésie et c'est tout. Qu'elle soit publiée dans un format électronique ou sur du papier (dans un livre édité ou un manuscrit, resté dans le tiroir) cela n'a aucune importance, la poésie conserve ses qualités originales, "stables". 2. Je ne peux pas parler d'une qualité spécifique de l' "expression poétique virtuelle en comparaison avec...", telle que vous la comprenez. Je sais cependant que vous vous référez à la poésie qui peut être lue sur un ordinateur, sur un site ou sur un CD, pas sur un support papier, dans un livre ou dans une revue littéraire, mais la question est posée de manière à dérouter. Au niveau de l'expression, je le répète, la poésie est la même, n’importe où et quel que soit le support sur lequel elle est écrite, elle a de la valeur ou n’en a pas, le fait qu'on peut la lire sur l'ordinateur ou sur le papier ne lui confère pas un plus dans l'"expression poétique" en plus du fait que l’on puisse la lire sur un ordinateur ou sur support papier...En ce qui concerne...les avantages de son apparition et de sa lecture sur l'ordinateur ou sur le papier, cela reste selon la "latitude" de chacun – celui qui a un ordinateur et Internet, peut lire de la poésie autant sur un site que sur un CD, celui qui n'en a pas, se contente de la lire sur un support papier. Sinon, c'est un avantage, au nom de la communication postmoderne, de lire une poésie autant sur ordinateur que sur support papier. Comme la poésie "sur support papier" n'est plus lue, on vit maintenant avec l'illusion que la poésie se lit sur ordinateur, sur un site ou sur un CD. Pour les débutants c'est un avantage de paraître avec une poésie dans le milieu virtuel, en ayant l'occasion de se retrouver instantanément avec un commentaire à son adresse. Et ceci est aussi une manière d'auto vérifier les qualités de celui qui écrit, les "anciens posts des rédactions" des revues littéraires (où un rédacteur répond à toutes les lettres reçues avec les poésies) sont ainsi complétés avec le "postage" des textes sur un site ou sur un CD, rien de mal à cela - mais c'est un avantage relatif. 3. Pour l'instant seuls les livres "sur support papier" sont pris en compte, pas ceux "virtuels" qu'on peut lire sur l'ordinateur. Aujourd'hui on lit à peine, (quand on lit, suite à la perte de l'enthousiasme des lectures d'autrefois, du temps des grands-parents) les livres sur support papier, quand trouvera t-on encore du temps pour lire les livres "virtuels", comme vous les nommez, livres qu'on peut lire seulement sur l'ordinateur? Et quels livres originaux "virtuels" lira t-on tout d'abord, ceux en Roumain? Dans le chaos de l'Internet, il est absurde d'espérer même trouver des critiques littéraires respectables qui parlent dans leurs histoires littéraires d'une telle poésie – et si on le fait et qu’on la cite en tant que telle, la poésie restera valable, mais si l’on ne fait qu'une référence à un titre, où ira le futur lecteur de l'histoire littéraire pour la lire, dans quelle bibliothèque? Dans les conditions actuelles où l’on peut effacer la mémoire d’un document trouvé sur l'Internet ou dans l'ordinateur en une seconde? Un livre en papier reste pour le moins "égaré" dans une bibliothèque publique, s'il a cette chance. Le livre virtuel a-t-il une destinée ? Sans support électronique on ne peut pas lire un tel livre (et ce support n'est pas à la portée de tous).Ensuite, dans quelle bibliothèque publique "virtuelle" (car il y en a sur des sites ou sur des CD) trouvera t-on une poésie qu'on cherche et qui soit citée dans une histoire littéraire? Il faudrait éventuellement trouver un même critique littéraire qui écrive une histoire virtuelle de la littérature roumaine, et qui y ait attaché une bibliothèque virtuelle propre. Certes, aujourd'hui les livres du monde entier se retrouvent dans des bibliothèques virtuelles, mais il s'agit de livres sur support papier qui ont été transposés en "virtuels". Le futur est imprévisible, les technologies actuelles dépassent toute imagination - si elles suivent sur cette voie de la civilisation, les bibliothèques des supports sur papier feront certainement partie des musées. Mais si Nostradamus a raison (ses prophéties lui ont été dictées par quelqu'un là -haut, qui ne nous aime pas) et qu’un cycle cosmique s’achève en 2030 et que la civilisation soit détruite, alors seules les bibliothèques des supports sur papier resteront valables. S'il en reste quelque chose... Gheorghe Stroe écrivain, Rosiorii de Vede 1. S'il existe de la "poésie virtuelle" et de la "poésie papier" ? Je ne pense pas que le problème donne lieu à une discussion, étant en fait le canal de transmission d'un texte socialement considéré comme poétique. C'est une erreur de parler d'"expression poétique virtuelle" car sur papier ou sur autre chose, la poésie est texte et rien de plus. Le support sur lequel on la transmet ne conditionne pas sa qualité mais seulement la réception. Même transmise par voie orale, la poésie est toujours texte. L'ordinateur n'a changé que la modalité de la transmission du texte proprement-dit, il reste à résoudre - comme avant - le problème de la crédibilité de sa valeur. Tout comme n'importe quelle composition sur support papier ne peut s'appeler poésie, de même n’importe quel texte diffusé sur le net n’est de la poésie. Ensuite il ne faut pas perdre de vue que le même texte peut être transmis via divers canaux, du livre écrit sur support papier ou sur le mur d'un bâtiment, sur le tableau d'écriture périmé, par voie audio ou, si vous voulez, sur le net...On ne discute donc de rien de plus que d’un autre mode de communiquer un texte - qui peut être de la poésie ou bien autre chose - sans effets d'ordre ontique, on ne peut donc pas parler de deux types de poésie, de deux types de littérature (sur support papier et virtuelle, comme vous l'appelez), de deux types d'auteurs, au mieux, on peut parler d'un public passionné plutôt pour l'ordinateur que pour la poésie; ou pour les deux en même temps. Qu'il soit fait de pixels ou d’encre sur du papier, le texte reste le même en essence dans sa fonction poétique dont parle toute poétique structurelle. Pas même au niveau de la poétique je ne vois de différences, les mécanismes de production du texte n'étant conditionnés ni par la technique de la mention écrite, ni par celle du canal de transmission. Qu'il existe de nos jours une ferveur de la communication par Internet, c'est clair, mais il est clair également que tout ce qui circule ainsi n’est de la poésie. Et donc les textes mis ainsi en circulation sont appréciés comme poétiques ou pas, selon d'autres critères que dans le cas de ce que vous nommez "poésie sur support papier". 2. Je ne peux pas parler d' "avantages et de qualités de l'expression poétique virtuelle comparativement avec ceux de la poésie sur support papier". Et ceci pour les raisons que j’ai déjà soulignées: la dichotomie est fausse. Dans cette situation, n’existe en fait que le seul avantage d'un canal de transmission d'une tout autre nature que celle du texte imprimé, dans le sens de la rapidité et de la circulation sans restriction auxquelles ne peut prétendre un texte sur support papier, et surtout pour cette dernière condition. Fatalement, la connaissance du texte sur support papier est conditionnée par le nombre d’exemplaires imprimés. Voici comment encore une fois on prouve qu'en réalité on parle d'un certain canal de transmission mais certainement pas d'une autre poésie, d’une autre expression poétique que vous avez nommée virtuelle. Quant à la qualité du canal, son organisation efficiente, oui, on peut en discuter. Un site tel www.poezie.ro ne garantit que l'acte de communication et tout texte publié et diffusé n'est pas forcément de la poésie, d'autant plus qu'un site ayant, si je ne me trompe, 15000 auteurs de textes échappe au contrôle. Ce sur quoi l’on devrait discuter c'est uniquement sur le livre virtuel/la revue virtuelle, sous une autorité qui garantisse le caractère littéral du texte. 3. Pas du tout et cela pour les raisons exposées ci-dessus. Personne n'a jamais pensé à diviser l'histoire de la littérature en chapitres, en fonction du support sur lequel le texte a été transmis. Sans quoi on aurait dû avoir de la poésie sur des tablettes d’argile, sur du papyrus, sur du parchemin, sur du papier... Ce sont d'autres facteurs qui conditionnent le critère poétique, même si l'historicité de celui-ci ne fait aucun doute. Robert Serban critique littéraire, Timisoara 1. Le support n'influence pas la qualité de la poésie. On ne change pas le statut d'une mauvaise poésie même lorsqu'on l'écrit.(Mais une mauvaise poésie bien récitée peut être plus applaudie qu'une bonne poésie mal récitée). Par conséquent, l'écran de l'ordinateur ne te rend pas plus poète que tu ne l'es, tout comme le support papier ne réussit aucun miracle. 2. Le monde des ordinateurs, de l'Internet, est plus dynamique. Son temps de réaction est rapide, les vitesses sont énormes, seule l'information circule. Les jeunes ne doivent plus attendre des années pour trouver de l'argent et publier un volume; ils n’ont plus à faire de queues non plus, chez les revues littéraires pour voir leurs textes dans leurs pages sur support papier. "La poésie virtuelle" circule vite, en grandes quantités, et parmi les auteurs il y en a beaucoup qui écrivent excellemment. Nous ne savons que trop, que les librairies "perdent leurs têtes" lorsqu’on vient leur parler de livres de poésie. Ils ne les prennent pas dans leurs espaces car ils ne se vendent pas. Le temps que nous vivons- temps de l'ubiquité –nous demande de nous adapter à de nouveaux supports. Les jeunes gens l'ont déjà fait et ils n’ont qu’à y gagner. Il serait bien de les imiter ! 3.Je ne crois pas qu'un critique sérieux alloue un chapitre à la "poésie virtuelle" dans une histoire de la littérature. On ne peut pas diviser les écrivains dans de telles catégories:" sur support papier" et "sur le net". Je le répète, ce n'est pas le support qui a de l'importance, mais le texte. Je pense que, d’ici un temps assez court, le livre sur support papier sera bon à exposer dans des musées. Ou un objet réservé aux nantis financièrement. Nous vivrons ( ?), et nous verrons ! Cornel Mihai Ungureanu prosateur, Craiova 1. Un certain poème te touche et le fait de le lire sur du papier ou sur l'écran du moniteur n'a aucune importance. Il n'y a pas de différence de contenu et, à mesure que le rêve de Bill Gates (un ordinateur sur chaque bureau dans ce monde) s'accomplit, l'ordinateur devient un outil de plus en plus familier pour un nombre croissant de gens. Que nous le voulions ou non, les choses évoluent à un rythme très rapide, les revues littéraires classiques (sur support papier) de Roumanie ont migré également sur Internet et celles virtuelles ont commencé à perdre de leur caractère exotique. 2. Les avantages de la publication d'un volume virtuel (ou d'une revue sur Internet) sont connus: les dépenses concernant l'imprimerie et la distribution disparaissent, on peut être lu tout de suite dans tous les coins du monde etc. Un désavantage apparent serait que n'importe qui peut publier n'importe quoi (mais cela est valable également avec les volumes sur support papier, pour qui a de l'argent on trouve toujours un éditeur). Le problème que je vois ici c'est la difficulté des critiques pour mettre l'ordre dans tout ce dédale. J'espère qu'ils trouveront une solution pour s'y adapter car ils sont les seuls en mesure de gérer, de construire, de reconnaître, tôt ou tard, la valeur d'un écrivain. Malgré le fait que j'ai lu beaucoup de volumes virtuels et que j’en ai publié un, moi-aussi, en 2002, je n'ai trouvé aucune chronique à un tel livre. L'expression poétique virtuelle peut s’engager dans des directions difficiles à prévoir, un poème animé étant déjà à la portée de beaucoup. Mais je crois que ceci est encore autre chose, tout comme la poésie performante n'est pas équivalente à celle écrite sur un support papier. 3. L'histoire littéraire ne peut pas ignorer ce transfert de la création sur un autre support, même s'il s'agit d'une cohabitation en continuité avec celui qu'on doit à Gutenberg. Je serai content que les revues littéraires virtuelles qui maintiennent un standard valorisant élevé trouvent une place dans les ouvrages qui parleront de cette époque. Mon expérience en tant que rédacteur de la revue "Respiro" (www.revistarespiro.com), où j'ai oeuvré jusqu'en 2003, a été extrêmement agréable, j'en garde des souvenirs touchants, les séances virtuelles auxquelles je participais avec mes collègues de tous les continents. Je ne pense pas que les historiens omettent de consigner la parution d'un portail culturel comme "LiterNet" (www.liternet.ro) où l’on trouve en signature à des poèmes virtuels des noms tels que : Ana Blandiana (six titres), Matei Visniec (quatre), Radu Cosasu, I.D.Sarbu, Liviu Antonesi, George Banu, Horia Bernea, Alexandru Paleologu, Dan Petrescu, Gellu Naum, Lucian Pintilie, Mircea Horia Simionescu, Dorin Tudoran, Petre Cimpoesu, mais aussi de jeunes poètes qui, je l'espère, auront leur mot à dire dans la littérature roumaine: Lucian Dan Teodorovici, Bogdan Suceava, Florin Lazarescu, Daniel Cristea-Enache et, avec toute la modestie que ma grand-mère a cutivée en moi (dans mon enfance vécue à Alexandria), le soussigné. Cet article est paru dans la revue "Meandre" , décembre 2005. (Traduction et version française : Clava Nour, Nicole Pottier). |
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