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■ Voir son épouse pleurer
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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2005-10-19 | | En 2005, on peut pratiquement dire que c’est l’année de Willy Ronis avec, à quatre-vingt quinze ans, pour profiter le plus longtemps possible d’un des plus grands photographe ayant traversé le siècle qui est derrière nous, un ouvrage rétrospectif par un homme de la génération suivante, qui le connaît forcément très bien, le biographe Jean-Claude Gautrand. Également, plusieurs expositions lui seront consacrées sur Paris en cette fin d’année. La photographie de Ronis est claire, sans faux-semblant, même si elle ne cède pas à la facilité, et que les compositions sont toujours parfaitement orchestrées, sa photo se veut lisible et juste. Il écrit d’ailleurs : “ Je me sens très méfiant vis-à-vis des images indécryptables sans la béquille des mots, je veux parler de celles qui résultent de la seule volonté de surprendre. ” Pour autant, en sa qualité de photographe de presse, qu’il restera longtemps tout en accédant très vite au statut d’artiste lorsqu’il est par exemple invité au Musée d’Art Moderne de New-York avec ses contemporains Izis, Doisneau et Brassaï, Ronis porte une attention particulière à l’interprétation de ses reportages. La légende d’une photo est pour lui tout aussi importante que l’image. Et lorsqu’on lui refusera le droit de regard sur cette partie de son travail, il quittera le magazine Life et fera de même avec l’agence Rapho pour ne pas risquer de connaître le même dilemme. Cet ouvrage est le dernier d’une belle et dense série de vingt-cinq. En effet, après le succès d’estime remporté par le désormais culte Belleville-Ménilmontant en 1954, Ronis restera 17 ans sans rien publier à cause de rapports difficiles avec les éditeurs. Jusqu’à sur le fil du rasoir en 1980. L’auteur de cette très belle monographie, parue chez Taschen, et dont on ne saurait se passer, surtout compte tenu du prix modique pratiqué par l’éditeur, est signée Jean-Claude Gautrand. Il n’est pas surprenant de retrouver le biographe français dont on peut lire régulièrement les secrets dans les colonne du magazine Le Photographe, pour introduire cet ouvrage, celui-ci ayant également signé deux autres monographies de grands noms de la photographie française de la même époque, à savoir Doisneau et Brassaï. D’autant que, issu de la génération suivante (d’une vingtaine d’années son cadet), celui-ci aura connu les époques charnières de la vie de Willy Ronis, lesquelles correspondent assez bien avec l’évolution de la photographie au 20ème siècle. Avec notamment une période phare, l’après-guerre, alors que les temps difficiles pour l’approvisionnement en pellicules coïncident avec une activité journalistique des plus effervescentes (pas moins de 34 quotidiens à Paris). Puis la fin des années cinquante, avec ce que Jean-Claude Gautrand qualifie "d’atonie évidente" pour la photographie : arrivée d’une nouvelle génération de photographes sur le devant de la scène, de la télévision dans les foyers... Puis enfin le renouveau insufflé par les Rencontres Photographiques d’Arles dans les années 70 et successivement pour Ronis le Grand Prix National de la Photographie (1979), l’invité d’honneur des Rencontres d’Arles (1980) et une première monographie : Sur le fil du hasard (1981). Entre temps Ronis aura beaucoup enseigné la photographie, en province, puisque les aléas de la guerre ou des désillusions ont également rythmé le cours de la vie de ce parisien de naissance. Une sorte de retraite avant l’heure à Gordes (Vaucluse) où il composera certaines de ses plus mythiques photographies, comme celle de Vincent, aéromodeliste. Jean-Claude Gautrand salue enfin l’oeuvre humaniste et intemporelle de l’un des plus grands noms de la photographie. Celui qui, au crépuscule de sa vie, goûte au grand plaisir, quoi que un peu tardif, des signes de reconnaissance, des marques honorifiques et des sollicitations pour célébrer la richesse iconographique des 75 années de sa carrière. Il faut dire que Willy Ronis c’est d’abord une formidable ballade dans la ville de Paris et sa banlieue. Des noir et blanc typiques de la capitale qui n’ont rien à envier à Doisneau ou Cartier-Bresson, des images d’ailleurs pour certaines sûrement plus connues que leur auteur, si l’on ose la comparaison avec les deux photographes cités précédemment, et pourtant au moins aussi importantes par rapport à la trace qu’elles laisseront. On trouve tour à tour les ballades dans les quartiers, Ménilmontant bien sûr, mais aussi la Seine et le Canal Saint-Martin. Des ombres, des reflets, des obélisques, des grands arbres, des fenêtres, des flaques d’eau, des cafés et des amoureux. Rien ne manque des composants qui sont dans les plus grandes photos du genre. Il y a aussi les gamins, le mouvement, la vie ! Beaucoup de complicité également, et apparemment aucune mise en scène. Les grèves, sa sympathie pour les classes ouvrières, qui l’animera tout spécialement depuis le début de sa carrière, lorsqu’il choisira de ne pas perpétuer l’oeuvre de son père, la photo de studio, trop posée. On retrouve les durs métiers de l’époque, la mine, la sidérurgie, le chemin de fer, et même quelques images plus visuelles, que l’on croirait tirées d’un portfolio "corporate" auquel il ne manquerait que la couleur, comme l’usine métallurgique en Lorraine, le laboratoire de chimie ou la Centrale sidérurgique de Richemont en Moselle. En fin d’ouvrage, quelques images de voyages, et de province, les portraits de ses confrères et artistes, et quelques nus très respectueux, dont le fameux Nu Provençal. Dans la précision et la justesse de ses images, Willy Ronis fait preuve d’un profond respect pour ses contemporains. Il exclut l’effet visuel, n’a "jamais poursuivi l’insolite" et cherche à embrasser le plus d’éléments significatifs de son époque, de la société dans laquelle il vit. Grâce à des cadrages légèrement plongeants, il ne manque rien de l’action dans un bar, une rue, un atelier en grève, la table du repas familial ou la piste de danse. Il sait parfaitement situer son sujet, le replacer dans un contexte, dans un ensemble, qui empêche toute équivoque, sublime la scène et la rend évidente. Cette clairvoyance, il l’explique par deux déclarations d’une simplicité et d’une franchise toute "ronisienne" mais qu’on lui envie : “ La photographie. C’est le regard. On l’a ou on ne l’a pas. Cela peut s’affirmer, la vie aidant, mais cela se manifeste au départ avec l’appareil le meilleur marché. ” Et puis surtout : “ L’émotion, si vous en êtes digne, vous l’éprouverez devant le sourire d’un enfant qui rentre avec son cartable, une tulipe dans un vase sur lequel se pose un rayon de soleil, le visage de la femme aimée, un nuage au-dessus de la maison. ” © Laurent Fabry / Photosapiens *** Source Internet : Photosapiens ***** Communiqué de la Ville de Paris : Willy Ronis à Paris : exposition à l'Hôtel de Ville d'octobre 2005 à janvier 2006 A l'occasion du quatre-vingt-quinzième anniversaire de Willy Ronis, la Ville de Paris rend hommage au plus parisien des photographes vivants. Willy Ronis a traversé le siècle avec son appareil photo et connu toutes les facettes du métier de photographe, des années vingt à nos jours. A travers photographies, films et archives personnelles, il racontera ses souvenirs parisiens et évoquera son histoire et celle de ses photographies. Né en 1910 dans le 9e arrondissement, cité Condorcet, Willy Ronis, après des études de dessin et de violon, commence à photographier Paris. En 1936, au décès de son père et à la faillite de son studio de portrait, il s'essaie au reportage en effectuant des piges pour la presse de gauche dont il se sent proche. Après la guerre, où il s'est réfugié en zone libre, il décroche des commandes pour de grands magazines comme Time, Life, Point de Vue, Regards et entre à l'agence Rapho. C'est l'âge d'or de la photographie humaniste française et Willy Ronis couvre tous les sujets parisiens. En 1947, il commence à arpenter Belleville, ce qui donnera naissance à un livre-culte "Belleville-Ménilmontant", maintes fois réédité depuis 1954. Le tournant des années 60 amorce une période moins prospère et Willy Ronis quitte Paris en 1972. Il s'installe à l'Isle-sur-la-Sorgue et se consacre dès lors à l'enseignement et à des reportages en Provence. Alors qu'il atteint l'âge de 70 ans, un éditeur lui propose de rassembler ses photos dans un livre rétrospectif. Paru en 1981, "Sur le fil du hasard" obtient le prix Nadar et relance brusquement Willy Ronis. Ses images font l'objet d'un incroyable engouement. Livres, publications, expositions se succèdent à Paris, New-York, Moscou, Oxford. Il décide alors de revenir à Paris, dans son cher 20e arrondissement, où il vit encore aujourd'hui, recommence à photographier et travaille à la relecture et à la réédition de ses photos. En 1983, Willy Ronis a légué son oeuvre à l'Etat français. L'exposition retracera ces soixante-dix ans de photographie et fera appel au don de conteur de ce grand amoureux de Paris. Virginie Chardin, auteur de « Paris et la photographie. Cent histoires extraordinaires - de 1839 à nos jours », déléguée artistique du dernier Mois de la Photo à Paris, est commissaire de l'exposition. L'exposition est réalisée en partenariat avec l'agence Rapho. "Willy Ronis à Paris", Salon d'accueil de l'Hôtel de Ville, entrée libre, ouvert du lundi au samedi de 10h00 à 19h00. Fermeture les dimanches et jours fériés. *** Source Internet : www.paris.fr |
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