Tous les Veilleurs sont « des chercheurs » de vérité, comme s’ils étaient prédestinés ou désignés d’avance par le destin à rester éveillés.

Appuyé sur mon arbre phylogénique, j’observe les écorces et « Je compte jusqu’à cinq cent mille générations… »

Alors, vous avez le temps pour aller vous cacher…

Jeux d’enfants direz-vous que cet éternel jeu de cache-cache.

Les enfants Rois, le sont, mais pas dans le sens monarchique, celui de despotes irresponsables ou d'un tyran jouissant de l’impunité ; ce sont effectivement des monarques, sans cesse soumis au contrôle de leurs actes et au décompte de leurs faits et gestes ; des monarques qui papillonnent sans cesse d’arbre en arbre et de fleur en fleur, au cœur de leur Paradis ou de leur « part à dire », celui ou celle de l’enfance.

Jardin mythique qui dans ce décompte de faits nous conduit au mythe fondateur d’Adam et Ève, car il s’agit réellement des fondations mythiques de l’homme ou plus encore de ses « fondements ».

Ce cinquième jour dura bien dix millions d’années et des poussières d’étoiles ; dix longs millions d’années durant lesquels le Divin Principe produisit des êtres vivants selon leur espèce, des bactéries aux plantes, des petites bêtes volantes comme les papillons, jusqu’aux grandes bêtes sauvages les plus terre à terre comme le sont les hominidés que nous sommes en somme comme en faits.

Et comme il vit que cela était bon, il continue de créer à l’Infini et même pour l’Éternité …

Si, au cœur du jardin Adam et Ève se cachent réellement, ou se dérobent l'un et l'autre à la vue du Principe divin, faut-il y voir le résultat d’une tentation, celui de la honte, de la culpabilité, de la gêne ou du gène ?

Ou tout simplement, peut-être que Dieu n’avait rien compris au jeu de cache-cache ou aux enjeux de l’innocence ? Peut-être qu’il n’avait rien saisi de la magie, de l’émerveillement et de la pureté de l’enfance ?

Que cacheraient-ils, sinon leur « nature profonde » ?

Primate, nous le sommes en somme, dès nos origines, comme en faits, en faits divers, tout comme en faits de guerres fratricides et de génocide. Mammifères sachant y faire, nous le sommes pareillement, en spoliation et pollution, en esclavages divers comme en cash cash.

Comme le souligne mon ami Jean-Claude Bologne, dans son Histoire de la pudeur (1986), la nudité est naturelle comme notre intelligence est artificieuse. Et là encore comme la physique moderne nous l’apprend à nos dépens, tout va effectivement dépendre de notre regard, de l’observation ou de l’observateur.

Quels observateurs éveillés sommes-nous ?

Et question de faits, de méfaits et de « Tentation », la tentation est grande d’en faire le décompte … Sous prétexte que nos origines animales comme tous nos « méfaits » d’hominidés doivent rester cachés, comme en banque ou dans des paradis fiscaux, ou simplement dérobés à la vue de tous, je ne peux me taire !

Le papillon ne peut naître « Imago ». La métamorphose comme une lente et longue conversion est nécessaire, c’est une loi physique naturelle. On ne peut naître « Adulte » comme on ne peut naître « Homme pleinement Humain » sans cette longue transformation intérieure.

Et tout comme la Création qui « gémit dans les douleurs de l’enfantement », ça fait mal !!!

Les hominoïdes (hominidés) sont comme les hémorroïdes, c’est douloureux et ça ne demande qu’à guérir, mais cela prend du temps, beaucoup trop de temps !

Tout comme les fondements de l’homme, l’humanité ne demandent qu’à bien évoluer. Mais comme on le dit des pathologies hémorroïdaires, elles ne sont que des affections "bénignes", et ça risque donc de durer et de ne pas changer avant un bon bout de temps, peut-être même des millénaires.

Si le Cosmos est encore en pleine gestation, si le papillon naît de la chrysalide, alors l’humanité telle qu’elle est aujourd’hui porte aussi en elle ses potentialités comme les ailes fragiles et majestueuses d’un monarque en devenir.

Mais il nous faut encore apprendre à le voir, à le conscientiser, et à l’agir avec beaucoup de compassion ; en acceptant notre nature originelle, nos ombres et nos failles, et toute la lenteur du processus, sans jamais cesser d’espérer, parce que Les Veilleurs sont déjà là, comme l’image d’un enfant dans une crèche en ruine ; telle l’image d’une humilité silencieuse mais présente, et d’une pauvreté lumineuse qui ouvrent la voie à cet Imago à venir, comme le fœtus d’un Homme et d’une Humanité Pleinement « Humaine ».