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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2024-01-02 | | Écartelé entre l’an qui passe et celui qui vient, mes idées me tiraillent et mes pensées sont partagées. Quand l’ancien se superpose au nouveau, j’ai comme une impression de « surimpression ». Ainsi 2024, avant même de commencer se superpose déjà à 2023, parce que « Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme » comme l’affirmait Antoine Laurent de Lavoisier, père de la chimie moderne, avant de succomber sous la guillotine, après un triste simulacre de procès révolutionnaire. D’ailleurs, notre propre maxime « Luc-sur-Mer pour toujours » souligne cette continuité pour toujours et ces perpétuels changements ; tout se transforme, mais dans nos cœurs, rien ne disparaît vraiment. D’année en année, les vœux se répètent, se ressemblent et s’assemblent comme les molécules d’eau salée, d’air iodé, de sable dans le feu du soleil. Et parce que les anciennes théories ne suffisent plus pour expliquer la complexification des choses et la complexité des réalités de la matière, de nouvelles théories voient constamment le jour tout comme des nouveau-nés. C’est alors que le phlogistique d’Aristote, tout comme l’alchimie ou la physique traditionnelle, un jour ou l'autre, ont dû céder leur place à la chimie moderne et à la physique quantique. Tout ceci est évidemment une « métaphore » on ne peut comparer que ce qui est comparable, mais c’est une évidence que si l’archaïsme ne disparaît jamais, la nouveauté la plus contemporaine sera elle-même amenée un jour à céder le pas au futur. Ce que je viens de souligner est déjà du passé, parce que le présent n’existe que dans notre « espace tempes » et que ce passé, même s’il ne disparaît jamais vraiment, continue à s’effacer, comme s’il était déjà obsolète avant même d’être neuf. D’où cette fameuse querelle entre les Anciens et les Modernes qui incontestablement ne date pas d’hier ! Déjà au néolithique ou au paléolithique, on pouvait trouver des adeptes du feu et des partisans de l’eau, des individus qui préféraient la sécurité de l’arbre à celle des cavernes, puis ceux qui préférait la cabane à la grotte… Tout comme ceux qui préféraient le Petit-Enfer d’avant, et ceux qui aiment au présent le Petit-Enfer d’aujourd’hui. Sans parler des nombreux indécis, il y a toujours eu dans les groupes humains, d’un côté, ceux qui résistent aux changements, et de l’autre, ceux qui persistent à changer ; comme il y eut des tenants de la pierre et des fervents du métal ; ceux qui s’enthousiasmaient pour les nouveautés face à ceux qui rechignaient à modifier leurs habitudes ; des gourmands de nouveaux mets, face, à table, à des friands de vieilles recettes ; il en est ainsi dans tous les domaines de la vie sociale et culturelle, de la politique et des religions, des sciences et des techniques, des arts et des métiers… Il y a toujours eu des traditionalistes et des intégristes qui réagissaient face aux anticonformistes ; des actionnaires prenant des risques et des réactionnaires n’en prenant aucun ; des conservateurs et des novateurs, des passéistes et des progressistes, des conformistes et des contestataires ; des opposants au modernisme et des ennemis jurés des machines ; des réformateurs et des réformes à tort, des tenants du libéralisme, des contre réformateurs, des sectaires ou des despotes montrés du doigt par des révolutionnaires… On ne trouvera pas de révolutionnaire sans trouver des contrerévolutionnaires, par ce que « Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme » dans un sempiternel antagonisme, où il faut toujours des adversaires pour faire tourner le système comme une machine à transformer les maux en institutions et les mots en discours. « Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme » Parce qu’il y a des contradicteurs et des défenseurs pour tout, comme si l’espace et le temps ne pouvaient se déployer qu’avec d’un côté des détracteurs et de l’autre des sympathisants ; et des adeptes pour les nouvelles technologies, et des adversaires jurés pour les mêmes techniques. La digue et la jetée elles-mêmes sont pleines d’amateurs de choses démodées et de gens à la dernière mode ; et il faudra toujours des garde-fous pour séparer l’avant-garde de l’arrière-garde, comme des gourmets pour savourer la soupe de la grand-mère et le potage de la belle-fille, la quenelle de maman et le hachis de papa … Jusqu’aux meubles anciens et ceux d’IKEA . Tout à l’image des modes , tout évolue, tout change, mais rien ne se crée vraiment, tout comme rien ne disparaît vraiment… Comme s’il y avait entre le passé et le futur une résistance, avec d’un côté un surplus d’énergie et de l'autre de la retenue à la limite de la dureté. Comme si les flots des uns venaient se heurter aux écluses des autres. Comme si les débordements, les effusions de chaleur, d’enthousiasme et de joie des uns vis-à -vis des nouveautés étaient compensés par la froideur et les rigidités mentales des autres, afin d’assurer « une régulation » quasi naturelle, dans un jeu d’ouverture et de la fermeture, de clapets et de portes… Afin de trouver le compromis ou le « juste milieu » comme il peut s’en trouver entre les cœurs de chair trop fragiles et des cœurs de pierre trop solides. C’est un peu comme si les dieux anciens et les dieux modernes n’arrêtaient pas de nous tirer d’un côté ou de l’autre ; nous contraignant au recul, à la réserve ou carrément à la défiance, ou nous incitants à nous plier à la page du futur sans retenue aucune. Apparemment, Le Réel ou Dieu seul, ce Grand Dispatcher, est l’Ultime Arbitre auquel chacun des belligérants est contraint de s’en remettre. Lui seul semble dépasser ou transcender ces questions de temps et d’espace, d’ancienneté et de nouveauté ; nous encourageant à voir de bonnes nouvelles d’un côté comme de l’autre, tout en continuant à espérer contre toute espérance du passé, du présent comme de l’avenir. Parce qu’en définitive, quels que soient nos choix, nos clans ou nos attachements au passé ou nos croyances vis-à -vis de l’avenir, chez Lui seul tout est Promesses, comme dans un jeu éternel et infini de Réalités et de Vérités en perpétuelle transformation, dans un Univers en perpétuel changement comme en perpétuelle expansion. |
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