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■ L'hiver
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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2023-11-12 | | « Le Bon Dieu s'énervait dans son atelier En regardant Adam marcher à quatre pattes Et pourtant nom d'une pipe j'avais tout calculé Oui pour qu'il marche sur ses deux pieds Pour faire un homme Dieu que c'est long Pour faire un homme Dieu que c'est long Pour faire un homme Dieu que c'est long Pour faire un homme Mon Dieu que c'est long » Hugues Aufray (1966) La Création d’Adam, c’est effectivement un très long processus évolutif, comme un tréfonds de genèse et de marmite qui remonterait jusqu’aux origines de la vie sur Terre, il a plus de 4 milliards d’années. La Création d’Adam, c’est donc un très long processus, qui, à rebours concerne toute notre histoire évolutive comme celle de nos cousins communs, et tout particulièrement à celle des « hominidés » qui forment la lignée dite sans vergogne « humaine », c’est-à-dire : bonne, compréhensive, compatissante et bienveillante… La Création d’Adam, c’est le mythe incarné de ce lent et très long processus qui a conduit à l'apparition du genre « Homo » et à celle des Homo sapiens que nous sommes en somme et encore, en processus comme en processions, à travers une interminable succession de métamorphoses qui sont bien loin d’être terminées, et j’oserais même dire, à travers les travers de tout un cortège de processus qui ne font que commencer ! Et c’est cette très longue histoire évolutive qui nous a conduits à ce que nous sommes, en tant que primates primaires, à nous séparer progressivement de nos proches cousins les gibbons, les gorilles, chimpanzés et autres sympathiques orangs-outangs. Et je prendrais même le risque ici, de dire que l’homme que nous sommes en somme et surtout « en virtualité », n’est encore qu’un mammifère qui sait y faire, doublé d’un primate intelligent, mais fort prétentieux ; une sorte de « smart monkey » ( de singe intelligent) rarement intelligible et avisé, tout comme mon téléphone portable ou ma smart TV qui deviennent incontestablement de plus en plus « malins » ; ou encore, comme cette « intelligence » dite artificielle qui vient ingénieusement compenser certaines de nos incapacités et capacités mentales encore bien trop artificieuses. Oui, c’est en partie désolant, parce que depuis l’antiquité et l’antique idée que nous sommes faites de nous-mêmes et sur nous-mêmes, convaincus que nous sommes déjà des hommes pleinement humains, avec des capacités comme des supers pouvoirs encore cachés, l’arbitraire et l’iniquité n’ont jamais cessé de nous pourchasser ; à moins que ce ne soit nous qui chassions avec justesse, la justice et l’équité depuis la nuit de l’amour, comme des canards sauvages. Mais je n’en doute pas, vous et moi, tout en émoi devant tant de désastres, nous y travaillons d'arrache-pied ; pleinement conscient que si nous le sommes, humains, envers et contre tous, ce n’est là qu’en sommes et pas en justice, en sagesse, ni en bienveillance. Admettons-le, vous et moi, nous ne sommes que de grands singes en pleine évolution ; et il me semble même hasardeux de faire remarquer que dans cette expression de « singe intelligent » ( smart mon/Key) il y a même, comme un clin d’œil à notre impuissance, la « clé intelligence », comme celle qui ouvrira peut-être un jour de beau temps, la porte étroite d’un « Homme Pleinement Humain » (HPH). C’est ainsi, la création et la vie sur Terre ont toujours été faites et défaites d’aubes et de longs crépuscules ; de profondes douleurs mêlées d’espérance, là où tous les improbables de la vie ont frappé à grands coups la porte de l’inconnu et de tous ses possibles. La Création de la vie sur Terre, c’est comme une série ou une suite de dramatiques épisodes, d’incalculables conséquences, de grands changements et de grandes extinctions de masse… Épisodes au cours desquels une grande majorité des créatures vivantes et des organismes ont disparu de la surface de la Terre, à plusieurs reprises, en un clin d'œil, comme celui d’un raz de marée, ou en quelques milliers d’années de dérèglement climatique. La Création c'est toute l'histoire de l’incertitude et l’éphéméride des précarités ; c’est la préhistoire d’un perpétuel affrontement au sein d’un sempiternel chaos, comme le pensaient les antiques Grecs, puisque Cosmos était lui-même l’enfant bien-aimé du Chaos. Ordre et désordre, chutes et ascensions, de causes en grâce, de morts en incroyables résurrections, de néguentropie et entropie… dans un éternel combat pour la vie ou plutôt pour la survie des espèces. Aujourd'hui, probablement que 99,9 % des êtres vivants et des organismes engendrés sur Terre se sont perdus dans la nuit des temps, comme disparaissent des étoiles et des mondes, et que seuls subsistent des poussières d’étoiles, des mythes et des légendes. Qui a sapé l’homo sapiens ? Qui a bloqué le programme évolutif ou la configuration ? Qui a bogé ? Qui a appuyé sur pause ? Ou arrêté tout à fait le téléchargement de la mise à jour de l’HPH ? En attendant qu’Adam, comme archétype des Origines, nous ouvre lui-même la grande porte, celle qui est gardée dit-on par des Anges ; je ne puis que faire une sorte de constat. L’Homo sapiens, comme l’arroseur des frères Lumière est un sapeur sapé. Il n’est qu’une apparence d’Homme, un ectoplasme atypique, une enveloppe, une coquille ou plutôt une carapace qui le protège au cœur de ses pauvretés et autres fragilités. L’HPH (l’Homme Pleinement Homme) n’est pas là, ou plutôt il n’est là qu’en apparence. N’attendons plus une sorte de miracle technologique ou culturel, n’attendons plus rien de la génération spontanée ou d’une nouvelle sorte hétérogenèse… Ce que nous affrontons sur les champs de bataille, sur les champs de la pauvreté et de l’iniquité, ce n’est pas l’homme ; ce à quoi nous sommes réellement affrontés ou confrontés, c’est son « absence réelle » ! L’HPH est un corps à construire et tout un monde à réconcilier ; parce que tout ce qui nous entoure comme tout ce qui fait notre existence quotidienne est une gigantesque « Mythologie », pour reprendre une expression propre à Roland Barthes ; une mythologie où tout est quêtes de sens, où tout devient signes, symboles et rituels ; une mythologie où tout est en perpétuelle création, en mouvement, en réorganisation permanente autour des maux du monde, avec nos pauvres mots perclus de croyances et d’hypothèses ; une mythologie ou toutes nos idéologies, tous nos paradigmes et concepts sont à revoir et corriger ; et où tous les objets du quotidien semblent de plus en plus connectés à nos mille questions sans réelle réponse. Espérer de la condition homo sapienne dite humaine est une véritable folie, comme de croire en la venue d’un messianisme transhumaniste ou révolutionnaire est un non-sens, parce qu’il se fait que l’HPH comme possible, n'appartient pas plus à la nature qu’à la culture ; qu’il ne dépend pas plus des sciences que des technologies, ni même des philosophies et des religions, puisqu’Il transcende tous nos modèles et repères homo sapiens, puisqu’Il est « pleinement Humain » et que nous ne le sommes qu’en toute petite partie. Et même si la communication entre ce que nous sommes et ce que l’HPH sera pour nous est difficile à saisir, sinon impossible, « la bonne nouvelle », c’est qu’en étant bienveillance dans toutes ses dimensions éternelles et infinies, l’HPH ne pourra être que l’enfant d’une ultime et intime « Communion » entre Le Cosmos, la Création et l’Esprit de création, comme un lien d’amour indéfectible entre le Cosmos et le Verbe créateur lui-même. L’Homme Pleinement Homme, comme hypothèse ou comme être en suspens ou en devenir, par sa manifestation, sera donc un réel dénouement : un passage du virtuel et du mythe au Réel ; non pas comme l’achèvement d’un travail qui aura demandé toute une vie, mais comme le dénouement d’un travail qui aura demandé toute une Création ; afin que nous puissions réellement faire face à nous-mêmes, autant qu’au Temps et à toutes les contingences de l’existence et du Monde. Alors, ce que nous verrons de nos propres vœux, c’est un homme humble et transcendé, totalement « transfiguré » et pas un ego surdimensionné ! Néanmoins, comme on ne peut que l’imaginer, y croire et y penser qu’à travers « le regard du cœur » comme au travers d’une pure intériorité, la véritable nature ou la dimension de l’HPH ne peut qu’échapper à toutes nos opacités du moment, nos iniquités faisant obstacle à la lumière comme une cuirasse plombée. Parce que cet HPH que nous ne pouvons encore voir ou toucher, ni de loin et encore moins de près, ne peut être que revêtu d’Amour inconditionnel, c’est-à-dire de la toute-puissance de la bienveillance, une dimension tout à fait absente des faits mondains, et tout à fait nouvelle par nature et par culture ; une nature et une dimension qui seules pourront transmuter le plomb du monde en pure Lumière céleste. Et justement, c’est là que la Création comme la vie contiennent en eux-mêmes tous les possibles, c’est là que nous ne sommes pas que des chaînons manqués ou des chaînons manquants ; c’est là que notre devenir ne dépend plus seulement de la nature comme de la culture qui restent l’une et l’autre intimement liées ; notre destinée ou notre véritable devenir, dépendent uniquement de « La source » lumineuse qui rend toute chose possible. Alors, avec la patience d’une mère, prenons notre Temps comme une parturiente ! Car pour tout ça, il faut bien du temps et surtout beaucoup d’amour. Pour tout cela, il faut encore beaucoup de temps pour être créateur de soi-même et plein de bienveillance pour s’aimer tel que nous sommes, en somme et en puissance d’être … Et l’Éternité, en fait, c’est un peu « ça », ou tout « ça » contenu dans cette réalité-là, une réalité dans laquelle nous sommes tous appelés à devenir des sujets « origine et créateur » pour reprendre une expression chère à Maurice Zundel. Et c’est pour cela qu’il nous faut laisser le Temps être éternel et l’espace infini en nous-mêmes, comme de pures intériorités, comme une subtile lumière du dedans. À en croire le Ciel et la Terre, “La création tout entière gémit et passe par les douleurs d’un enfantement qui dure encore”. C’est là, ce que nous disent les écritures et tous les faits divers, parce que le Cosmos n’est qu’un seul tissu placentaire, un liquide amniotique, dans lequel nous nageons tant bien que mal. Le Temps sur lequel on compte au sens propre comme au sens figuré en milliard de milliards d’années est-il une réalité ? Ce Temps nécessaire à toute création est-il divin ? Au cœur du Cosmos comme au cœur de la Création elle-même, c’est le Temps qui semble être le « Bon Lieu » pour mourir à soi-même en tant qu’homo sapiens sapé par ses propres croyances « d'homme sage » ; et c’est l’Espace qui y serait comme le « milieu divin » ou l’Athanor excellent pour Transmuter. Immergé dans cette Création qui a à peine commencée, l’homo sapiens dans son impatience compulsive voudrait déjà voir tout terminé, à l’instar de cet « Homme pleinement Homme et pleinement Dieu » qu’il voudrait déjà voir revenir, tout de suite, instantanément. Parce que l’homo sapiens est un animal captatif qui veut TOUT et tout de suite, privilégiant le plaisir immédiat ou même celui de l’instant présent, plutôt que de faire le deuil de l’immédiateté et des instantanés dont il est si friand. Mais nous ne sommes que des larves d’Homme, tels des fétus de faille, des fœtus en pleine gestation ; et comme larves d’homme, nous pensons en larves d’homme. Conclusion En ce temps qui prépare ou précède la période de l’avent, il me semble intéressant de m’arrêter un instant, celui d’une pause intemporelle, sur cette célèbre citation de Saint Irénée qui affirme que… « Le Verbe s’est fait homme et le Fils de Dieu, Fils de l’homme : afin que l’homme, en entrant en communion avec le Verbe et en recevant ainsi la filiation divine, devienne fils de Dieu » Fils et filles du Cosmos et du Verbe, fils de l’Homme pleinement Homme qui vient, fille et fils d’une Création nouvelle… Toute une filiation qui pour moi nous appelle et nous concerne tous sans exception. Alors, comment faire pour regarder le monde avec ces éternels « yeux du cœur », ou avec des yeux d’enfants ou d’Anges qui sont comme des lumières dans nos vies et la grande complexité du Réel ? Quelle place pour le Cosmos, le Verbe, l’Éternité, l’Amour, l’Infini et la Complexité dans ce monde où tout est réduit, numérisé, caricaturé et catégorisé ? L’équité, l’humanisme comme l’empathie ou la fraternité, ça se crée ! L’amour véritable ça s’engendre, pour porter des fruits, faire naître l’amour, donner vie et générer de la bienveillance à perte de vue… Dans ce liquide amniotique dans lequel je baigne, le français n’est pour moi qu’une langue maternelle, celle que je bredouille à peine, ou plutôt à grand-peine depuis bientôt huit décennies. Entre le plaisir de sucer les mots comme des roudoudous à la grenadine, et l’incapacité amère de ne pouvoir dire le Réel grand R et de vivre l’amour grand A, je me pique de ne vouloir parler qu’une seule véritable langue, une seule, celle du cœur et d’une conscience aiguisée sur la meule de la bienveillance ; celle d’un cœur percé par la lance de l’iniquité. Et, à me piquer au jeu de cet amour qui se voudrait sans condition comme un ciel qui se voudrait toujours bleu, je m’épuise en mots comme en états d’âme et d’esprit. « Renard affable » était jadis mon totem, c’est ainsi que depuis cette époque, piqué de curiosité et de bonnes intentions pour chaque Autre, comme on épingle une photo avec l’aiguillon de l’attention, je tente désespérément ne pas me laisser bercer par les apparences et les illusions du monde. Pas à pas, je vais humblement, en prenant soin des chemins « neutres » c’est-à-dire des voies peu fréquentées. Parce que cet Amour véritable auquel j’aspire pour chacun de nous, ne peut être qu’oblatif autant qu’il ne peut être que sans dogme, sans politique, sans exclusion, sans jugement… C’est-à-dire complètement « Neutre » comme une authentique voie du milieu, une troisième voie qui serait celle d’un cœur ouvert à l’enfantement, celle d’un cœur connecté à la source de tout, comme à la lumière la plus pure. Neutre, c’est-à-dire d’un bon PH c’est-à-dire du bon potentiel HUMAIN, entre toutes les causticités du monde et de l’existence et toutes les acidités et aigreurs de la vie. Neutre, c’est –dire pleinement équitable et bienveillante, comme à travers le regard d’un Homme pleinement Homme, c’est-à-dire d’un HOMME à part entière, parfait en humanité. L’Homme pleinement Homme, c’est cela, et j’en suis bien loin ! Arrêtons une bonne fois pour doute de nous prendre pour ce que nous ne sommes pas encore ! Quand prendrons-nous conscience que toutes les littératures, toutes les prières et toutes les poésies du monde ne sont que des cris qui disent notre totale impuissance à naître à nous-mêmes, aux autres et au Cosmos comme des Hommes Pleinement Humains ? L’Homme pleinement humain n’existe pas en corps ni même en esprit, il n’est qu’une âme vagabonde, une âme perdue entre le Réel dans sa complexité objective et nos réalités dans leurs multiplicités subjectives, une âme qui dure et perdure malgré ses errances, une âme migrante qui va et vient entre la draille de l’espace-temps, la drève des espaces temples et les chemins épars de nos propres espaces tempes. |
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