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■ Voir son épouse pleurer
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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2020-03-01 | | INTRODUCTION Et si ensemble on rêvait d'une véritable humanité, plutôt que de rêver individuellement et égoïstement à notre dernière réussite, à mon dernier livre en vitrine ou à ma dernière création sur le Net ? Et si ensemble on rêvait d'une véritable humanité, plutôt que de nous enorgueillir de nos réussites familiales, sociales ou culturelles ? Si vous et moi, on rêvait, plutôt que de nous glorifier de nos diverses possessions et connaissances : de ma femme et de mes enfants ; de ma voiture et de ma maison, de mes diplômes, de mon expérience et mon boulot, de mes amis comme de mes idées, passions et engagements… Tout en nous crie douloureusement notre solitude, notre faim d’exister, notre soif de posséder ou de savoir, tout comme dit notre besoin exacerbé de reconnaissance ou de contrôle. C’est une réalité mortifère, nos instincts de possession nous possèdent ; mais comment échapper à notre temps et à notre environnement ? Peut-on vraiment échapper à nos déterminismes biologiques, familiaux, sociaux et culturels ? Peut-on déroger aux idées et aux pensées du monde, au matérialisme ambiant, à nos conditionnements multiples, programmations et connexions diverses ? Nos besoins de plus en plus exigeants, nos envies personnelles et nos désirs collectifs, comme dans Le Cauchemarde Johann Heinrich Füssli, se transforment trop souvent en visions hallucinantes : réchauffement de la planète, famines et conflits divers, surconsommation et pollution … Pour n’en citer que quelques-unes. C’est un fait, le monde semble bien nous tenir dans cette léthargie en nous sommant et en nous assommant par tous les cordons du corps et de l’esprit ; alors, comment nous sortir de ce dilemme, comment nous réveiller de ce cauchemar ambiant ? Comment couper les cordes de ce triste sire de Marionnettiste, et mettre ainsi fin aux injonctions malignes du Système et à ses ordonnances ? Paradoxalement, le « vrai rêve », un rêve de bonheur et de paix, c’est là même « la pleine conscience »le contraire de la léthargie, une pleine conscience qui est comme un feu secret, tel celui des alchimistes dont les rêves alambiqués sont le véritable Athanor. Le véritable Rêve, avec un grand R comme dans Réel, c’est-à-dire comme au-delà des contingences de nos propres réalités personnelles et de nos vérités communes, ne peut que rejoindre celui des dieux et des sages pour un humain pleinement heureux. Ce véritable Rêve, est donc un Rêve d’humanité et de bonheur universel. À l’image d’un homme simple, son ossature est celle d’un pont entre le vide et la matière, entre l’âme et l’esprit ; un humble pont ou un simple lien entre chaque être vivant habitant l’univers. Le summum du Rêve à l’acmé de l’éveil, c’est celui-là, un pont que l’on nomme en somme « RÊVE » faute de mot plus excellent, pour ne pas le confondre avec les mots "envie" ou "désir". Il ne s’agit donc pas d’un simple « roupillon », mais d’un véritable « écouvillon ontologique », pour nettoyer en profondeur les quatre bouchons qui nous encombrent et bloquent le passage vers la porte de l’Homme : - Les devoirs (nos valeurs, nos idéologies, nos croyances erronées et nos obligations morales et autres). - Les avoirs (ces possessions privées et secondaires qui en fait nous possèdent). - Le savoir (ou plutôt ce sentiment de posséder la connaissance) et - Le pouvoir (cette fièvre qui empoisonne la vie des petits comme des grands). Bêtes de somme, en somme (en rêve) nous le sommes, portant tout cette charge, malgré toutes les sommations de sages, comme Sisyphe roule sa pierre, l’homo sapiens porte ses désirs, cherchant en vain à combler tous ses besoins et à résoudre tous ses problèmes comme dans une utopique quadrature ... Du rêve éveillé au rêve révélé Sur Google Maps où avec son GPS on cherche son chemin, tout comme on cherche en vain la clé des rêves, mais, ignorants que nous sommes en somme, avons-nous même songé que ce sont les rêves eux-mêmes qui sont les clés des vrais problèmes ? Des rêves qui révèlent, et donc, des rêves qui éveillent ! Je rêve, je rêve éveillé à perte de vue, à perdre la vue, je rêve d’une façon très paradoxale, perdu comme dans un dessin d’Escher à l’échelle une. Si de même, vous rêvez vous-mêmes de bonheur et d’humanité; n’est-il pas temps de plonger en apnée dans vos rêves les plus profonds, afin d’y révéler la clé et le secret des songes, et ainsi, RÊVER pour de vrai au vrai Réel, au-delà de nos réalités du monde ? Les rêves éveillés semblent être comme des salles des pas perdus, d’où perdurent des impressions et partent de multiples chemins soumis à une grande variété de torsions spatiales et temporelles. Quelle est donc la nature exacte de ce chemin de Möbius qui parcourt tout notre être, pour relier le rêve et la réalité, ainsi que le psychologique au spirituel ? Entre la jungle des topiques (1) de l’un et les registres de l’autre, qui suis-je vraiment et où suis-je plus sûrement que là entre les uns et les autres, perdu dans l'infini de cet escalier de Penrose ? Sens dessus dessous, quelle est cette chose que l’on dit « moi » ou « corps », ce « moi » et ce « corps » qui rêve et se rêve, faisant un avec nous, ce corps des choses et des êtres, ce corps des mots et des pensées, cette chose hautement corporelle qui hantait tant Antonin Artaud tel un caca fantôme dans un petit huis clos. Dans l’entrebâillement de portails donnant sur des univers impossibles ou dans des ouvertures de chakras colorés comme palette d’artiste, que dit la vie sur nos rêves en général et que disent nos rêves de la vie en particulier ? Que disent les facteurs multiples de l’existence de notre enveloppe dite corporelle ? Que disent, nos contraintes homosapiennes, nos propres limites animales et notre apparence charnelle; ne sont-elles que des illusions tenaces pour des sens trop réducteurs ? Comme de méprisables méprises, des mirages de château intérieur, de grandes illusions, tout comme des châteaux en espace, tels des spectres, des ectoplasmes de notre propre conscience personnelle ? Des illusions, tout comme celles de nos prétendues capacités cérébrales ? Des illusions qui sont la somme des miennes, des nôtres... Des ombres ou des reflets peut-être, qui nous égarent comme des moi (ego) mystifiés par leur propre apparence. En réalité, au-delà de nos réalités et de nos vérités trop mondaines, de nos réalités trop plates comme des écrans trop plats, il y a nos corps et enveloppes énergétiques qui sont bien réels et aussi nombreux que nos pensées abstraites. En réalité, au-delà de nos réalités et de nos vérités communes, et le rêve semble bien le confirmer, il y a Le Réel grand R, c’est-à-dire la réalité de la réalité, le corps réel des choses et des êtres qui est bien plus subtil que nos croyances et que nos simples conceptions de l’unité. Dans cette foutue salle d’attente et d’attentats, la matière, le physique et le mental nous trompent énormément comme bien-aimé infidèle. En vérité, au-delà de nous-mêmes, l’éther et l’astral nous interpénètrent dans une seule et même réalité qui est Le Réel, ce Réel que les symboles comme les rêves nous permettent seuls d’appréhender. Alors, si nous dormons pour rêver et si nous nous réveillons pour agir, quelle est la somme de nos sommes ? Quel est cet escalier extérieur qui m’est l’intérieur ? Quelle est cette topologie des topiques de l’un (Freud) et des registres de l’autre (Lacan) ? Quel est cette multitude de portes plus ou moins consciente, ce nombre incroyable de paliers et d’escaliers entre les mondes et les différentes dimensions ? Quelle est cette relation entre le corps, l’âme et l’esprit ? La psychologie des profondeurs de l’être, les dimensions cachées de la conscience et ce que l’on nomme avec beaucoup de prétention, la dimension “humaine” et socioculturelle ? Quelle nature exacte est celle du corps visible et quelles sont les relations réelles entre la physique des choses matérielles et la métaphysique des choses dites spirituelles ? Entre Jung, Freud et Lacan, mon cœur chavire ; malheureusement, pauvre de nous, il n’existe pas encore de GPS pour voyager en soi, mais rien que des fils d’Ariane trop courts, des traces qui s’effacent, des labyrinthes épais comme de la poix, des rubans trop fragiles, des bandes et des boucles de mémoire qui tournent folles dans des carrefours tordus entre nous et l’Univers. Alors, pauvre de nous et de ces moi (ego) qui nous confondent, comment décrire cette topologie des rêves et des souvenirs plus récurrents et plus persistants que toutes ces connaissances qui nous suivent et nous encombrent tout au long de notre vie, comme le pensait Stendhal ? Comment décrire cette déformation du temps qui fait des souvenirs une sorte de réalité continue et obsédante ? Même si le temps n’existe pas vraiment, ou seulement dans notre tête et notre propre dimension, malgré tout, un lien très spécial lie les rêves aux topiques des quatre dimensions, comme la quadrature du cercle relie nos idées qui tournent en rond comme nos pensées trop carrées aux courbes infinies du cosmos. Voyager au futur ou au présent du passé, c’est comme de traverser des fausses routes, des états différenciés et des miroirs déformants sans tain, où faute d’objectivité on s’observe soi-même. Ce sont des lieux comme ceux des topiques de l’âme, du cœur et de l’esprit ; comme un voyage, une surréaliste excursion dans des architectures paradoxales et irrationnelles ; comme une randonnée sur des voies oniriques qui nous semblent souvent plus réelles que la réalité ; rêver, c’est comme de prendre un chemin à géométrie variable pour accéder au Réel au-delà de soi ; c’est une avenue qui ne cesse d’advenir avec ses allées, ses impasses et ses boulevards ; ses chemins de traverse et ses multiples passages plus ou moins secrets. Rêver, c’est faire escapade en cette multitude d’escaliers, de paliers, de descentes et de montées qui font peur comme cauchemar. Cette odyssée au-delà de soi, c’est comme une pérégrination à travers le passé, le présent et l’avenir, le long d’un fleuve d’odonymes (2) qui sont aussi mouvants et nombreux que les voies du cœur et que celles de l’esprit. Des odonymes qui sont comme savamment tracés d’avance par le destin en des champs oniriques qui sont géométriquement illogiques ou incohérents ; avec des architectures à la Giorgio de Chirico, des formes molles comme chez Dali et des gares aux voyageurs sans destination comme chez Paul Delvaux. En des champs oniriques où des images, des pensées ou des mots, poussent et se dispersent pour se répandre à tout vent et se propager à travers le monde comme les aigrettes légères du pissenlit des éditions Larousse. Rêver, n’est-ce pas voyager à travers des odonymes qui sont des images et des noms qui ne disent rien de la quête, puisque semble-t-il, seul compte « le chemin » initiatique en sa multitude de passages. Entre topiques et odonymes, le Temps a pitié de nous et l’espace pleure sur ses avenues à venir. Quand je marche sur cette voie de la mémoire, des paroles apprises par cœur au catéchisme me reviennent par vagues successives, « je suis la porte » de Jean 10, ou encore « Je suis le chemin, la vérité et la vie » de Jean 14. Et quand dans mes rêves épais comme la réalité, je marche incognito, du purgatoire au paradis, de square en parc et de rond-point en lignes droites, le sens giratoire ressemble bien trop souvent à des non-sens. Ce monde intérieur est habité de vide plein d’éternelles informations et il semble mu comme par des rouages infinis ; c’est une jungle topicale, profonde, ténébreuse, avec de grands clairs-obscurs qui s’y déploient comme des mégapoles anciennes, entre des ruelles sombres et des rues trop bien éclairées, des rues qui ruent dans les formes, éblouissent et trompent à contre-jour. Je me souviens que dans les méandres de ce monde monochrome, il y a des cimetières trop blancs, des plages avec des livres en guise de sable, des souterrains où les morts croisent les vivants et des salles des pas perdus où se perdent les âmes vagabondes. Ces lieux rêvés sont comme des lieux d’expiation, semble-t-il ; les années ne semblent plus y compter ; il y a des sentiers sans âge qui s’y étendent sans fin en de nombreuses perspectives indéterminées. Inutile de revenir en arrière, tout change, « rien ne se perd, mais tout se transforme » me dit la voix de Lavoisier au sujet de ces voies qui nous condamne à l’éternel retour. Et pourtant, inutile de revenir en arrière, on s’y perd puisque tout a changé ! En ces lieux de l’intériorité, le rêve à cette propriété et le rêveur cette capacité de s’y déplacer dans un « espace tempe » sans chronologie aucune, comme sur une carte d’état-major de papier froissé en boule intemporelle, ou comme sur une mappemonde virtuelle de Google agitée par des vents contraires ; où aller ? D’avenues probables en avenirs possibles ; où aller, de boulevards du passé en cité à venir ? Alors, faute de repère, on s’y perd encore ; faute de guide on s’y égare, et faute de mode d’emploi, on en oublie même où l’on va et d’où l’on vient. En ces rêves récurrents comme vagues de mer, avec quelque bagage en main, je participe à des offices et à quelque rituel ; je visite clé en main quelque lieu de passage et quelques belles et surprenantes chapelles et il en est ainsi de toute illusion d’être qui se transforme de l’intérieur, pour nous transformer à l’extérieur, entre le réel, le symbolique et l’imaginaire, dans l’athanor encore chaud des profondeurs de l’être, entre l’ordinaire le plus commun et l’extraordinaire espace le plus sacré et le plus universel qui est celui du rêve. Alors, à vol d’oiseau et en 3D, je déambule, somnambule réveillé ou funambule endormi, qu’importe, dans des quartiers connus et pourtant jusqu’ici inconnus ; où je rencontre des gens, semble-t-il, connus et pourtant parfaitement inconnus ; il y a de beaux monuments, des images et des visages qui me parlent, mais faute de repère je m’y perds ; faute de vrai guide, je m’égare en moi, et faute de mode d’emploi, au moment même de me réveiller, j’oublie même où j’étais comme j’oublie d’où je viens. Onirisme et surréalisme tout comme les mots rêve et réveil se ressemblent, tout comme s’assemblent les verbes rêver et révéler. Parce que la structure de la psyché est architecturée et architecturale, et que les métamorphoses de l’âme et de l’esprit sont comme celle du corps ; tout y est liens, analogie et synchronicité. Ainsi, faut-il voyager dans les rêves comme dans la vie en s’arrachant du sommeil comme on arrache la mandragore ? Le coq sonne, le réveil coqueline, n’est-il pas temps de se frotter les yeux et de se pincer en vain pour voir si l’on est vraiment réveillé ? Mais cela ne sert pas vraiment à grand-chose, puisque de toute façon nous dormons encore et toujours, dans une forme d’hypnose généralisée, nous rêvons notre vie du début à la fin, fascinés que nous sommes en somme par la somme des apparences. Comme complètement envoûtés par nos savoirs et nos avoirs, du matin au soir, nous sommes pareillement hallucinés par nos idéaux et nos devoirs. J’en bâille, mais nous délirons croyant être sage, nous hallucinons pensant que nous sommes des vivants alors que la mort nous habite ; nous dormons debout comme des arbres morts et desséchés, mais nous sommes en vérité plongée dans un état matériel des plus comateux, dans une somnolence des plus profonde, succombant comme de vulgaires incubes et succubes à l’assoupissement le plus total pour assouvir nos pulsions et nos instincts grégaires dans des sensations illusoires et des instants d’émotions sans consistance. En fait, nous sommes des dormeurs étranglés par les mains poisseuses et argentées de Morphée, des croyants pratiquants, contraints et forcés par une éternelle grasse matinée. Comme l’arroseur arrosé des frères Lumière ou tel épris de vie qui croyant prendre, nous survivons. Entre débat et ébats, ne sommes-nous pas que de vulgaires hypnotiseurs magnétiseurs hypnotisés et magnétisés jusqu’au trognon ? Depuis que le marchand de sable a échangé le sablier du temps contre les rouages prométhéens, les paupières nous pèsent; bercés que nous sommes en somme par la berceuse des réseaux sociaux et la mélodie des habitudes ; au pavot des médias du monde, nous cédons, mais en vérité c’est cette vie matérielle qui est le véritable opium du peuple. Hier encore, j’ai fait un songe hyperréaliste, surréaliste diront certains, onirique affirmeront les autres, songe d’une nuit d’hiver dans lequel nous souffrions tous sans acception d’une maladie du sommeil qui dure depuis bientôt 300 000 ans. Dans ce rêve, à l’ombre de lui-même, l’homo sapiens hibernait grossièrement dans sa caverne de Platon, ignorant que l’Homme pleinement homme n’existait pas encore. Dans ce songe, j’y songe à l’instant, nous nous gavions de rêves ambitieux et de prétentions humaines, passant notre temps à rêvasser bêtement devant les vitrines du monde, occupant l’espace à nous étourdir de loisirs narcotiques ; oui, nous semblons bien être plongés dans un coma qui n’a pas de fin ; alors, pour en sortir, dormons en étant éveillés, dormons d’un vrai sommeil qui nous ouvre à la vraie vie, comme dans une dormition virginale qui nous ferait vivre de la vraie vie ; réveillons-nous enfin et en sursaut, la clé des songes n’est-elle pas le rêve lui-même ? La clé des songes n’ouvre-t-elle pas la porte de l’Homme et ne ferme-t-elle pas la porte des conflits stériles et des champs de bataille ? Comme dans une sorte d’électromagnétisme, nous restons aimantés à la réalité visible et en particulier à la matière comme limaille de fer et cuirasse de faire. Dans la dynamique infructueuse de ce système hypnotique, l’envie de dormir comme tout un chacun et d’assumer mon irresponsabilité me vient parfois comme une envie de vomir. La léthargie couvre le monde, comme je fus moi-même endormi à l’alcool éther dans les années cinquante ; toutefois, il existe sur terre des anesthésiques bien plus puissants que le protoxyde d’azote ; emportés que nous sommes en somme dans un sommeil au pays de Morphée ; endormis que nous sommes en somme par la somme de toutes nos illusions bercées et berçantes. Sortir du rêve, quitter l’illusion pour entrer en réalité, au sens du Réel grand R, n’est-ce pas plutôt se dépouiller de tout ? Se déposséder de nos savoirs ridicules, de nos surplus haïssables, de nos idées et prétendus devoirs, et enfin de tous ces pouvoirs temporels qui font de nous des petits dictateurs ? En toute humilité, descendre nos boucliers pour devenir vulnérable est une réalité qui s'impose comme l'amour avec un grand A; retirer nos convictions de savoir, et avec pauvreté, nous dépouiller de nos avoirs et de nos droits les plus tortueux n’est-ce pas ça se dépouiller pour vivre ? Sans tomber dans le piège des dualités, on pourrait dire et souligner que le contraire de cette « possession » de tout notre être, de tout ce qui réellement nous possède, c’est une véritable « dépossession », celle qui exige la guérison de nos blessures et l’exorcisme le plus total. CONCLUSION Comme tout animal, fruit de l’Évolution naturelle, l’homo sapiens évolue, certes, mais très, très lentement, pour ne pas dire de manière imperceptible, effectivement, depuis 300 000 ans et des poussières, comme vous le soulignez, nous n’avons guère changé. Ainsi, depuis le néolithique, nos propres chiens et chats dits « domestiques » même après plus de 8 000 ans de domestication, restent l’un et l’autre, malgré tout, des loups et des félidés avec leurs instincts et leurs pulsions originelles. C’est ainsi, faites l’Ange et la bête se réveille, chasser la culture et la nature revient au galop ! L’Homme rêvé, l’Homme pleinement Homme n’existe pas encore ; même nos sages et nos saints sont de piètres figures d’une « Humanité idéale », car il ne peut y avoir « Humanité animale » sans paradoxes, sans contradiction, sans barbarie… L’homo sapiens dit sapiens faute de vérité, traîne sa nature comme Sisyphe sa pierre ; et même s’il court après le temps, il prend son temps pour devenir, quand il ne régresse pas ou ne recule pas comme dans une éternelle marche d’Echternach. Il nous faudrait donc aller au-delà de l’Évolution dite « naturelle ». La porte de l’Homme pleinement Homme n’est-elle pas plutôt celle de la dépossession ? Mais n’est-ce pas là un rêve de plus ? Une nouvelle idéologie ou une nouvelle religion ? Une autre forme d’endormissement ? Hypnotisés par la lumière de nos écrans tactiles, illusionnés par la matérialité des choses et l’illusion du Temps, ne voyant pas au-delà de nos somnolences, nous ne rêvons que d’eux, nous ne voyons qu’eux : AVOIR - SAVOIR - POUVOIR ou DEVOIR sont codépendants et interdépendants les uns des autres, ces quatre langages du monde déterminent nos mesures et portent à son paroxysme nos démesures. AVOIR - SAVOIR - POUVOIR ou DEVOIR, la boussole onirique l’indique, tout comme l’Homme grand H n’est pas, le Nord n’est pas là où nous croyons ! Et même si cela ressemble à un vrai labyrinthe, les rêves pleinement éveillés nous montrent le bon chemin. Et vous lecteurs, jambes écartées et bras tendus, dans quel cercle et dans quelles idées bien carrées vous inscrivez-vous ? Quel avoir et quel savoir, quel pouvoir et quel devoir vous portent ? Soyons sincères avec nous-mêmes et sortons du déni ! Qui fait l’ange, fait la bête dit-on à Rome comme à Vinci. Les propositions idéales comme les proportions idéales nous fourvoient sans cesse, malgré le nombre d’or promis et promu par les banques et la valeur de Pi encouragée par le monde, l’homo sapiens reste de plomb, persuadé qu’il est le centre de la seule humanité qui soit, comme le nombril d’un Monde qu’il ne cesse d’exploiter et de détruire. Face à ce dilemme, la seule et unique solution salubre à l’insoluble problème de « la quadrature du cercle », ne serait-elle pas la transformation de l’homo sapiens en Homme pleinement Homme, dans une opération alchimique ou spirituelle qui nécessiterait une totale remise en question de l’ensemble de nos systèmes de pensée et de nos modèles de fonctionnement. Une forme de transmutation qui va bien au-delà de toutes les révolutions que nous avons connues depuis la nuit des temps. Mais ça, c’est le rêve absolu, la solution finale et la totale révolution : celle d’une dépossession qui est une authentique libération ; une désappropriation totale de ce qui nous lie encore à la bête à travers ce carré dramatique : AVOIR - SAVOIR - POUVOIR - DEVOIR Quadrature avec laquelle nous avons dressé toutes nos Icônes mondaines ; fait de nouveaux dieux, érigé de nouvelles Babel et enseigné de nouveau langage pour séparer et opposer ce qui ne fait qu’un seul beau rêve de bonheur pour tous. Notes : Effectivement, dans le mot « Rêve » il y a bien le nom d’Ève, mais plus encore, on peut aussi y lire en consonance les mots éveil et rive. Il se fait qu’en Hébreux, rêve ou rêver se disent « Halom », qui signifie pareillement songe et vision ; tout comme le mot « Hâzoût » qui signifie révélation et vision, et qui a la même racine que « Hâzâh » (voir, vision, contempler ou prophétiser), d’où le titre de cet article : Du rêve éveillé au rêve révélé. (1) Lien vers l’article LA JUNGLE TOPICALE https://www.facebook.com/notes/roland-reumond/la-jungle-topicale/10156334176362337/ (2) Nom propre désignant une voie de communication pédestre, routière ou ferroviaire (Le Robert). |
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