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■ Voir son épouse pleurer
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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2013-07-03 | | Le saviez-vous, les Cieux sont une pure intériorité, un parfait dedans, large comme l’infini et profond des profondeurs mêmes de l’éternité ; mais encore faut-il pouvoir passer des apparences aux profondeurs de l’être ; dépasser la pesanteur du « Moi je » pour accéder à cet enjeu véritable qui est la vraie vie, par le jeu subtil des voiles, des miroirs et des transparences. L’alpiniste qui a cette expérience des hauts sommets neigeux, ou le spéléologue aguerri aux profondeurs terrestres le savent, ils ont saisi par la chair autant que par intuition cette réalité-là , ils ont acquis par expériences multiples les données de ce subtil paradoxe : quels que soient le sens du voyage, les allées et venues, le fait de monter ou de descendre, qu’importe ! Ce n’est pas là une question de « logique » ou de sens particulier, mais une épreuve, une véritable épreuve « para - logique », où tous nos repères deviennent obsolètes comme un vélo sur Mars, c’est-à -dire que l’épreuve éprouvée y est la preuve même d’une topologie singulière et d’un voyage tout « intérieur » au cœur des choses. Seuls les hauts sommets immaculés, couronnés d’épais nuages, peuvent mener à cette profonde intériorité ; seuls les pics montagneux peuvent ouvrir aux grandes profondeurs de l’âme humaine, car ce qui est dehors est aussi comme ce qui est dedans, mais en plus profond ! C’est là même toute la magie des mots qui est aussi celle des belles images, une précieuse alchimie que l’on-dit « du verbe » tellement les mots et les interprétations nous manquent face à de tels paysages ou devant de tels visages, des lieux où la grâce se pose comme la neige au faîte des montagnes. Il faut semble-t-il se délier des chaînes de montagnes, des couchers de soleil sur l’océan, des enthousiasmes vains et des exaltations passagères pour se détacher de l’illusion de l’extérieur aux allures de miracles, afin de déchainer les apparences de toutes les éminentes convictions qu’elles portent en elles. Entre le dedans et le dehors se joue une relation unique, parce qu’un grand principe établit qu’un fluide remplissant plusieurs espaces reliés entre eux par un boyau central est soumis à un effet de siphonnage, et ne dit-on pas d’ailleurs que certains hommes sont complètement siphonnés ! Entre les espaces telluriques et célestes, comme entre l’encre et le sang, c’est ce même jeu d’aspiration qui se joue et ce même principe des vases communicants qui règne en maître. Ce principe coule de source et découle du fait que la pression existentielle entre le dedans et le dehors est proportionnelle à la profondeur de l’âme humaine, quelle que soit la couleur ou la forme de cet humain, l’effet de capillarité proviendrait lui-même de l'étroitesse d’esprit qui nous caractérise comme Homo Sapiens. (…) C’est une vérité de l’intérieur qui trace la vie, ce qui meut toutes nos graphies ; de la danse au cinéma, de l’écriture à la peinture, ce qui déplace l’homme, le fait avancer, ce qui le bouge et impulse l’existence, excite les appétits et stimule le désir ; ce qui déménage en nous et hors de nous, de pèlerinage en transhumance, de migration en révolution, tout ça vient de l’intérieur. La réalité extérieure n’est qu’un épiphénomène, un complément d’information, avec des aspects qui changent avec le temps, le lieu et les individus. Trop souvent, les apparences trop visibles ou excessivement audibles occultent la profondeur des choses, mais ne l’oublions pas, ce qui nous inspire et ce qui nous permet de respirer, de palpiter, de nous émerveiller ou de contempler l’infini, c’est cette réalité qui nous aspire de l’intérieur vers le dedans, de plus en plus profondément, de plus en plus vite, comme s’épand l’Univers pour nous habiter tout entier. Jusque dans les années 1967, mon père Lucien travaillait comme chef d’atelier, en région parisienne, pour une société franco-anglaise qui fabriquait d’immenses pompes hydrauliques pour les paquebots. Des pompes tellement énormes qu’elle me donnait le tournis. J’ai gardé de ces machines impressionnantes, un sentiment qui m’habite toujours. Ces souvenirs d’enfance me laissent des images toujours aussi fortes, aussi parlantes et aussi vivantes. Ainsi cette réalité intérieure qui nous habite comme un hôte, telle une énergie générale, un mystère, une présence… c’est elle qui nous happe, au plus profond de l’intime, nous saisit corps et âme, nous absorbe vers l’ultime ; nous aspire et nous inspire comme un typhon de l’esprit, c’est elle cette trombe des cœurs, comme une pompe spirituelle, un vrai siphon des âmes. (...) C’est comme une règle cosmique, c’est vers le dedans que s’en va tout le dehors, il s’efface, se dépossède pour ne plus faire qu’une simple et unique réalité. Dans l’absolu, en dehors de notre tête folle, il n’y a pas d’opposition, pas de dualité ; comme le temps et l’espace s’épousent dans un seul désir, le dehors n’est en réalité que le prolongement de ce dedans ; la vie, la nature, tout n’est qu’une simple et pure intériorité. Comme les mots, le chemin seul est apparent ! C’est sur ce chemin, dans cet entre-deux, dans l’interstice entre le dedans et le dehors que se situent l’inspiration et l’aspiration, la prière, l’art, tout comme la poésie (...) STALKER, le passeur de Ciel (extraits) |
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