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■ Voir son épouse pleurer
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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2013-06-18 | |
Illustration
En camélia caché, j’ai observé le sein d’Eve, dans le jardin d’Éden (selon Lucas Cranach) Pour décorer la maison, j’avais deux vieilles machines à coudre de la marque Singer, et l’un de mes traits d’humour quand on parlait spiritualité entre amis, ce qui arrive parfois, consistait à dire que je priais « Singer » de tout mon cœur et de toutes mes coutures. Qu’en était-il ? De l’humour ou de l’esprit ? Nul ne pourra jamais le dire avant d'avoir franchi la porte des étoiles, comme dans un éternel métrage de science- fiction; c’est simple comme bonjour, clair comme de l’eau de roche, les traits de caractère ne s’écrivent jamais si clairement ! La vie serait-elle plus simple si l’homme était moins compliqué ? L’Univers serait-il plus beau si le monde n’était pas si complexe ? Simplexe priez pour moi pauvre matheux ! Dès le sein de ma mère je fus formé des parties de mon père et d’une part de ma mère, c’est-à -dire des parties d’un ensemble compliqué, avant de prendre le sein comme on prend la mèr (e), c’est simple comme une flagelle en perdition sur un océan de sels minéraux, simple comme un ovule en apesanteur dans la pesanteur des choses de la vie intra-utérine. Simplexe, priez pour moi ! Car la simplicité n’est pas mon fort, on me dit même abscons, ou on me dit « contraire », ou simplement simplet, mais rarement simpliste ! Il y a deux mille ans et quelques décennies, il a montré son sein percé par une lance militante, et une partie du monde l’a reconnu comme unique sauveur ; dans une cathédrale et dans la rue, elle a montré son sein dénudé, mais le monde n’a pas fait de lien entre l’un et l’autre. C’est simple pourtant, « Sors, déshabille-toi et gagne » disent-elles à qui veut les entendre et les voir. Le monde en sera-t-il changé pour cela ? Qu’importe le monde ! Wikipédia en dit plus long sur les partisanes de Femen que Molière sur Les Femmes savantes ; alors, à quel saint se vouer sur le Net ou dans nos églises, à quel sein se dévouer, et à qui avouer nos rêves les plus fous dans ce monde tout décolleté ? Là où tout se vend, la vie, la mort, l’amour…, d’image en discours; sincèrement entre nous, le sein c’est une sinécure ! Du cinéma au magasin, le sein fait son plein, car c’est autour de nous la dictature des consommations en tout genre, c’est l’absolutisme des distractions qui règnent en maître et en euro ; en tout cas, c’est la mondialisation du string et le totalitarisme des idées et des croyances plurielles qui s’imposent à nous. "Souvenez-vous de votre jeunesse" dit le prophète, nous avons presque tous goûté ce sein des seins, sans nous rendre compte qu’entre « seins » et « sens », un seul i rouge et pourpre comme ces « ivresses pénitentes » de Rimbaud faisait la différence. Nous avons tous touché à ces nourrices aux seins gonflés de lait et de miel comme une montagne biblique ; nous avons tous tété à plein ciel et aspiré la vie à pleine bouche, avant de nous poser toutes ces questions sur l’engagement politique, l’évasion fiscale, l'austérité ou le printemps arabe, la citoyenneté responsable et le délire de chacun. D’ailleurs, depuis mon premier biberon, entre les paradis fiscaux et les paradis artificiels, j’évite, j’hésite toujours, alors, faute de certitude, je dépose mon biberon sur mon pupitre pour prendre un temps de réflexion. J’ai tété donc je suis ! De mémoire de tétons, les mammographies en disent moins sur l’âme humaine que n’importe quel nu artistique ; l’imagerie médicale jamais ne remplacera l’image d’art, mais là n’est pas la question, ni le vrai Saint des Saints des énigmes humaines. Œdipe cherche le sien, mais dans la tombe un sein le regarde téter. Pour ma part, je suis un voyeur doublé d’un voyant, ce qui fait de moi un curieux délinquant et un poète de sur croix ; dans le jardin d’Éden, en camélia caché, j’ai observé Eve et sur le Golgotha, j’ai contemplé les cinq plaies du Sauveur, j’ai vu ses mains percées, car il a le cœur sur la main ; j’ai aperçu sa couronne d’épines et l’eau jaillir de son sein nu, et par mimétisme comme un caméléon ou une fleur offerte aux vents et aux abeilles, j’ai moi-même ouvert mes stigmates pour que mon sang d’encre noire jaillisse de mes traits afin de vous écrire ces quelques lignes. Oui frère de sein et de non-sens, depuis toujours, de sa simiesque nature à sa simple culture, l’homme singe ses semblables. C’est bien pourquoi le sein est une prospère sinécure ; c’est de l’or en barre, une denrée lactée pour l'homo politicus, une manne céleste pour l'homo shopping, un téton métaphysique pour la philosophie, et j’irai même jusqu’à dire que c’est une véritable mamelle pour notre réflexion à tous. Bonne tétée à vous et bonne fin de semaine. |
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