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■ Voir son épouse pleurer
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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2011-11-19 | | Juste avant l'aurore D'un métissage bleu Aux yeux grands ouverts, La nuit dilue son encre noire A l'eau de l'aube, à l'heure blanche. J'aime cette nuit qui flanche Sous l'horizon d'ivoire et la chambre qui s'éclaire et réveille les feux, L'ambre chamoisé de ton corps et ton corps qui se cambre juste avant l'aurore. J'attends l'or de tes yeux et ton sourire de nacre et le sacre du jour accroché dans les branches où mille visages chiffonnent Mes brouillons de mémoire. Sous mes yeux entrouverts Une biche à la roseraie vint boire pour qui Sisera plus qu'Hever, oserait, perdant la tête, Le divin breuvage D'un métissage bleu Laurent CHAINEUX Si vous saviez combien le silence est indispensable pour que les mots touchent les cœurs, alors, vous n’oseriez plus faire de bruit ! Mais si vous saviez aussi comment nos logorrhées s’épandent en nébuleuses dans tout l’Univers, alors, vous n’oseriez plus vous taire ! Entre paradoxes et contradictions, causalités et grâces, hasards ou nécessités ? Qu’importe ! En ce miroir fragile de l’échange, l’autre est toujours essentiel à chacun pour se dire, comme le miracle et le mirage dialoguent dans le même continuum, dans le même flux ; ainsi, l’espace est aussi nécessaire au temps pour durer ! Comme s’il savait d’instinct que je vis moi-même dans le rêve, sans regret et sans morale ; que je parcoure l’intemporel pour mieux y attraper avec mon Bic noir, comme des papillons, les lumières fantomatiques des aurores boréales ; Laurent me propose de partager ses quelques vers, en ses propres états d’âme qui s’inscrivent sur un blog comme des constellations sur le tableau des Cieux. Les failles spatio-temporelles y sont des lézardes ouvertes aux encres, et le bruissement des étoiles, les murmures mêmes de Chaineux et de tous ces poètes qui brûlent de l’intérieur comme des supernovas. En toute amitié, je dis, oui bien sûr, à sa proposition, car l’amitié accepte d’être dérangée dans l’espace et le temps, et puis l’estime entre gens de l’être, ça compte pour de l’encre ! En par conséquent, je vous les partage, car tous les mots parlent de nos propres chemins, les métaphores y tournent folles dans l’œil des galaxies, dans un ultime et intime compromis, car il en est ainsi dans tout le Cosmos ; tu me donnes tes mots, gratuitement, avec tendresse, et je te donne ainsi la parole, je te parle, tu me réponds ; nos perles se mélangent, nos phrases ricochent, nos expressions les plus personnelles rebondissent dans l’oreille d’un autre, et ainsi de suite, le verbe s’étend, il s’éprend de nous, nous nous embrasons de lui, en une conscience de plus en plus ample, comme s’épand l’Univers, car hier, ou demain, déjà écrit ou pas encore, tout est lié à l’instant qui se donne. Roland Reumond, poète quantique. JUSTE AVANT L’AURORE Juste 24 vers à la Chaineux, 24 vers libres comme le vent, pour marquer le temps d’une journée, de ces belles journées qui commencent sous des chapeaux de route, qui éveille les âmes comme réveille une bonne tasse de café frais. L’aurore, n’est-elle pas le défi d’un nouveau commencement ! Laurent semble écrire au petit matin avec plus de ferveur, c’est clair comme de l’eau de soleil ! Ce sont ses matines à lui, et c’est aussi aux aurores que se lèvent les muses pour aller travailler à l’usine, comme se lèvent les grandes révolutions. Sous ses « yeux grands ouverts », c’est une parade d’ombres hasardeuses qui s’effacent avec le soleil et un mirage d’ombres lézardées dans les murmures des lumières ; ce sont des mots qui font moucher et qui touchent le cœur ; des mots qui semblent plus vrais que nature, tel ce subtil « métissage bleu » de l’aube et du crépuscule qui se mêlent au lit les draps défaits, pour donner plus de consistance à la réalité du matin. Comme des yeux clairs dans lesquels se mirent les ici et les ailleurs, les maintenant et les encore, les intuitions, les vérités, les libertés et les passions… donnent de l’assurance à notre pas. Avant l'aurore, ce n’est pas l’aurore, après l’aurore c’est déjà trop tard ! C’est l’incontournable clarté, celle qui réveille les feux et éclaire les chambres. À peine levé, le poète est déjà en tension, à l’œuvre, et à l’écoute des échos de la nuit : Laurent, Loran, l’Aurore, l’or et l’eau …, rumeurs de la nuit et résonnance d’un matin qui se hisse de son lit pour se laver de rosée fraiche ; « À l'eau de l'aube, à l'heure blanche… », À l’heure franche, dit le poète, car il aime sans courbe cette belle « nuit qui flanche sous l'horizon d'ivoire. » Là où, à peine dégourdi, on peut encore se confondre en excuse, et dans la pénombre, sur impressionner maladroitement les images des rêves langoureux et des douloureuses réalités ; celles des corps qui se lèvent dans leur pyjama de soie, et « L'ambre chamoisé » de celui « qui se cambre » ; là où l’on peut encore identifier, l’argent d’un astre qui s’éloigne et tout l'or des yeux et le sourire de nacre d’un astre que se lève, « accroché dans les branches » comme on s’accroche dans les mots, quand ils sont beaux et pleins de rêves acidulés... alors que lui a déjà travaillé d’arrache feuilles, c’est là , dès la première heure, que Chaineux veut nous conduire en guide éveillé. C’est là encore « Où mille visages chiffonnent » les papiers froissés dans la corbeille, que l’inspiration marque ses « brouillons de mémoire » ; comme si, sur 24 vers, le poète semblait vouloir faire de nous les témoins privilégiés et ébahis d’un réveil matineux, celui d’un Unique Grand Matin. Comme il y a des crépuscules qui répondent aux matins, et des poètes qui réfutent les événements, il y a des plumes qui cherchent dans l’aube leur chemin de bonheur et d’autres qui se noient carrément dans la nuit la plus obscure. Sous ses grands yeux entrebâillés, comme une porte sur la forêt, le poète croise les muses du petit matin, celles de la première séance, celles qui de destin savent que le monde appartient à ceux qui se lèvent tôt ! Ces initiatrices ont-elles en bouche « Le divin breuvage », ou l’encre qui donne la vie éternelle ? Nous n’en saurons jamais rien, car tout ne peut pas s’écrire, c’est une question de décence ! Sur la page blanche, il y a des limites à ne pas franchir et des mystères d’encre à ne point révéler ! Mais pour ne pas nous laisser dans l’attente, le poète lève quand même un petit morceau du voile, et nous autorise à percevoir de fugaces images de son invisible jardin secret, tout intérieur. Alors que se dresse l’astre sacré du jour, comme une cathédrale de lumière pour nous éveiller à la présence, au torrent du Qishôn, se désaltère une « biche à la roseraie », afin que nous puissions nous aussi nous voir dans cette eau là , et nous y désaltérer en compagnie des muses qui s’éveillent sous les chêneux. Sont-elles Déborah, la prophétesse, ou l’amante du Cantique des cantiques, ou l’une de ces filles de Jérusalem qui l’éveille pour réveiller l’amour, avant l’heure de son bon plaisir ? Nous n’en saurons rien avant que la prochaine aurore nous emporte avec elle, pour partager avec nous les clés d’or du matin. Alors, que la grande Aurore nous emporte ! |
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