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Poezii Rom�nesti - Romanian Poetry

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Avec des larmes d’encres, je trace l’espérance.
article [ Société ]
Un hommage au poète franco-belge Roland Reumond

- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
par [cometehayley ]

2011-07-05  |     | 



" Peaux humides de sueurs froides, papiers tellement crus que l’on croirait y voir l’infini ; tissus tissés à même le regard des anges, avec le derme fessier de quelque démon…, tout, tout autour de nous, est trames et traits, mêmes que les murs en transpirent des graffitis hautement colorés.

Je suis, du verbe suivre, ma bonne étoile, je suis né bulleux d’une nébuleuse spiralée ; je suis, du verbe suivre, le fil de ma propre pensée, de ma mémoire défectueuse ; mais, cette pensée, cette pauvre mémoire sont-elles vraiment miennes ? Ne me parviennent-elles pas de quelques autres, de quelques ombres croisées dans la lumière galactique ?

Je suis le fil de la trame…, du verbe suivre puisqu’il est difficile d’être du verbe être !

Ariane, ma sœur, je tourne, je tourne et où te caches-tu, où es-tu en ces méandres rouges de mes propres ratures ?

Je trace, donc je suis, du verbe suivre, conduire, mener…, où ? Comment ? Pourquoi ?

Pour devenir tout simplement ? Poussière d’un trait d’union entre nous...

Mais vous,mes amis, me suivez-vous ?

(...)



"AVEC DES LARMES D'ENCRES, JE TRACE L’ESPÉRANCE"

C’est avec ce texte de Roland Reumond, et cette dernière citation glissée dans mon sac à main, que je prends sereinement la route pour un nouveau départ, une langue nouvelle et de nouveaux regards qui vont croiser mon pas comme se croisent les chemins.

« Délicieusement traits, généreusement trais pour
traits, portraits tirés à quatre épingles… »

Si Reumond plante « Généreusement » des « s » comme le pèlerin met des croix humides à la croisée des chemins, c’est qu’il connait

« Par cœur et sur la plume le pluriel des encres »,

Et qu’il sait aussi, que tout chemin est « un multiple d’espérances » où désirs et départ vont ensemble, pour aller vers soi, il n’y a pas de fin qui compte, pas d’adieu, mais un simple trait d'union,

« sillon en spires comme des accroche-cœurs. »

Avant de prendre l’avion pour Le Cap, et le cap vers d’autres horizons et davantage d’autonomie, j’aimerais rendre hommage à celui qui fut mon analyste durant quelques années, mais aussi, celui qui restera « Homme de l’Être », à la base de ma vocation humaine et philologique ; homme de l’être et de l’esprit aussi, en étant un étant, pour moi et probablement pour bien d’autres, c’est-à-dire un modèle de liberté humaine, littéraire et artistique.

De son propre travail psycho-littéraire dans les années 70, avec Gilberte Aigrisse, sa psychanalyste, il a su précisément et précieusement garder, le cœur de « la parole », le verbe, l’essentiel du dire, et cette grande liberté de création.

Face à face, dans ma psychothérapie, il sut durant ces années d'intime fréquentation, m’aider à mettre mes souffrances et mes difficultés de vivre, non pas de côté, entre parenthèses, mais en paraboles et en autres métaphores, m’accompagnant pas à pas, avec persévérance, que je puisse moi-même apprendre à patienter, pour grandir

"jusqu’à me jouer des maux comme on joue à la marelle ; pour rebondir sans cesse au dessus des événements passés, présents, pour devenir, balle libre d’aller et de vivre, de vivre et d’écrire ma vie plutôt que de m’y perdre en rêve."

Tel le physicien quantique, dans son continuum espace-temps délié de toutes contingences académiques, Reumond adopte le mot et le trait comme film du caractère humain (maux et traits de caractère), sous des formes plurielles, celle de « la graphie » qui vient signer tout son univers.

Rencontres, expositions, récitals ou livres…

Chez lui, tout est traces, non pas la marque d’un moi narcissique qui se chercherait encore, mais empreintes d’une scénographie, calligraphie, photographie, chorégraphie… qui est

"la graphie même de la vie, une vie qui se fait art, un grand art de vivre, une œuvre toute entière; graphies et lieux de graphies, comme il existe des Bons Lieux d’union et des lieux d’illusions. "

Puisque le poète comme le plasticien ambitionne l’un et l’autre de faire lien, de créer du lien, ou de les restaurer, entre toutes ces choses qui sont en nous et tout autour de nous, Reumond tire le trait et pose des mots comme des pierres d'autel.

Ce que notre monde saturé de pensée grecque, judéo-chrétienne, dualiste, etc. craint le plus dans le vide, le mélange, l’indivision, le désordre, la confusion et la contradiction, c’est là justement,que Reumond

" Creuse l’entre d'encre, pour lever le trait de la glaise, comme on lève le voile, pour lever la voile..."

Afin de nous aider à percevoir en tout, de transcendantes vérités,

« Car ici même tout est grâce ! »

On le voit, on l’entend et on peut même le lire, de la cure de parole à la parole poétique, en passant par la création picturale, c’est toujours la même fidélité aux métaphores, aux mêmes jeux de mots et autres figures de style, un unique chemin, bien personnel, suivi depuis toujours, d’un même trait itinérant, pour nous mener dans l’entre, vers l’avenir.


« Ariane où es-tu ? »

Il y a toujours chez lui, ce « Jeu » à « je », ce « Je » à « Tu », entre l’intériorité et l’extériorité, "toi et moi, nous et vous", en nos labyrinthe les plus méandreux, là où " nous sommes tout à la foi Minotaure et Icare, entre la pesanteur des causes et l'apesanteur des grâce."

Il y a en chacun de nous " Ces jeux de maux qui se jouent de nous, se lient, se liguent à point, et se délient à part, des mots attrait et de traitres appâts … »

Il fait mots de tous jeux, et jeux de toutes sortes, de toutes matières et toutes formes, pour dire l’indicible, l’inconnaissance, que l’auteur tente désespérément de dévoiler dans « l’entre-deux », entre les mots, entre les lignes, entre nous.

Poète déjà, comme tous les enfants le sont, puis théologien et philosophe en herbe dès l’adolescence, puisqu’il était vierge, à peu de chose près, de tout ce qui nous hypothèque, Roland Reumond a su dès le début de sa route d’écrivain et d’artiste prendre des chemins de traverse, puisant son inspiration parmi les sciences humaines, religieuses et sociales,

« en homme de l’être », plus qu’en « Homme de Lettres »

Sa rencontre et son amitié partagée avec les poètes Bruno Durocher et Pierre Bourgeois, dans les années 70, ont été déterminantes pour l’aider à garder ce cap, en cette originalité qui est sienne, adoptant un point de vue où sciences, arts et spiritualité, semblent cohabiter ensemble pour mieux se féconder mutuellement.

« Comme la campagne, la ville et la montagne mènent toutes à la mer, sciences, arts et spiritualité sont un même chemin. »

Cette triple filiation l'amène à approfondir, mais plus encore à prendre en compte « les théories » comme des « lieux de contemplation » et de création; une contemplation qui est chez l’auteur, plus qu’une discipline ou une technique artistique ou littéraire dans les mains d’un professionnel, mais un véritable choix de vie, une philosophie à part entière,

« Une vocation d’homme de traits »

Homme d’union, du lien, de la trace, pour

« Aller jusqu’au bout du trait »

Tel est son appel depuis toujours, et donc, tel est son propos à l'infini!

Sur ce chemin qui est aussi celui d’un visionnaire, il semble se montrer plus attentif « aux concepts » qu’il cherche à exprimer, plutôt qu’à produire une oeuvre d'art, de la poésie ou de la pure littérature.

« Coûte que goutte, avec des larmes d’encres,
Je trace l’espérance sur un fond de ciel bleu. »

Quels que soient les médias (le médian ou médium) utilisés, le choix des modes d’expression plastique et textuel restant pour l’auteur des outils secondaires et des arts auxiliaires ; qu’il peigne, dessine, sculpte ou écrive, c’est toujours le même Reumond et la même « démarche conceptuelle » qui prime, celle de rendre aux individus leur personnalité propre, aux mots leurs sens perdus, aux formes comme aux traits, leur liberté d’être.


Hayley Souled

Autre : "L'écriture scarifiée", essai

http://francais.agonia.net/index.php/essay/13912583/%C2%AB_L%E2%80%99%C3%A9criture_scarifi%C3%A9e_%C2%BB,_de_Roland_REUMOND_-_Essai


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