agonia
francais

v3
 

Agonia.Net | Règles | Mission Contact | Inscris-toi
poezii poezii poezii poezii poezii
poezii
armana Poezii, Poezie deutsch Poezii, Poezie english Poezii, Poezie espanol Poezii, Poezie francais Poezii, Poezie italiano Poezii, Poezie japanese Poezii, Poezie portugues Poezii, Poezie romana Poezii, Poezie russkaia Poezii, Poezie

Article Communautés Concours Essai Multimédia Personnelles Poèmes Presse Prose _QUOTE Scénario Spécial

Poezii Rom�nesti - Romanian Poetry

poezii


 
Textes du même auteur


Traductions de ce texte
0

 Les commentaires des membres


print e-mail
Visualisations: 2375 .



L'effacement progressif (extrait de L’Éloge du vide - essai dans le vide)
prose [ ]
l’effacement, c’est tout le contraire de la "possession" !

- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
par [Reumond ]

2012-06-22  |     | 









Tant que les becs et les ongles tentent d’écorcher la réalité;
tant qu’on s’efforce de résister au temps qui ride les chairs et à l’espace procustéen qui n’arrête pas d’épandre sa couche;
tant que l’on est dans le faire et le vouloir, plus que dans l’être ;
tant que l’on s’use dans l’effort et le devoir ;
tant que l’on continue à se consumer d’encre et de plume en de vaines graphies ;
tant que l’on tente ou que l’on se laisse tenter d’avoir toujours plus, de vouloir plus encore donner forme ou colorer le monde avec nos propres couleurs, de pouvoir davantage ou de savoir à tout prix ;
tant que l’on n’accepte pas humblement les évènements et les choses que l’on ne peut pas changer.

Tant que l’on fait ou que l’on pense dans l’effervescence et la tension des jours ;
tant que l’on manque de cette modestie qui fait voler les feuilles en automne, rire les enfants ou couler l’eau des ruisseaux dans cette simplicité d’une goutte qui perle ;
tant que l’on use de stratagèmes pour survivre au manque, en oubliant de puiser plus en profondeur dans notre réserve de silence et de paix ;
tant que l’on ne se fait pas tout petit devant les grands mystères de la vie et tout timide face à notre impuissance et à notre inconnaissance…

Et tant, et tant, et tant que…, et ainsi de suite jusqu’à l’effacement total, on reste des êtres « possessifs » !

Et l’effacement, c’est tout le contraire de la « possession » !

Si l’effacement du moi, débute avec le « tu », il gomme aussi les « on » et les hontes; il efface les « nous », et continue dans les profondeurs mêmes de la chair et du papier à gommer, de plus en plus profond, jusqu’à la trame de l'être, dans un gommage des idées les plus fixes, des clichés les plus incrustés, des souvenirs les plus douloureux, jusqu’aux pardons les plus conséquents ; jusque dans les images les plus heureuses, dans un oubli qui n’a rien du déni d’exister, rien de la fuite, rien du sacrifice ou de la lâcheté de vivre, mais d’un oubli qui se gomme de lui-même, dans une « dépossession » qui ressemble davantage à un défi de l’être ; dans un effacement des désirs intempestifs du moi, qui commence par ces traits de caractère que l’on gomme peu à peu dans un grand geste libre ; c’est l’effacement progressif des attentes, des mots et gestes réactifs, et celui des demandes que l’on arrête à mi-chemin pour contempler le vide ; c’est le mot que l’on ne prononce pas, la phrase qui jamais ne s’écrira pour laisser place à un silence de cristal.

(...)

L’Éloge du vide (extrait)



.  |








 
shim La maison de la litérature shim
shim
poezii  Recherche  Agonia.Net  

La reproduction de tout text appartenant au portal sans notre permission est strictement interdite.
Copyright 1999-2003. Agonia.Net

E-mail | Politique de publication et confidetialité

Top Site-uri Cultura - Join the Cultural Topsites! .