agonia
francais

v3
 

Agonia.Net | Règles | Mission Contact | Inscris-toi
poezii poezii poezii poezii poezii
poezii
armana Poezii, Poezie deutsch Poezii, Poezie english Poezii, Poezie espanol Poezii, Poezie francais Poezii, Poezie italiano Poezii, Poezie japanese Poezii, Poezie portugues Poezii, Poezie romana Poezii, Poezie russkaia Poezii, Poezie

Article Communautés Concours Essai Multimédia Personnelles Poèmes Presse Prose _QUOTE Scénario Spécial

Poezii Rom�nesti - Romanian Poetry

poezii


 


Textes du même auteur


Traductions de ce texte
0

 Les commentaires des membres


print e-mail
Visualisations: 2505 .



Le cimetière du couvent
poèmes [ ]

- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
par [Jeanne_Neis_Nabert ]

2015-01-26  |     |  Inscrit à la bibliotèque par Guy Rancourt




Le sommeil de la nuit sur le sommeil des mortes
Déploie en soupirant ses voiles parfumés,
Le couvent a laissé tomber ses lourdes portes
Scellant ses murs épais sur tant de cœurs fermés

Le cimetière est là, dans sa paix surhumaine.
À l’ombre sur les croix montent des rosiers blancs,
Le vent dans les treillis embaume son haleine
Sur les bouquets neigeux des seringas tremblants.

Dans le soir un oiseau, posé sur une tombe,
Vient chanter pour bercer tristement à mi-voix,
Son nid d’amour caché sous la branche qui tombe
Et les vierges de Dieu qui dorment sous les croix.

Sous les croix où des fleurs élèvent le calice
De leur vase d’argent vers l’Immortalité
Comme si de ces corps montait en sacrifice
L’arome lilial de la virginité.

Ô toi, l’Inspirateur de tant d’ardeurs divines,
Toi qu’on cherche en pleurant et qu’on fuit tour à tour,
Ô grand Jaloux des cœurs, Roi couronné d’épines,
Céleste Conquérant de l’Éternel Amour !

Comment révèles-tu les beautés souveraines ?
Puisque tu peux séduire as-tu donc une voix,
Viens-tu nous visiter sous tes formes humaines,
Es-tu l’homme divin cloué sur une croix ?

Peut-être ont-elles vu, pâles contemplatives,
Durant les nuits de doute où leur cœur se lassait,
Cédant aux longs appels des amantes plaintives,
Paraître un Christ vivant dont la main caressait.

Il leur parlait d’amour, les conviait à suivre,
Dans l’ombre de la Foi, son fantôme adoré
Jusqu’à l’heure de vie où la mort qui délivre
Puisse les unir à leur Époux sacré.

Qu’Il m’apparaisse à moi ! qu’Il vienne et me relève,
Ô divin Séducteur montre-moi ta beauté…
Christ, oh ! dis-moi, dis-moi si nous sommes le rêve
Toi la réalité ??

Car je voudrais dormir comme vous, vierges fortes,
Malgré la voix des sens mon esprit tourmenté
S’arrête avec effroi devant les grandes portes
De l’Immortalité.

Et si je fuis vos lis et vos roses mystiques,
À l’ombre de vos croix gardez mon cœur perdu,
Moi qui vais chancelant de désirs nostalgiques
Vers cet amour humain qui vous est défendu.

1902

(Jeanne Neis Nabert, alias Sijenna, Humble moisson, 1903, pp. 46-48)

.  |










 
poezii poezii poezii poezii poezii poezii
poezii
poezii La maison de la litérature poezii
poezii
poezii  Recherche  Agonia.Net  

La reproduction de tout text appartenant au portal sans notre permission est strictement interdite.
Copyright 1999-2003. Agonia.Net

E-mail | Politique de publication et confidetialité

Top Site-uri Cultura - Join the Cultural Topsites! .