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Poezii Rom�nesti - Romanian Poetry

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Termes religieux hérités du latin avec une aire de diffusion restreinte dans le contexte roman (II)
essai [ ]
Mots latins généralement admis comme étymons directs des diverses formes romanes

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par [Danaia ]

2013-04-07  |     | 



2.1.4. PAUSUM

Ce dérivé postverbal du latin pausare (Ern.-Meillet 1959 : 490), s’est conservé en roumain (à l’époque archaïque et avec des survivances régionales) et, très probablement, dans les langues provençale (páus « silence, accalmie, paix »), espagnole (poso « sédiment ») et portugaise (ponso « lieu d’ancrage ») (REW 6308 ; FEW VIII 1955 : 62-63) . Tous les autres idiomes néo-latins, qui ont conservé le lat. pausum, offrent, à la différence du roumain, des acceptions purement laïques, bien que l’idée de la « paix » puisse, en dernière instance, être mise en relation avec le concept de la mort. D’autre part, il n’est pas exclu que le roumain ait pu développer toute une série de sens rattachés à celui de la « mort » à partir de l’acception originaire « accalmie, paix » .
Le premier sens avec lequel le roum. paus (rég., paust, paos, apaos, apaus , pauz) figure dans les sources lexicographiques que nous avons consultées est celui relié à l’idée de « repas funéraire qui consiste à faire don de gimblettes, de différents mets et surtout des boissons ou de l’eau » (DLR 1972). De cette signification, par une spécialisation sémantique, paus arriva à désigner « les boissons ou les plats proprement dits qu’on offre à quelqu’un, à cette occasion, en signe de charité ». Toutes les deux acceptions sont spécifiques au registre archaïque-populaire .
La présence du roum. paus à l’intérieur de certaines unités phraséologiques soutient la position relativement forte que ce nom – en tant que terme religieux – a occupée depuis toujours dans le vocabulaire roumain (voir, par exemple, la locution a-i mânca paosul cuiva « manger le repas d’aumône à l’enterrement de quelqu’un »).
Au niveau populaire, paus désigne « le vin mêlé de l’eau bénite avec lequel le prêtre asperge le mort » (DLR 1972), d’où l’expression a-i face paosul cuiva « accomplir le rituel d’aspergement du mort » (ibid.), en conformité avec la définition présentée ci-dessus. C’est cette dernière acception qui renvoie à la coutume préchrétienne, à savoir la tradition d’asperger le mort avant l’enterrement . Aussi paus représente-t-il un autre terme qui soutient l’idée d’un christianisme populaire (païen), spécifique à l’aire orientale de la romanité.
D’autres acceptions de paus portent l’empreinte du régional ; ce sont des significations reliées à la sphère conceptuelle de la mort, mais elles renvoient aussi à d’autres champs ritualiques: (Trans., paos) « vin bénit utilisé dans la cérémonie religieuse du mariage » (cf. Marian, Nunta, 747, apud DLR) ; (Suceava) « bougie de veille, qui brûle au chevet du mort tout le temps de son séjour à la maison » ; (Broşteni, Vatra Dornei) « discours tenu à l’occasion des funérailles de quelqu’un » (apud ibid.).

2.1.5. PERUIGILARE (PERUIGILIUM)

Le verbe latin peruigilare fut attesté avec une acception fondamentalement laïque, à savoir « prolonger une veillée, passer en veillant » (Ern.-Meillet 1959 : 735) , bien que certains emplois contextuels préfigurent une sémantique propre au champ religieux (voir, par exemple, la structure peruigilare Ueneri , chez Plt., Cu. 181, apud Ern.-Meillet).
Quant à la diffusion des deux formes (primaire et dérivée), dans le territoire de langue latine, on a remarqué une fréquence supérieure de la première.
Un dérivé latin peruigeo fut attesté chez Tacite, à côté de uigilia « veille », ce dernier, un terme conservé par l’église dans le celtique (Popescu 1943 : 209). À son tour, Niceta (De uigiliis) utilise le syntagme sanctis uigiliis « les saintes veilles », qui relève d’une innovation liturgique ; il s’agit de la célébration des services nocturnes divins, qui consistaient à interpréter des psaumes, des paraboles ou des prières (apud Popescu, ibid.). Le nom non-dérivé uigiliae « messes nocturnes » et son correspondant verbal, uigiliare, apparaissent également dans d’autres textes à contenu religieux, par exemple dans Itinerarium Egeriae. Le livre biblique néotestamentaire de la Vulgate fait aussi l’éloge de ces gratia uigiliarum.
Les occurrences modestes de la forme dérivée dans les textes latins justifient en quelque sorte la faible représentation de ce type lexical dans l’aire néo-latine. À cet égard, il est significatif le fait que ce soient uniquement le roumain (droum. priveghea, aroum. privegl'u, DDA 1974 : 1015) et, probablement, le vieux provençal (pervelhar « passer la soirée en veillant », FEW 1960 : 437) qui aient conservé le latin peruigilare. La même acception (aussi bien religieuse que laïque) est lexicalisée, dans les autres langues romanes, par les descendants du lat. uigilare : fr. veiller « garder, veiller, surveiller » (voir aussi des contextes tels que veiller le Saint Sacrement « rester en prières pendant la nuit devant le Saint Sacrement »), v. prov. et prov. mod. velhar « surveiller », « faire la veillée au tombeau d’un saint », velhar un cors « veiller auprès d’un mort » ; v. it. vegghiare, tosc. vegliare ; cat. vełllar ; esp. velar ; port. vigiar (FEW, ibid. ; REW 9326).
Le verbe primaire s’est transmis aussi bien en roumain (roum. veghea), mais il y est réservé essentiellement à la sphère profane de significations. Compte tenu de ces considérations, nous pourrions affirmer que cet idiome oriental s’individualise, dans le domaine de la latinité, par son option en faveur d’une organisation particulière du même contenu et, plus exactement, par une sélection spécifique opérée au niveau des termes reliés au champ laïque vs religieux .
La coutume de veiller représente, selon toute probabilité, une pratique préchrétienne, particulièrement thraco-dace. Cette théorie s’appuie sur toute une série de similitudes identifiées par les spécialistes entre les traditions roumaines de la nuit de la veille , d’une part, et certains rituels des Daces, d’autre part : selon les dires d’Hérodote, les Daces pleuraient le nouveau-né, mais ils plaisantaient et ils s’amusaient à l’occasion de la mort de quelqu’un (Giurescu 1938 : 115) . D’ailleurs, la sémantique du roumain priveghea , telle qu’elle est consignée dans les dictionnaires roumains, trahit la « dualité » référentielle du verbe en question : « (dans les pratiques religieuses) passer la nuit en prières et en méditations » (DLR 1972) ; (pop.) « veiller au chevet d’un mort en conformité avec certaines coutumes religieuses”; (arch. et pop., intr.) « ne pas dormir, veiller », (rég., Transylvanie) « perdre ses nuits, faire la noce, faire la ribote » (cf. ibid.).
Il paraît que cette ambivalence sémantique (chrétienne et païenne) ne caractérise pas les descendants occidentaux de uigilare ; dans cette perspective, nous pouvons dire que le roum. priveghea offre une autre preuve en faveur du caractère populaire du christianisme oriental, une religion extrêmement réceptive aux éléments culturels de rite païen.
Pour ce qui est du roumain, il faut remarquer aussi le fait que l’habitude de ‘a priveghea’ est spécifique surtout à l’aire nordique de la Roumanie, tandis que les autres territoires daco-roumains valorisent prioritairement des verbes tels que a păzi (au sud du pays), a străjui ou a câştiga (à l’origine, le lat. castigare « se soucier de qqn. ») – en Transylvanie (Popinceanu 1964 : 29).
Le roum. priveghi [« veille de nuit au chevet d’un mort », (rég., Bucovine) « chanson interprétée durant la veille”, « service religieux officié, dans une église ou un monastère, la nuit ou le soir qui précède une fête », (p. ext. sém.) « service religieux officié à diverses occasions », « veille ; feux qui annoncent le début du jeûne »] fut expliqué par certains linguistes comme un continuateur du lat. peruigilium « veille prolongée, pieuse », « fête religieuse », tandis que d’autres sources acceptèrent la dérivation régressive interne (voir, par exemple, DLR 1972). En échange, le statut de terme hérité fut admis sans réserve quant au domaine gallo-roman : prov. pervel « action de garder en veillant », fr. moyen perveil « assemblée villageoise de nuit, consacrée au chant à la messe”, poit. prévoil „assemblée religieuse occasionnée par des voyages à quelque relique ou à quelque saint, et accompagnée d’une foire” (FEW).
Le roum. priveghi entra en collision synonymique avec un mot slave, à savoir denie. La concurrence lexicale ‘priveghi/priveghere – denie’, dans une perspective diachronique, a souvent suscité l’intérêt des spécialistes. Comme on l’a remarqué (voir, par exemple, Popescu 1943), dans tous les missels roumains du XVIIIème siècle, denie triompha sur le terme latin ; mais, un siècle plus tard, priveghi fut réactualisé en vertu d’un phénomène de régression, qui est spécifique au champ linguistique ecclésiastique .
Privighetoare appartient à la même famille étymologique. Dans le vocabulaire (standard) du roumain moderne, ce mot détient le statut d’un nom par excellence laïque (voir la signification « oiseau qui chante et qui veille pendant la nuit », cf. DLR, ibid.), bien que privighetoare ait eu à ses origines – au moins dans l’opinion de certains linguistes – une signification religieuse, à savoir « femme qui veille la nuit au chevet d’un mort ». Ce serait un exemple qui relève, d’une part, de la force génératrice du vocabulaire religieux (Ionescu 1998 : 59 ; voir aussi Teleoacă 2000 : 222) et, d’autre part, de la position particulière du roumain dans la Romania, en tant que langue qui ne conserva pas le lat. luscinia – lusciniola « oiseau qui chante le matin » (cf. le fr. rossignol). Nous pourrions dire également que ce dérivé confirme implicitement la position privilégiée que peruigilare occupa depuis toujuors dans le système lexical du roumain.

2.1.6. ROGATIONEM

Excepté le roumain (droum. rugăciune, aroum. rugăčiune « prière », DDA 1974 : 1043 ; mégl. rugăciuni, Papahagi 1902 : 247), le lat. rogatio, (cls.) « question, demande », (chrét.) « demande, prière » (Ern.-Meillet 1959 : 575-576) , se conserva dans les langues (/dialectes) suivantes : v. fr. rovaison « fête des Rogations », ro(u)visons « temps de rogations » ; fr. moyen rogasion « demande qu’on adresse à une personne », rogation « prière », rogacions « offrandes » ; fr. moyen et fr. mod. rogations « litanies, prières publiques accompagnées de processions, que l’église fait pour obtenir de bonnes récoltes, pendant les trois jours précédant la fête de l’Ascension » ; fr. dial. (S-V) ruzõ, rüzõ, reveizõ ; champ. rãvuezõ ; prov. roazõ « semaine de prière » ; port. rogações « les trois jours qui précèdent la fête de l’Ascension » (voir REW 7362 ; FEW 1962 : 447-448).
Mais il faut noter que, dans la Romania Occidentalis, ce ne fut pas le latin rogatio qui fournit le terme principal à lexicaliser le concept en question, mais le latin *precaria, mot que l’on trouve dans l’aire gallo-romane aussi bien que dans les idiomes ibéro-romans (voir, à cet égard, fr. prière, prov. preguiera [> it. preghiera], cat. pregaria [> esp. plegaria], portug. pregarias, REW 6734).
L’espagnol fait appel également à un descendant du lat. prěces « prières » (voir esp. preces, terme utilisé depuis toujours avec une signification religieuse, cf. Corominas III 1954 : 866), tandis que le lat. oratio est valorisé, dans le même sens, par toute une série de langues romanes . En fait, les dérivés substantivaux de ce dernier représentent des cultismes, ils s’originant dans le latin ecclésiastique: v. fr. or(o)ison « prière », fr. mod. oraison « discours » (FEW 1954), esp. oracion « ruego que se hace a Dios y a los santos » (DRAE 1970), it. orazione, portug. oraçao (Niculescu 1999 : 250). Le nom en question a pénétré aussi dans le roumain par le biais du latin cultivé (surtout, en Transylvanie), sous la forme orație (arch., livresque) « souhait, vœu, félicitation », (p. ext. sém.) « discours » (voir aussi le syntagme orație de nuntă, apud DLR 1969). La variante vieillie orațiune, toujours culte, est occurrente dans la structure phraséologique orațiune dominicală, où elle actualise une acception religieuse, à savoir « Notre père ». Selon toute probabilité, le latin oratio fut aussi hérité en roumain, sous la forme urăție « prière » (voir DLR, ibid.) .
Dans l’ensemble du vocabulaire religieux roumain, le descendant du lat. rogatio, -onis occupe la même position que détiennent les successeurs de *precaria dans le reste de la Romania. Ainsi le roum. rugăciune a-t-il des acceptions essentiellement circonscrites au champ religieux (cf. « demande, gratitude ou éloge adressé par les fidèles à la Divinité ; prosternation ; consécration », DLR 1975), il étant occurrent dans des unités phraséologiques spécifiques : a face (arch. a da, a aduce) rugăciune/rugăciuni « faire (arch. donner, amener) (sa) prière/des prières », a-şi face rugăciunea « faire/accomplir sa prière », a fi în rugăciune, a sta la rugăciune « faire ses dévotions ; rester en prières » (apud ibid.).
Le paradigme synonymique constitué autour de la notion « prière » est très bien représenté dans le roumain (surtout si nous envisageons une perspective diachronique). Ce fut la raison pour laquelle certains linguistes (voir, par exemple, Niculescu 1999 : 254) théorisèrent sur l’idée de la « prolifération terminologique », aspect qui, à son tour, apporte des arguments vis-à-vis du rôle extrêmement important que joua la prière dans l’existence du peuple roumain.
Nous signalons tout d’abord le nom rugă (arch.) « prière religieuse », qui figure dans Ern.-Meillet (1959 : 575-576) en qualité de descendant du lat. roga, par opposition aux solutions admises dans d’autres sources lexicographiques, où le terme est considéré comme un dérivé postverbal du verbe ruga « prier » (voir DLR 1975, qui atteste le mot rugă, par exemple, dans Psaltirea Hurmuzachi). De nos jours, rugă est utilisé avec une acception religieuse au niveau régional, particulièrement dans la structure de certaines unités phraséologiques : ruga cea mare (rég.) « la grande prière ; la prière qui s’accomplit lorsque quelqu’un est gravement malade » ; a face (a da, a aduce) rugă ou a-şi face ruga, a fi în rugă, a sta la (arch. cu, spre) rugă « faire/accomplir/amener (sa) prière ; rester en prières ». Dans quelques aires de Transylvanie, ce nom apparaît surtout au pluriel, avec la signification « service religieux officié pendant le carême », tout comme priveghere et denie (Marian, S.R., II, 284, apud DLR 1975; voir aussi supra, 2.1.5.). Un autre sens régional de rugă, à savoir « lieu de prière ; chapelle, oratoire ; église ; monastère », fut consigné pour l’aire de Transylvanie et de Maramures, dans les textes des noëls (Vinciu 1914 : 150). En conformité avec les informations qui figurent dans CADE, rugă constitue aussi une autre dénomination régionale (Transylvanie et Banat) de la « croix », y compris de la « croix placée aux carrefours ; croix votive », ou de la « fête patronale d’une église chrétienne » et, p. ext. sém., du « patron d’une église » (Transylvanie, Banat, Olténie).
Rugare, aujourd’hui un infinitif long archaïsé, représentait, à l’époque du vieux roumain, une autre façon d’exprimer le concept « prière ». Dans les textes religieux du XVIème siècle ce terme était utilisé, pour des raisons de variation linguistique, en alternance avec rugăciune : Doamne, auzi rugăciunea mea/ Ia aminte rugările meale ! (Coresi, Ps., 487/1, apud DLR 1975) « Seigneur mon Dieu, écoute ma prière/ Souviens-Toi de mes besoins »].
À l’heure actuelle, un terme exclusivement laïque, rugăminte présentait également, à l’époque du vieux roumain, la signification religieuse « prière adressée à la Divinité » : Şi lu ascultă Dumnezeu rugămintea lui David (Varlaam, Caz. 253, apud DLR) « Et Dieu écouta la prière de David ».
Afin d’exprimer la même notion religieuse, le vieux roumain faisait usage du nom rugământ de même que de toute une série de termes d’origine non-latine, avec la remarque que quelques-uns d’entre ceux-ci derniers connaissaient, à cette époque-là, des acceptions plus « techniques », plus spécialisées, plus restreintes, par comparaison à rugăciune ; nous en mentionnons quelques mots d’origine slavone : molitvă, ocinaş et molenie (pour leurs significations exactes voir DLR).

2.1.7. TEMPLA

Le lat. templum, terme de la langue augurale, désignait « l’espace carré délimité par l’augure sur le ciel, mais aussi sur la terre, espace à l’intérieur duquel il cueillait et il interprétait les prévisions » (Varr., L.L., 7,6), d’où, p. ext. sém., « ciel » (cf. templa caeli) et « espace consacré aux dieux ; temple » (Ern.-Meillet 1959 : 680-681). C’est cette dernière acception qui se retrouve dans l’aire de la latinité. Mais il faut préciser que l’assertion formulée n’est valable que pour les formes savantes de l’Occident roman et de la Romania Orientale, qui relèvent de cette sémantique, à ses origines, augurale, tandis que les descendants directs du lat. templa ont été soit consignés uniquement avec une acception laïque (voir regg. teimpya, log. trempa, luc. tempia, fr. temp(l)e « navette du métier à tisser » ou tempre « le placage du boucher » ), soit sémantiquement restreints (sur le terrain religieux) par comparaison à la sémantique du terme latin . Pour cette dernière situation, il est illustratif le cas du roumain, car templa a été (ré)intégré dans le champ religieux, en vertu de ses acceptions spécifiquement chrétiennes, à savoir : « iconostase » et, p. ext. sém., « rideau qui couvre les portes de l’autel » (apud DLR 1982).
L’acception « iconostase » du roum. tâmplă relève d’une réalité extralinguistique spécifique au milieu confessionnel orthodoxe. Le même concept (qui renvoie au référent typique à l’espace orthodoxe) est lexicalisé dans le domaine néo-latin occidental par le biais d’un terme grec byzantin (voir fr. iconostase ou esp. iconostasio), terme emprunté aussi bien par le roumain, où il est entré (du grec moyen) par la filière slave ecclésiastique (iconostas) . Afin de désigner l’autel, de même que pour renvoyer à une réalité propre à l’espace catholique, les langues occidentales font appel à retabulum (retrotabulum), un mot pénétré dans ces idiomes en tant qu’emprunt tardif (médiéval) au bas latin (voir, par exemple, l’esp. retablo « obra de arquitectura, hecha de piedra, madera u otra materia, que compone la decoración de un altar », apud DRAEonline, ou le fr. retable « partie postérieure et décorée d’un autel, qui surmonte verticalement la table », apud Nouveau Robert 2007).
Pour ce qui est du roumain, le nom tâmplă (à signification religieuse) constitua la base de dérivation d’un autre terme, à savoir le nom d’agent tâmplar (arch.) « ouvrier qui sculptait l’iconostase » (Şăineanu 1999 : 67), (act.) « menuisier (en général) ».
Au niveau régional, tâmplă fut enregistré avec une acception laïque, à savoir « poutre au-dessus de la porche d’une maison, qui soutient la toiture » (apud DLR 1982) ; c’est une signification qui évoque le sens originaire (augural) de ce terme.
Le concept que nous y discutons illustre une autre situation de « prolifération terminologique » à l’intérieur de la langue roumaine. Cette qualification se justifie surtout tout en considérant une perspective diachronique. Ainsi, à côté des termes déjà mentionnés (tâmplă et iconostas), le roumain recourt-il également à d’autres lexèmes (des emprunts réalisés en contexte balkanique) tels que : catapeteasmă (< sl. eccl. katapetazma < gr.), archaïque et moderne ; proschinitar(iu) (< néogr.), terme archaïque ou zăveasă (< sl. eccl. zavĕsa), terme circonscrit aussi au vieux roumain .


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