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Concerto pour guéridon et orchestre
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par [Reumond ]

2020-07-26  |     | 





Illustration : Les Spirites (lavis à l'encre de Chine) 1980. En annexe, liens vers Gabriel Prokofiev, Concerto pour tables tournantes et orchestre.




Quand on parle de tables tournantes, ce que beaucoup considèrent comme une véri - table « superstition », peut-il être considéré comme une relation avec les
esprits au sens large, et « un art de vivre » à part entière ?


J’aurais moi-même aimé écrire un concerto pour « guéridon » de spirite, comme Léon Tolstoï écrivit en son temps Guerre et paix, ou C. S. Lewis L'Armoire magique. Dans sa Messe pour le temps présent de 1969, Pierre Henry a bien écrit des Variations pour une porte et un soupir, pour un ballet de Maurice Béjart, alors, pourquoi pas un "Concerto pour table ronde", comme celle des Chevaliers ?

Croit-on, pense-t-on ou imagine-t-on, cet Esprit qui fait tourner les tables ?

« Esprit es-tu là ? »

Quand je vois la tournure que prennent les événements dans le monde entier, je me pose souvent la question et la tête me tourne, évidemment. L’Esprit est-il encore là, ou a-t-il déserté l’homo sapiennité ? Ce lieu de présomptueux dont je doute de la présomption d'innocence.

Est-il absent ou est-il là vraiment, celui qui déjà planait sur les eaux primordiales, dès les origines sans origine, tâtonnant dans l'obscurité, durant la fameuse nuit des temps ?

Et lui qui est censé planer encore comme un divin drone sur nos os desséchés et sur nos eaux polluées, est-il encore là ? Et à l’oeuvre dans notre monde ?
Au regard des apparences, je me pose toujours la même question et j’ai quelquefois des doutes sur la réponse. Suis-je trop dans les apparences ?

« Et pourtant elle tourne » les tables, comme disait Galilée, celles des restaurants et celles de la Loi, les tables de jeu et de multiplication qui s’affolent comme un vinyle sur une platine.
Certains, à juste titre, derrière leurs écrans trop plats pour être justes, ne se disent-ils pas justement qu’elle est « plate » ou même « creuse », mais de quoi parlent-ils en se projetant sur la Terre et dans le monde ? Parlent-ils vraiment de la Terre, ou de leur propre schéma corporel, parlent-ils de leur platitude, de la planète bleue ou de leur propre creux, c’est-à-dire de l’inconsistance de toutes nos préoccupations, de nos fermetures à l’amour, et de nos manques de gratitude et de bienveillance ?

N’est-il pas temps de se mettre tous à table, comme durant un colloque ?

En réalité et en vérité, qui tourne, qui est déjanté et qui est désenchanté ? Qui réfléchit et qui déraisonne vraiment, qui dit vague à l’âme et qui dit “Merde !”

Quelle est cette humanité qui tourne en rond comme un mental qui débloque ?
Qui est griffé comme un disque délirant et qui déraille sur la platine du monde ?

DJ ou CQFD ? C'est semble-t-il du pareil au mails !
Qu’en est-il ? Depuis que les médias et autres pouvoirs interprètent et manipulent les informations ; depuis que le Net manipule les vérités et les réalités, et que les disc-jockeys manipulent les sons comme les réalisateurs de séries sur Netflix se jouent des images. Partout, ce n’est qu’un grand jeu de manœuvres, de planification, avec de nouveaux paramétrages ; un jeu d’algorithmes de programmateurs, et de données soumises au monde, pour d’invisibles enjeux qui nous dépassent tous.

Entre le support plat de la platine et celui de nos écrans, qui tourne disque et qui tourne fou ? Où est la superstition et où est la réalité ? Entre le virtuel, la réalité et la fiction, les fausses rumeurs et les véritables complots, où sont vraiment les superstitions et les vérités ?

Quand les familles se déchirent, que des bombes tombent sur des enfants, où sont le bon sens et l’irrationnel ? Où sont le sacré et le profane ? Et reste-t-il encore quelque chose de « Sacré » dans ce monde, qui, sur son axe voilé, ne tourne plus à rien, entre le veau d’or ou de platine, et l’Amour en manque.

Constatant de moi-même le manque de nuances, et percevant de visu, la platitude mondialisée, je me pose mille questions sur le déjantement du monde; est-il une illusion tenace, une superstition ou une triste réalité ?

Qui sont les véritables entités qui sont derrière les guéridons de Paris, Londres ou New York ? Qui sont les boucs émissaires et ceux qui servent pour du beurre ? Qui sont les mauvais et les bons esprits ? Sont-ils vraiment décédés où agissent-ils derrière des bureaux de PDG ? Communiquent-ils à travers Internet, avec des anges ou avec des vivants pour faire de nouveaux pauvres ou de nouveaux morts ?

Qui sont les véritables spirites et les occultes sbires de nos Institutions ? Qui se dissimule en faits et gestes, derrière les tables, les bureaux et les comptoirs ? Quels sont ces lobbys captatifs, ces spectres avec des badges plastifiés, ces groupes d’intérêts, de pression ou d’influence, avec leurs hommes de main et de guerre, qui s’arment pour tuer l’espérance à la source même ? Qui sont ces tueurs en transe atlantique qui font remuer les guéridons du monde, ces tueurs à gages qui communiquent avec l’esprit des banques via des paradis fiscaux, par divers moyens légaux et illicites ?

Et sans être pour cela, l’un de ces millions de pratiquants du spiritisme pur, je me pose quand même la question, de quel côté de la table ronde, carrée ou ovale, se trouvent les morts sincères et les vrais vivants ? Ce qui rejoint la question la plus pertinente qui soit, celle que nous pose Maurice Zundel dans A l’écoute du silence ( Téqui, 1979, page 53), quand il nous dit :

«Le vrai problème n’est pas de savoir si nous vivrons après la mort, mais si nous serons vivants avant la mort»,

Ou dit autrement, la vraies question n’est pas de savoir s’il y a une vie après la mort, mais de savoir si nous avons été de véritables vivants durant cette vie; c’est-à-dire des êtres capables d’aimer, d’aller au-delà du simple fait de vivre et d’exister, des êtres aimants, conciliants, ouverts, bienveillants et tout pleins de gratitude.

Esprit es-tu là ?

Ils jouent tous faux, et moi-même comme les autres, et c’est là vraiment un concerto déconcertant !
Certes, mais tout autour de nous et en nous tous, c’est quand même l’orchestre du monde qui se joue en jouant la vie ou sa propre survie, avec ses tristesses en sourdine, ses mondanités en bémols, mineures ou pas, et ces rumeurs en rut majorées de violences diverses, de spam et de fake news. Oui, c’est complètement déconcertant !

Ce que vous percevez, d’où vous êtes, c’est le point com en point d’orgue sur le Net, avec des cartes de crédit, sécurisé disent-ils, comme des vies consolées à crédit ou bien à créditer ; et tout ça, c’est de la musique muselée, celle des citoyens sans voix sur des crottoirs sans toit, dans une tornade de publicité attestée sans mensonge.

Et comme un disque rayé, ça ne cesse de tourner fou, ces foules, c’est fou, c'est full ou c’est fun, comme sur des platines délirantes dans nos têtes torturées par tous les discours et mixages répétés d’un solfège bien appris ; comme des coups du sort ou des coups de poing, selon, sur des contrepoints sans accord et surtout sans accordailles.
Écoutez bien la rue, elle gronde et les rumeurs de salon se partagent à tous vents.

Au théâtre des jours, où êtes-vous ? êtes-vous assis tranquille, couchés, en pleur ou debout face à la fosse d’orchestre comme devant une fosse commune ? Ou face au mur, peut-être comme beaucoup d’entre nous ? En acteurs ou en figurants, en spectateur ou en interprète ?

Vous trouvez-vous noyés dans vos baignoires, ou bien installés dans vos fauteuils d’orchestre, entre vos zones d'incertitude et de confort ? Entendez-vous la bourrée des chômeurs comme au cœur d’un poulailler sans œuf ? Captez-vous la fanfare de ceux qui veulent être entendus sans décor et sans trou de souffleur ? Entendez-vous la fugue en D mineurs, celles des réfugiés, des sans-papiers et des sans domicile fixe, c’est-à-dire de tous ceux qui descendent de l’ascenseur social en panne, comme en quête de reconnaissance, pour prendre les escaliers d’Escher vers d’impossibles constructions ?

Entendez-vous bien la gaillarde des gilets jaunes javellisés sous les projecteurs des événements ? Ce n’est pas de l’opérette, c’est La divine comédie, pure et crue ; c’est de La tragédie humaine, nette et vraie, comme de la fiction réalité, entre les enfers des uns et le purgatoire des autres ; et faute de part à dire, c’est l’hymne national qui est joué avec ses impromptus et ses manques à gagner ; et au premier rang, on peut observer la polka cuirassée des CRS, au cœur des rondes manifestes ; c’est de la musique de pas sans feutre, celle des armées qui se positionnent en bas, alors que monte en haut comme une plaie aux naseaux, la musique de chambre qui se positionne au lit de Procuste; telle une tragicomédie, avec toutes les anicroches des crochets du droit et des impasses de gauche en quête de sens et de centre.

Si vous écoutez bien, ce que l’on perçoit encore, ce sont les mille bouffonneries à la petite semaine, avec toutes les contradictions des gouvernements et tous les paradoxes de la vie sociale et culturelle, dans une partition pleine de doubles et les triples croches de non-dit et de discours en demi-ton ; avec toutes les noires qui endeuillent l’horizon, et tous les sabotages en silence de plusieurs tontons flingueurs derrière le plateau.

Oui, en direct et en temps réel, vous avez droit à des tableaux vivants qui risquent à tout moment de se transformer autour de la flamme d’une seule date inconnue, en grande soirée d’adieu.

Tout ça, ressemble comme deux gouttes de sang à un litre de non-sens, comme au crépuscule de la fameuse Raison, comme sur une partition de l’Éternel retour, dans une éternelle répétition de la tragédie humaine, jouée par un philharmonique de manchot.
Comme on fait des arpèges sur les cordes raides de la logique, tendues entre les âmes dans le besoin et des États en manque de contrôle et de quelque pouvoir, je tente moi-même les toutes premières notes d’un concerto pour guéridon.

C’est le chant du cygne des institutions, disent les uns, et c’est en réalité le cri du coq qui se mélange avec tous les ébats des âmes et des esprits de la rue, afin de produire de notoires rumeurs de trottoirs.

C’est la cadence des canons à eau sans voix et sans harmonie, le ricochet des balles de caoutchouc imperméable aux sentiments, entre des rêves idéaux et la rigidité névrotique des systèmes canon.
Autour de nous et en nous-même, comme au diapason du monde, tout semble n’être qu’amertume et bruyantes dissonances, avec quelques rires et quelques cris de joie, comme pour marquer les dominantes et toutes les zones inconfortables entre les vrais nantis et la mélancolie des vrais et des faux bourdons.

Alors, dans un tel contexte et en guise de Concerto pour guéridon et orchestre, que faire, que dire, et comment faire, sinon appeler l’Esprit à la rescousse ?

Esprit es-tu là ?

Point de réponse, la table bouge, mais l'esprit ne répond pas !

Sonnés par tant de sonates, que faire, à part d’éviter la guerre, quelle est la forme de spiritisme ou de spiritualité qui nous conviendrait le mieux pour agir avec doigté, comment les morts qui ont déjà tout vécu peuvent-ils nous aider ? Quelle forme d’esprit de groupe ou de spiritualité faudrait-il développer pour être davantage proches, sensibilisés, conscientisés et responsables ?

Suffirait-il d’avoir l’amour presto en poche et la tendresse prestissimo en bandoulière, pour avancer de concert ? Et pour que, séance tenante, nous puissions, main dans la main, agir ensemble, et réagir en transformant le monde en folle sérénade ?

Nos gestes enthousiasmés et nos mots enflammés, les plus poétiques qui soient, et les plus solidaires, suffiront-ils pour apaiser les volontés de pouvoir et les esprits rebelles afin de pacifier toutes les âmes torturées ?

Suffirait-il d’être simplement et pleinement « Humain » face à la violence généralisée, et d’éprouver de l’affection les uns vis-à-vis des autres, plutôt que nous éprouver au feu de l’insurrection ? Suffirait-il de crier avec grâce, délicatesse et douceur dans un micro :

« Plutôt que de lancer des cocktails Molotov »
Enflammez-vous corps et âme… »

Pour que cesse parmi nous le langage de la mort ? Pour que l’atmosphère se détende, et que le climat social devienne celui d’une réunion fraternelle et amicale, avec en buffet d’embrassades, accompagné de regards et de boissons pétillantes, de sourires compatissants et de gestes bienveillants, pour que nous découvrions enfin, l’affection universelle, et en nous tous, une puissante disposition pour le bonheur et le bien-être de tous, nature et créatures comprises ?

Suffirait-il d’être simplement Humain, Humain pour de vrai, afin de sublimer « la crise », afin de dépasser nos leitmotivs habituels ? Suffirait-il de cesser d’instrumentaliser la rue, quand on pave l’enfer de bonnes intentions ?

Comment vivre sa vie comme dans une comédie musicale, et dansez sous la pluie comme au cinéma, alors que le ciel est couvert de cinquante nuances de gris, comme les mesures de la démesure sont pleines de cinquante outrages et d’autant outrances ; alors que les plus riches de tout, écrasent les plus pauvres de tous, sans nuance aucune, mais avec les tambours et les trompettes du scandale ?
Comment jouer des grandes orgues de la spiritualité pour lancer des fleurs de vie, alors que des orgues en ligne, comme celles de Staline, lancent mille rumeurs mortifères à la face du monde ?


Quand la Galaxie d’Andromède nous appelle à vivre dans la contemplation et l’enchantement, comment descendre dans la rue pour y jouer du piano d’amour sur des touches de tendresse et de bienveillance ?
Comment accordez nos violons si l’on nous joue du pipeau ? Allez donc savoir qui est vraiment derrière tout ça, qui sont les vrais chefs d’orchestre et les exécutants exécutés ?
Et qui fait vraiment fait bouger ma table d’écritoire ?


ANNEXES :

Gabriel Prokofiev, Concerto pour tables tournantes et orchestre.
https://open.spotify.com/album/327RSUcYJNYGbz4yH39qZX…
https://www.gabrielprokofiev.com/concerto-for-turntables-an…



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