Les commentaires des membres:

+ Des écrits simples et justes
Nicole Pottier
[11.Sep.04 16:21]
et si j'emploie ces deux mots "simples et justes", ce n'est évidemment pas par hasard car ils évoquent l'action de ces gens qui n'hésitèrent pas à sauver des enfants juifs de la déportation lors de la sombre période d'occupation française par les troupes nazies.
Au sujet de "Autobiographie de personne", je cite Esther Orner:
"Le livre devient le lieu du dire. On n'apprend pas grand chose sur la Shoh dans mon roman. Mais par l'écriture les choses sont dites. Ou pas dites. Pour moitié, c'est du non-dit. Pour l'autre moitié, c'est un essai de dire."
in "Continuum n°1" (2002-2003).
Et dans le même article (de Judith Kauffmann):
"Le coup d'essai, "Autobiographie de personne" vaut à son auteur le prix Wizro 2000, le titre de lauréate de Lettres frontière 2000, et une nomination pour le prix Marguerite Duras 2001.
La narratrice, une vieille dame retirée "dans une maison au nom joyeux", euphémisme dérisoire pour le dernier refuge avant l'ultime voyage, tente, dans un long monologue, de faire le récit impossible -indicible et incompréhensible- de l'expérience des camps. Mais sous le masque du roman, c'est sa fille qui occupe l'espace de l'écriture. Pour essayer de combler le vide incontournable qui les sépare.
...
Après le premier livre où elle offrait à sa mère sa voix et sa plume, la fille reprend la parole pour donner une "Fin et suite" :
"Ce que je t'écris là, n'est pas vraiment une lettre, Gitele. Je pourrais tout autant l'intituler journal. Le journal des jours. Ou encore le journal d'une année. De la seconde année de deuil. Ou alors une conversation interrompue. Impossible."
La question revient lancinante, car ce texte n'entre dans aucune catégorie commune. C'est qu'en son coeur, jamais nommé, toujours présent en creux, s'inscrit l'innommable -et surtout l'inaudible- de l'évènement qui a marqué définitivement l'existence des deux femmes, Gitele, la mère revenue des camps et celle de sa fille Esther, l'abandonnée."
Judith Kauffmann : "Comment (ne pas) dire la Shoah"
Esther Orner, "Autobiographie de personne", Métropolis, 1999. ; ""Fin et suite", Métropolis, 2001.
in "Continuum n°1", 2002-2003, p.85.




Les commentaires anonymes ne sont pas permis!
Pour écrire des commentaires
tu dois posséder un compte et t?y IDENTIFIER!


Retour !