| = Gegho | felipe, Da Islanera [09.Dec.06 23:57] |
| Je vais vous lire, vous répondre, mais nous ne sommes, ni vous ni moi, pressés. | |
| = je suis attente et réponse traversée | monsif ouadai saleh [10.Dec.06 21:58] |
| cher felipe, ta lecture me fait un grand plaisir. je ne hâte pas l'existence car elle doit naître de sa gestation plénière. le divorce est la conséquence d'un avortement non avoué, caché ou anticipé. la vie en souffre, le sens de la vie aussi. je suis une attente investie de sa propre promesse sans être une impasse de l'individuel. je suis question constante et réponse contingente. je me lis seulement quand je suis question, quand je suis attente, quand je suis réponse traversée. je vous lis toujours comme une part nécessaire de mon attente. merci beaucoup. | |
| = Ecrire c'est donner forme au désir | felipe, Da Islanera [14.Dec.06 09:39] |
| Ecrire c'est donner forme au désir. J’ai lu, relu, sans bien comprendre, puis enfin je suis rentré dans le rythme de l’écrit, sa logique des marges et des lisières. J’aimerais que cela se puisse concevoir en deux phrases lumineuses, mais, ici, l’objet est double, légitimer le questionnement philosophique comme fondé afin de forger une théorie de la poésie et ne pas écrire un discours poétique sur cette même théorie. Qu’est ce que cela interroge, non pas le poème lui même, mais l’instant fugace de sa conception et sa finalité qui peut-être ne se retrouve pas dans le texte lui-même, sauf exception,lorsque la théorie en crue déborde de l’étiage des mots. « Emerveillance » ou désastre, puisque que l’on ne peut la déraciner de ses attaches terrestres. Arbitraire et Absolu, mais à travers le passage obligé des chemins épineux et fluctuants du langage, qui tour à tour écarte ou écartèle, évanescent et terriblement Présence, un espace de liberté. C’est le seul sens qui vaille et qui se puisse revendiquer, au risque de le voir aliéner, puisque c’est également l’espace d’un refus, la spirale infinie d’une interrogation que seule l’action peut rompre. Non pas que la poésie soit une simple vue de l’esprit, ou une introspection léthargique des ressorts de l’âme, mais une confrontation qui parfois peut étayer un force en soi insoupçonnée, puis entrer en convergence, en résonance avec d’autres ruptures, qui cherchent, dans la même nuit démontée, un fanal. « Tout cela c’est la poésie. Tout cela est moins que la poésie. » Monsif Ouadai Saleh « Dans les poèmes se manifestent des forces qui ne passent pas par les circuits d’un savoir » Gaston Bachelard (La poétique de l’espace) | |
| = le désir est une fugacité tragique de l'essence | monsif ouadai saleh [15.Dec.06 10:51] |
| ecrire c'est démonter le désir. passer de la forme constante à la forme mouvante de la conscience. écrire les lisères et les limites des métamorphoses et des tournants dans et au-delà de la mouvance. le désir est une fugacité tragique de l'essence. il ne peut se donner qu'implicature superficielle de la fuite du sens. et dans la conscience de cette superficialité on ne se trouve que dans le rythme. la vétité constante de l'ontologie du sens et de l'essence c'est le rythme. un rythme qui nie son étymon. un rythme qui n'est ni lieu, ni enceinte. mais rupture constante dans la mouvance des limites. écrire c'est donc créer un détournement de la constance au profit d'une absence intuitive de la Présence. Ecrire c'est anticiper le néant par la totalité. Une totalité sans fondement parce que souffle de la substance. il est nécessaire de choisir la judication du rythme pour nier le fondement dans le sens blanchotien du terme : arracher. questionner c'est arracher. de mon côté je vois le questionnement comme arrachement du dictum dans le dict. le questionnement philosophique est un être de liberté, une constance de rythme et non de vérité. il faut embraser le rythme pour ne pas être rémanence de la vérité. tu as totalement raison de me lire dans le rythme. merci à ta lecture ambiante et profonde. j'en/y suis vraiment heureux. | |