= Beau tour d'horizon ! | Guy Rancourt [09.Feb.16 17:00] |
Beau tour d'horizon sur cet îlot francophone au milieu de l'immense océan anglophone ! Ça tient du miracle que l'on puisse encore vivre en français après plus de quatre siècles en territoire nord-américain ! Mais pour combien de temps encore ? Le rouleau compresseur et niveleur américain aura un jour ou l'autre raison de cette poche de résistance francophone en Amérique. Nous avons raté à deux reprises (1980 et 1995) l'occasion unique de se donner un pays indépendant qui nous aurait permis de nous assumer totalement. Enfin... | |
= Vous avez raison! | Maria Gheorghe [10.Feb.16 04:56] |
Oui, c’est juste un survol de mon “attachement”, parce que j’aurais voulu dire plus sur le français au Québec et, aussi, sur la vie culturelle, qui, à mon avis, porte fièrement le flambeau de l’affirmation d’un peuple qui se cherche encore et, pas à pas, en fait des gains importants. Quelques expressions... expressives, que j’aime et que j’ai assimilées tout naturellement, sans même me rendre compte: avoir du pain sur la planche – avoir beaucoup de travail avoir l’estomac dans les talons – avoir très faim boss de bécosse – personne qui fait preuve d’une autorité prétentieuse malgré sa position hiérarchique modeste; petit chef c’est tiguidou – c’est très bien être dans de beaux draps – être dans une situation inconfortable, embarrassante fou comme un balai – très excité parce que on est très content d’apprendre quelque chose j’ai mon voyage – phrase exclamative servant à exprimer l’étonnement, la surprise, l’incrédulité en avoir son voyage – être exaspéré prendre une brosse – se rendre ivre pantoute – du tout mouiller à boire debout – pleuvoir à verse, à seaux, à torrent, à flots sacrer patience – laisser quelqu'un tranquille et il y a une tonne, et plus encore, que j’aime! Un beau jour, peut-être, je rendrai hommage à un personnage, qui restera à jamais vivant - Sol, qui me touche beaucoup, interprété magistralement par un grand artiste, qui n’est plus parmi nous – Marc Favreau. Sol est un clochard qui raconte des épisodes de sa vie, mêlés d'observations sur la politique et la société. Son discours est truffé de calembours, dans un jeu de mots : Je dessine avec les mots, dit-il, et il le fait d’une manière mémorable. Au référendum du 1995, je venais d’arriver au Canada, à Montréal... je ne comprenais pas grande chose... aujourd'hui, j’ose de dire que le temps où “politiquement correct” fera “la une”, en contradiction avec la voix du peuple, la nation québécoise n’avancera pas dans l’aboutissement de son projet... et un René Lévesque et son rêve ne naissent, peut-être, qu’une fois à un-deux siècles... et, après tout, Jacques Parizeau avait raison... Merci, Monsieur Rancourt, pour votre visite. Maria | |
= un bel hommage ! | Elies [14.Feb.16 12:32] |
Très bel article, qui met bien en évidence les singularités du français au Québec (même s'il manque quelques exemples fameux comme "char" pour voiture ou "bibitte" pour bestiole !), à tel point qu'il existe des dictionnaires (souvent très amusants) d'expressions québécoises, mais aussi la proximité des deux langues (qui n'en sont qu'une !) car de nombreuses expressions que tu évoques (comme "avoir du pain sur la planche" , "avoir l'estomac dans les talons" et "être dans de beaux draps") sont communément utilisées en France, avec exactement le même sens. Après, sur le fond, le Québec me paraît assez à sa place dans la confédération canadienne, qui me semble plutôt respectueuse du français. La provocation de Charles de Gaulle sur le " Québec libre" me paraît appartenir au passé. Il y a souvent des surprises chez les Français qui s'installent à Montréal en oubliant que le Québec est en Amérique du nord et pas en Europe... Outre les rigueurs de l'hiver (j'ai un ami universitaire qui ne l'a pas supporté et, après deux hivers, a été malade par carence en vitamine D due au manque de soleil), les mentalités sont bien différentes ! Mais j'adorerais visiter la ville de Québec : Lovecraft, qui l'a visitée lors d'un de ses rares voyages hors de Providence, en est revenu émerveillé par la vieille ville ! | |
= Elies, | Maria Gheorghe [14.Feb.16 16:57] |
Ce que je ne veux surtout pas, c’est de porter de jugement quelconque sur le parcours historique ou politique du Québec. Je pense qu’il est important de se rappeler qu’il y a deux façons de regarder les événements d’une société : de l’intérieur – y vivre, jour après jour, avec toutes les institutions (privées ou d’état; n’oubliez pas qu’au Canada il y a deux paliers gouvernementaux : provincial et fédéral) et de l’extérieur : en vacances, aux études ou, de toute façon, de passage...). Lire l’histoire ou la vivre sont deux choses, dirais-je, très différentes. Personnellement, je vis à Montréal depuis 21 ans, déjà, et je reste réticente à me prononcer sur les aspirations ou sur les démarches de société du peuple québécois. Sur les plaques d’immatriculation des voitures, au Québec, est écrit : Je me souviens. Quant à l’hiver, Gilles Vigneault, le poète (et plus que ça) québécois dit très beau et vrai : mon pays ce n’est pas un pays, c’est l’hiver... Merci, Elies, pour ton regard sur mon... survol. Que le printemps arrive! Maria | |
= Maria, | Elies [14.Feb.16 22:14] |
Je réagissais aux remarques dans le commentaires de Guy Rancourt et à ta réponse. Tu évoques très justement ce "Je me souviens", qui est une devise à la fois émouvante par sa densité laconique et éloquente par sa profondeur aux multiples échos... | |