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Poezii Rom�nesti - Romanian Poetry

poezii


 

Roland REUMOND[Reumond]

 
  Reumond

Ville de résidence: LIEGE
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Biographie Roland REUMOND

Site web personnel Roland REUMOND


 
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L'homme quantique :
Poèmes 2011-11-21 (6070 affiches)

Juste avant l'aurore texte recommandé par : Au sujet du poème de Laurent Chaineux
Article 2011-11-19 (4114 affiches)

L’écriture comme champ de bataille (Extrait) : Les plumiers sont-ils des guérites ouvertes au feu des encres ?
Prose 2011-11-15 (1105 affiches)

La page blanche :
Personnelles 2011-11-13 (3491 affiches)

L’enfer (extrait) : L’enfer, une dialectique du lieu
Essai 2011-10-31 (3032 affiches)

ZOOM (La portée) : Extrait du chapitre "C'est Mosa qu'on assassine !"
Prose 2011-10-23 (996 affiches)

C'est Mosa qu'on assassine ! (extraits) : C'est Mosa qu'on assassine ! Un chapitre de ZOOM
Prose 2011-10-18 (1047 affiches)

De mémoire de poussières (extraits) : 'C'est Mosa qu'on assassine !' un chapitre de ZOOM
Prose 2011-10-14 (1346 affiches)

C'est Moza qu'on assassine ! (extraits) texte recommandé par : Un chapitre de ZOOM
Prose 2011-10-08 (1899 affiches)

Les métaphores sont-elles comme les doryphores ? : En images ou en parole, elles sont partout dans mes plantations !
Poèmes 2011-10-05 (3923 affiches)

Étreinte d’ombres et de lumières : ZOOM extrait
Prose 2011-10-04 (1131 affiches)

Les lumières du buisson de Hanoucca : Extrait de ZOOM
Prose 2011-09-28 (3262 affiches)

Obscuro cubiculo texte recommandé par : ZOOM extrait
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Jésus diapositive : extraits de ZOOM
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ZOOM (extraits II) : De la maison des Aîeux à la Maison des Ailleurs
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Zoom (extrait) texte recommandé par :
Prose 2011-09-18 (1770 affiches)

ZOOM (extraits I) texte recommandé par : J’ai tout juste quarante ans, l’âge d’un premier bilan.
Prose 2011-08-29 (2960 affiches)

Veilleurs de Dhuis (fragment) : Les Veilleurs de la Dhuis étaient de sacrés chenapans !
Prose 2011-08-25 (1436 affiches)

Le scarabée rhinocéros texte recommandé par : - fragment de « Veilleurs de Dhuis »
Prose 2011-08-24 (3269 affiches)

Veilleurs de Dhuis (extrait) : récit autobiographique
Personnelles 2011-08-09 (2047 affiches)

Le jardin était le chemin du ciel et le ciel était en l’homme texte recommandé par : Cela revient à cultiver l’Homme en nous, comme on cultive les arts,
Prose 2011-07-29 (1821 affiches)

Le Derviche (Roman) extraits 2 texte recommandé par : La pesanteur de la graisse
Prose 2011-06-09 (1904 affiches)

Le Derviche (Roman) extraits 1 texte recommandé par : Ou l'histoire d'un chemin psycho-spirituel
Prose 2011-05-26 (2130 affiches)

Altérité texte recommandé par : Que dire de l’espace eckhartien ? Sinon que c’est une bonne mesure de l’amour !
Essai 2011-05-20 (3868 affiches)

L'air climatisé rend-il dépendant ? texte recommandé par : Al-Qaida fait peur, mais plus encore la vraie responsabilité effraie l’homme !
Article 2011-05-10 (4847 affiches)

Mâle Brough s'en va-t-en-guerre... texte recommandé par : Une rivière coulait sous sa peau, il la nomma « Amère » puisqu’elle ne parvenait pas à le désaltérer.
Prose 2011-04-29 (1980 affiches)

Chemins de cris, chemins de craies : Dans son atelier, Dieu cria l'homme, à son propre cri il le cria ; et le cri fait homme appela sa résonance femme...
Prose 2011-04-24 (1518 affiches)

Tant que durent les mots... texte recommandé par : Il n’y a pas de cloison étanche entre les maux et les mots !
Prose 2011-04-12 (1823 affiches)

De la nécessité des figures de style (extraits) texte recommandé par : De la nécessité des figures de style pour explorer en profondeur la réalité. (Éloge de la métaphore)
Prose 2011-04-05 (2124 affiches)

Tu as la force en toi ! :
Poèmes 2011-04-02 (3168 affiches)

Courriel à un ami qui roule les mots dans la farine. texte recommandé par : Les jeux d’écritures sont comme les mots cuisinés par des marmitons en état modifié de conscience ; ils ne sont jamais terminés,
Prose 2011-03-28 (2421 affiches)

Quel cirque ! texte recommandé par : Suis-je le clone d’un clown ou le clown d’un clone ?
Poèmes 2011-03-23 (3994 affiches)

L' armoire normande I texte recommandé par : La seule différence entre les nœuds borroméens et les nœuds du bois, c’est que les seconds sentent bon la cire d’abeille !
Prose 2011-03-21 (4621 affiches)

L'armoire normande II texte recommandé par : Oui, nul bahut de par les océans, n’aurait tenu aussi longtemps la Mèr !
Prose 2011-03-17 (3349 affiches)

Les méandres de la mémoire texte recommandé par : Les territoires de la mémoire sont des sentiers bien surprenants !
Prose 2011-03-14 (2045 affiches)

Fragments de “Mèr” texte recommandé par : À Sandor Ferenczi, auteur de Thalassa. Psychanalyse des origines de la vie sexuelle.
Poèmes 2011-03-11 (3148 affiches)

Nous avons tous quelque chose de Tennessee... texte recommandé par : William Shakespeare ou Tennessee, nous avons tous du tragique et de la comédie en nous.
Prose 2011-03-11 (1615 affiches)

De l’homo delphinus à l’homo religiosus... texte recommandé par : Fragment de « Oraison »
Prose 2011-02-23 (1254 affiches)

Oraison (fragment) texte recommandé par : Récit d'une expérience transpersonnelle
Prose 2011-02-06 (1607 affiches)

Waterman morne pen texte recommandé par : extraits de "Waterman morne pen" ( à paraître sur papier , pour la rentrée de septembre 2012).
Article 2011-01-17 (3481 affiches)

L'encre des athanors texte recommandé par : Todo es posible ?
Article 2011-01-15 (3803 affiches)

Coucher l’écriture … texte recommandé par : Entre vide et vide, l’écriture arrachée au sable.
Poèmes 2011-01-14 (2820 affiches)

Le Royaume des sens texte recommandé par : L"écriture oraculaire
Article 2011-01-12 (2904 affiches)

Méfiez-vous des entre-fêtes texte recommandé par : Dans ces entre-fêtes, vêtue de pneus neige, une nouvelle patiente vint me consulter dernièrement.
Poèmes 2010-12-31 (2603 affiches)

Heureux ceux qui doutent ! texte recommandé par : Quand la bûche devient billot, c’est la chute du bois !
Article 2010-12-28 (2810 affiches)

Être poète c’est avant tout une manière de panser ! texte recommandé par : Une manière de panser les maux avec les mots !
Article 2010-12-25 (2350 affiches)

ICARE texte recommandé par : Le "Complexe d’Icare" n’est-il qu’une étiquette de plus ? Et "La chute des anges", n’est-elle qu’un mythe ?
Prose 2010-12-24 (2161 affiches)

à la pointe du Bic texte recommandé par : à la pointe du Bic, c’est comme à la Pointe du Raz ! C’est du pareil au même, raz d’encres bleues dans les grandes marées noires, rases de mousses d’hémoglobine parmi l’écume des métaphores.
Poèmes 2010-12-22 (3529 affiches)

Les gardiens de reliques texte recommandé par : Que ça vous déplaise, ou que cela vous enchante au plus haut point, vous êtes tous des « Gardiens de Reliques » ; des Croisés...
Prose 2010-12-15 (1914 affiches)

Chemin d'humance... : Et si « humance » venait d’humain, comme on parle d’humeurs, de marques à fleurs de chemins, de pensées et d’humus sur des chaussées de chair ?
Poèmes 2010-12-15 (2015 affiches)


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Cet article est une méditation profonde sur la complexité de la vie et de l'exis

Oui, n'en déplaise aux tricheurs et autres arnaqueurs, à ceux qui ne jouent pas

Ce qui me fascine, c'est simplement l’au-delà de la vie et de la mort.

quelques sonorités rimbaldiennes « enracinés dans la lumière », comme une ode à

Ce que vous entendez dès que vous posez vos premiers mots sur la planète, c’est

LA FLAMME, de MARC LOY, un auteur à découvrir.

explication quant au titre

« Quelle carte suivre pour ne pas mourir ? »

Quel est le mobile du dire ou l’auto mobile de la cause du causé ?

C’est le sens qui est « séché » et pas « la tache » !

De quelle graine et de quel biais d’amour y parle-t-on ?

Quant à ce texte, L'Homme Quantique, il semblerait que des clarifications s'avèr

remarque concernant ZOOM

je ne suis pas passéiste !

Comme les maux nous crispent l’âme et nous rident la peau, les mots existent aus

à fleur de peau, à fleur de mots


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Biographie Roland REUMOND

Psychothérapeute,ancien responsable de la Maison Saint-Raphaël, pensionné.

Poète et plasticien.

Présentation par Hayley SOULED, Liège, avril 2007.

" Un poète hors du commun, originaire de Luc-sur-Mer dans le Calvados ..."

" En 75, lors d’un échange épistolaire avec le grand poète Albert Ayguesparse, autour du poème « Les armes de la guérison » (1973, Bruxelles, André De Rache), Roland Reumond exprimait toute la difficulté du poète, pour aller de l’imaginaire vers plus de Réel,

« Passer de la plage de nos petites réalités personnelles et égoïstes,
Pour fendre le vent et tendre,
De toute la tension des eaux et de la vie,
Vers le Grand Large où siège la Réalité tout entière… »

«… La souffrance des chercheurs de mots,
Et la quête de Sens pour s’abreuver à la Source de
L’Essentiel »

« Dire, en amont
La Source de l’Essentiel.
Et en aval, le flux,
Pour aller vers plus de Réalité.

« Je ne suis qu’un pauvre mousse affamé de grands larges »,

Aujourd’hui encore, loin des bords de mer et de sa Normandie natale,

« Le poème appelle « Le Grand Large »,
Qui ne peut s’écrire qu’avec majuscules et mots salés… »

En 2008, avec le temps, rien n’a changé pour lui, la faim qui guidait sa main il y trente ans est toujours là, doublée d’une soif inapaisable !

En remontant encore plus loin dans le temps, en pleine adolescence, durant ces vacances annuelles à Luc-sur-Mer, il écrivait déjà,

« Les plages sont pleines de questions » :

LE CHEMIN

Pour sa communion solennelle, sa grande tante Marcelle, venue de Corse pour visiter la famille, lui offrira comme cadeau, une édition rare de « l’Origine des espèces » de Charles Darwin. À l’aube de l’adolescence, en pleine recherche d’identité et de vocation, cette lecture va changer sa vision de l’homme et réconcilier en lui, un double appel : celui de sa recherche spirituelle, avec un profond désir d’entrer au petit séminaire, et l’appel des sciences et des arts. L’un et l’autre seront toujours présents chez l’auteur.

Là où ces disciplines sont discordantes pour les uns, chez Reumond, elles s’épousent, dans une parfaite unité :

« Dans le nid douillet des grandes marées,
L’horizon a bercé la nuit avec le jour,
Pourquoi suis-je balancé entre l’un et l’autre ?

Par les idées de Monsieur Darwin,
Et pour la belle et grande aventure de la vie,
Mes ancêtres s’adaptent aux flux et aux reflux,
De l’océan originel.

Pourquoi les mères accouchent-elles de vagues mouillées ?
Pourquoi enfantent-elles de telles grandes marées ?
Pourquoi les baleines meurent-elles au coucher de soleil ?
Et pourquoi engendrent-elles des enfants dorés
Qui ont le goût du miel et de l’écume ?

Tous les textes de cette époque ne sont pas de « la même trempe », mais quelle sublime poésie, quel questionnement, quelle réflexion chez un gamin de 15 – 16 ans !


De Charles Darwin à Teilhard de Chardin

Avec « l’évolution créatrice » d’Henri Bergson, qu’il découvrira un peu plus tard, la lecture de ces deux ouvrages mènera l’auteur à faire un BTS en biologie médicale et à travailler en laboratoire de biochimie jusqu’à son entrée à l’école supérieure de théologie en 1967.

Dans une chemise intitulée « correspondance » datant des années soixante-dix, on trouve un texte avec un en-tête au nom de « Robert G. »

Robert, la vague a le vent en poupe,
Poulpes des épreuves, obstination des eaux.
Et des vases communiquant leur mélancolie à la Terre tout entière.

Puis un texte :

[…] Je vous écris sous les plis de la vague,
Aux creux des mots d’amour.
Je vous écris toutes mes questions,
Comme évidées de sens.

Vous seul pouvez y répondre
Du haut de votre phare
Là où le vent se gîte
Et où la lumière semble plus vraie.

J’ai trouvé votre grotte au pied des falaises.

Votre caverne est pleine de rupestres beautés,
Comme taillées dans la pierre des mots,
Falaises à même la grotte des idées.

Platon y perdrait ses petits,
À l’ombre des ailes de la vie.

Votre repaire de poètes m’agrée,
Fauvistes et bêtes fauves s’y côtoient
Là où la création tout entière,
Lie l’homme et la bête,
L’ange et le démon.

Et j’aime m’y retirer pour y travailler
En silence, me réfugier dans l’antre du Verbe
En écoutant le son mêlé
De la vague et de la plume.
La vague nous aide à entrer dans le quotidien
Il faut s’approprier la vague pour vaguer avec elle. »


C’est de cette époque, que date l’usage presque « généralisé » chez l’auteur, de Majuscules et de Pluriels, pour dire quelque chose d’autre, de tout autre, là où les mots deviennent comme des « Noms Propres », comme des noms d’amis ou de divinités, des attributs transcendantaux, des Absolus, porteurs d’une signification multiple ou d’une multitude de sens.

Ainsi cette excursion sur la digue de Luc :


[…] Promenade des vents,
Sur La Brèche Marais
Aux Quilhoc
Et aux Rochers
Les vents parlent du Large.

Aux Falaises et aux Brises
Aux mouettes et aux Jetées
Les vents disent le Large.

Rues des Flots et des Goulets
Sur les dunes du Petit Enfer,
Les vents murmurent les flots,

En bordure d’une longue digue,
Comme pèlerinage,
À la rétine des mers,
Comme surplombant l’horizon.

Mais à la suite d’un accident au cours d’une baignade, il gardera de cette expérience une vision presque dantesque de ce no mans land humide entre le Ciel et la Terre.

L’année même de ses douze ans, l’auteur de ces poèmes

« Humides de sels »,

Poèmes tout cristallins de
« Ces sels qui vous révèlent la vie,
Et qui vous réveillent l’âme,
Après l’évanouissement »

Restera comme imbibé, profondément imprégné de ce sel, qui donne son goût et tout son intérêt à la vie et à ces poèmes métaphysiques,
Tout dédiés
« Aux ouvrages des vagues. »
Car,
«… C’est en pleine mer.
Qu’elles font le plein d’Énergies
spirituelles. »

« Nul ne va au Grand Large,
Que par la vague,
Ainsi va le mouvement de la vie,
Et l’espérance qui nous mène à sa suite »

De cette expérience limite au seuil de la mort, et de sa réanimation, comme une seconde naissance, un baptême, il ramènera.

« Des images croustillantes qui ont la persistance des cristaux de sels. »

Quand Roland Reumond ferme les yeux, il voit, et semble percevoir comme l’infini des mots et des objets ; quand il les ouvre, alors il croit !

Par un don rare, celui de la double vision, avec des doubles et triples sens, le cadeau d’une vraie poésie, doublée d’une grâce, celle de la contemplation. Il y a de très belles images dans ce déferlement de vagues et de mots.

Biographe de Reumond, je me suis perdue au milieu de ces flots abondants, pour venir m’échouer, dénudée, au pied des falaises crayeuses, là où se trouve un vrai chemin d’écritures :

« Empreintes de la nostalgie des eaux,
Le sable de la plage à de multiples grains,
Qui brillent au soleil,
Comme des myriades de miroirs brisés,
Ceux de nos blessures, plaies offertes aux vents du large,
Hologrammes abîmés de nous-mêmes.

La plage dit la place de chacun dans les pas de l’autre,
Regards sculptés aux falaises crayeuses,
Cerf-volant et place au soleil,
Pour le meilleur et pour le pire de la Création… »

Un don chez l’auteur, doublé d’une surprenante disposition ou « capacité » à faire des liens, à les voir « partout », telle une fixation, et à tisser des liens pour les réaliser, c’est-à-dire les « rendre réels », là où le commun des mortels n’en voit aucun.

Chez lui, dans sa vie quotidienne, trois lieux pour dire le Verbe et le faire entendre :

- L’écriture avec la poésie ;
- La cure de parole, dans son travail de psychothérapeute et d’analyste,
Et enfin dans sa vie spirituelle :
- Les écritures sacrées, cent pour cent paroles d’hommes et cent pour cent paroles des dieux.


C’est dans l’aviation où il fit son service militaire, comme permanent d’aumônerie, qu’il comprit qu’il devait apprendre à voir le Monde de plus haut !
Il aurait pu devenir marin poète, mais sa rencontre avec l’œuvre de Teilhard de Chardin, cette année-là, en a décidé tout autrement, le confirmant dans une démarche plus spirituelle.

À moins de marcher sur les eaux, ce que semble faire parfois l’auteur de ces poèmes, on ne sort pas indemne de ce genre de lecture ! Comme je l’ai fait à maintes reprises, je vous invite, vous aussi, à mouiller vos socquettes de sport, pour suivre la vague au pays de l’auteur.

Comme l’évangéliste Luc, le poète nous invite à descendre à sa suite, et à « avancer en eaux profondes », pour nous

« Laisser mouler, mouiller et submerger par l’abondance des mots,
Et toutes les richesses de ses grands fonds marins… »

« […] À contrecœur la vague reflue,
Il suffit d’un simple mot, d’une intuition, d’un regard,
Pour qu’elles déferlent leurs perles d’écumes.
Il suffit d’une vague de rien, pour qu’elles déversent leur tout
Sur nous tous, comme flots de gros mots salés… »

Alors, cordiale convocation à vous laisser aussi imprégner, de ce « Grand Bleu » version Reumond, un autre récit de la traversée de la mer. Là où, effectivement, mais au péril d’une lecture avec le cœur, l’on risque de manquer d’oxygène,

« […] Pour une vision des choses et des mots,
Qui en vaut vraiment la peine et le spectacle
Avec, comme qui dirait, une contemplation… »

Si sa plume laisse des traces de sel sur le papier et sur nos rétines, et comme une curieuse odeur de varechs autour de nous, c’est qu’il vient de la mer et y retourne, tout comme nos ancêtres amphibiens.

Comme le baptisé plonge ses disciples dans l’eau, pour les en ressortir renouvelé, laissons-nous plonger nous aussi dans ces mots-là, laissons-nous immerger, pour une expédition de plongée sous-marine.

En Belgique, au pays de la drache nationale, Reumond est le plus heureux des poètes, heureux comme un poisson dans l’eau ! Les algues en moins.

Tout comme l’apnéiste Jacques Mayol, du « Grand Bleu », il partage depuis toujours cette passion pour la mer.

Même à Liège où ses:

« Plongées poétiques en bord de Meuse,
entre l’Ourthe et l’Amblève,
disent encore les fleuves sortant du jardin d’Eden »


Ces plongées valent bien celle de Taormina en Sicile. Dans son espace littéraire, le poète s’oppose au vide :

« Si le vide ne dit mot… »

Car le silence des grands fonds n’est pas néant, il est :

« Toccata et fugues d’eaux,
Fuites dans l’espace fluide des mots,
En apnée totale, le poète,
Ne manque ni d’air,
Ni d’aplomb… »


Comme dans le film de Chris Kentis « Open Water : En eaux profondes », Reumond nous livre aux vents et aux marées, sacrifices de sel, nous laissant seuls au beau milieu de son océan.

Reumond, tiendrait-il de ces Lutins, petits démons espiègles et malicieux qui se manifestent pendant la nuit ?

En tout cas, l’esprit des eaux l’habite, tout comme ces « farfadets vêtus de varech », pour se cacher des touristes et des photographes.

Né après guerre, à Luc-sur-Mer, entre Ouistreham et Courseules-sur-Mer, où se passa sa petite enfance, sa mère tenant un salon de coiffure qui donnait sur la mer.

Chez lui, « mère et mer se confondent au rythme des mots et des vagues »

Sur ces plages où tout raconte des débarquements successifs, cette côte de nacre, où
« Tout nomme le déferlement des eaux, vagues
porteuses comme des mères
De varechs et de Bonnes Nouvelles… »

« Quand l’iode se fait varech,
Mon œil se fait lunette,
Et mes pupilles,
Épave pleine de secrets… »

Sur ces plages où se font et se défont des générations de grands-parents vikings, débarquant de leurs drakkars, avec leurs expériences de la mer, leurs légendes et leurs croyances.

« Esprit-de-sel, esprit viking,
Esprit-de-bois, Esprit-de-vin, Esprit des vagues,
Esprit des eaux et des sources.

Dans la nature nouée de souvenirs,
Le chant des arbres,
En raconte aux forêts
Dans le cercle magique
Des eaux… »

Toutes ces générations de navigateurs, dont les Goulet, les Houel, Grisel, les Hue, Frillet, Marie et Beaunel, dont descend le poète REUMOND, côté maternel ; tous ces marins et dentelières, tisserands et cultivateurs, installés le long de la Douvette, près d’une forêt aujourd’hui disparue, parlent encore à travers le poète, de ces temps anciens où

« L’eau se nommait « étrange »

«… où farfadets
Et lutins vêtus de Varech,
Festoyaient autour des grands menhirs
Et de pierres runiques.

Où les prêtres poètes d’antan,
Dessinaient avec le sang des vents,
Les fantômes de la mer. »


Bibliographie sommaire :

- Presse, critiques et commentaires de l’œuvre
de Roland Reumond,
- Extraits de la correspondance de l’auteur,
- Poèmes divers et manuscrits originaux : « Mantra 1 »
Trois essais poétiques sur le balisage, Édition
Caractères – Paris et « Balisage Gothique »,
Édition Dejaie – Namur
- Revue Quetzalcoatl, Marginales, Instant P, Odradek […]
- Recueil : Embrun, édition Instant P – Namur 1979
[…]



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