= Bien sûr! | Guy Rancourt [27.May.06 08:23] |
Bien sûr, le poème de Hermann Hesse qui enchâsse ce poème, c'est son dernier écrit à la veille de sa mort et qui a pour titre : "Grincement d'une branche tordue" que j'ai reproduit sur ce site avec une explication sur sa genèse) | |
+ Combat de Titans ! | Anne Brunelle [29.May.06 10:31] |
Un combat de Titans en mille éclats sonores, un corps à coeur destructif où seule la vie ressort vainqueur... beaucoup de leçons à tirer de ce vécu. J'aime le rythme chaotique de cette narration, ses bruits de destruction et d'urgence, la sage réflexion qui la couronne. Superbe allégorie d'un chapitre d'histoire écrit et réécrit... à une différence près : pas de gloire, pas de leurre, on apprend de ses erreurs. La guerre peut couper les branches mais ne peut déraciner l'âme ; la guerre peut briser le coeur mais ne peut éteindre la soif de vivre... pourquoi se battre, ne vaut-il pas mieux cohabiter en paix ? Magnifique, Guy. Bravo ! Amitiés, Annie | |
= "Tempête cérébrale", poème de Jacques Rancourt | Guy Rancourt [11.Jun.06 00:29] |
L'histoire du saule pleureur a généré également de la part de mon frère Jacques un poème. J'annexe donc le poème : "Tempête cérébrale" et quelques sites où l'on peut lire d'autres poèmes de Jacques Rancourt. TEMPÊTE CÉRÉBRALE Elle se prépare Je la sens venir La tempête Des pensées Des colères Des émotions envahissantes Elle déracine tout Elle me laisse dévasté Je suis comme un arbre Impuissant À l’arrivée de la tropicale Tempête Je tiens à mes racines Tout comme l’arbre Au moins il faut sauver cela C’est le minimum Elle est sans pitié Elle est sans répit Quand elle déferle Je rêve pour survivre Je rêve d’oasis Je rêve d’amour impossible Je rêve d’un monde sans guerre Je rêve de colombes, de fleurs Peu à peu elle se calme Ma tête se repose Je peux enfin aller jardiner Je peux enfin à nouveau contempler Je peux enfin vivre en sainte paix. Sites qui publient certains de mes poèmes : http://francite.net/education/page81.html http://francite.net/education/poemes/index.html | |
= Salon funéraire | Guy Rancourt [23.Oct.06 03:09] |
Cette histoire du saule pleureur a inspiré un poème macabre et lugubre de mon frère Jacques ce matin : "Salon funéraire". Poème qui tente d'exorciser la mort en mettant en scène sa propre mort, lui donnant des airs d'ode funèbre. Humour noir à son meilleur! Je reproduis le poème en question que vous pouvez lire sur son blog ainsi que plusieurs autres de ses poèmes: http://mieuxdire.blogspot.com/ Salon funéraire Je suis mort Bel et bien décédé Bien au chaud Dans mon cercueil Trois jours déjà Dans mon repos éternel Le temps du défilé Des larmes arrive Trente minutes Avant l’ouverture officielle S’amènent frères et sœurs Timidement et religieusement Mourir si jeune À peine 64 ans Retraité à peine Quelle tristesse L’année dernière Une crise cardiaque La deuxième cette année Lui fut fatale Un saule Il avait voulu couper L’an dernier L’arbre l’a foudroyé De la Grèce À peine Il revenait Ruines en tête Trop d’émotions Trop de mémoires guerrières Trop de mythes et légendes Trop, c’est trop Mon cœur a flanché Ma conscience s’est envolée Pleurez mes proches Pleurez sur mes restes funèbres Les morts ne reviennent pas Je ne vous dis pas où je suis C’est mon secret Vivez votre vie avant de mourir votre mort Ne mourez pas votre vie Ne vivez pas votre mort Mordez dans la vie Vivez sans remords | |
= "Le rire de l'arbre" | Guy Rancourt [28.Nov.07 22:45] |
En lisant et relisant l'oeuvre poétique de Tahar Ben Jelloun, son court poème en prose "Le rire de l'arbre", publié en 1980 dans son recueil "À l'insu du souvenir", me ramène à l'hitoire presque tragique de mon frère Jacques qui s'entêtait à couper et déraciner son saule pleureur... J'annexe donc le court poème de Ben Jelloun : Le rire de l’arbre Cela s’est passé à Rabat, au centre de la ville, place Piétri, face au marché aux fleurs, face à l’église. Un arbre a saigné et, paraît-il, a parlé. Un arbre qui a un siècle ou plus résiste quand on vient l’abattre. Au premier coup de hache, le sang a giclé, et les voix, du fond de la terre, se sont élevées. L’homme chargé de la besogne s’est trouvé mal. Blessé, il fut emmené à l’hôpital. De son délire naquit la rumeur. La foule se déplaça de partout pour honorer l’arbre, toucher son sang et écouter sa parole. Il aurait dit beaucoup de choses. Les femmes y déposèrent des bougies, des écritures et quelque espoir. Les hommes suivaient et collaient l’oreille contre l’écorce. Les enfants s’amusaient. Ils riaient. Pour eux, il n’y avait pas de mystère : « Un arbre, ça ne parle pas! » En quelques jours, l’arbre devint un lieu de pèlerinage, un saint. On venait écouter ce que la mémoire collective n’osait pas dire. L’imaginaire populaire, harassé par la vie moderne dans la ville, se déchaîna autour de l’événement. Le fait devint une histoire étrange et merveilleuse que chacun racontait à sa manière. Cela prit des proportions inquiétantes. On n’arrivait plus à arrêter le délire et l’interprétation. Les pompiers accoururent pour disperser la foule qui gênait la circulation. L’architecte qui construit le bâtiment dans la place est un ami de l’arbre. Il le protégea. L’arbre fut sauvé. L’histoire n’est plus qu’un souvenir, un mythe qui fait son chemin. (Tahar Ben Jelloun, À l’insu du souvenir, 1980) | |