= Jaufré Rudel | Guy Rancourt [20.Nov.06 01:56] |
Voici quelques mots sur ce troubadour... Jaufré Rudel (v. 1113 à Blaye - v. 1170) est un troubadour occitan. Surnommé le prince de Blaye, ville dont il fut le seigneur, il prit part à la deuxième croisade. Selon la légende, il aurait entendu parler de la princesse de Tripoli et en serait tombé amoureux (avec les rumeurs qui courent). Il a participé à la deuxième croisade, il a rencontré la princesse, et serait mort dans ses bras. Il écrit des chansons d'amour au cours de la première moitié du XIIe siècle et chante « l'amour lointain », c'est-à-dire l'amour impossible et sans espoir, en célébrant peut-être la comtesse Hodierne de Tripoli, bien née et inaccessible. Il semble qu'il soit effectivement tombé amoureux d'une dame établie en Orient et que, pour des raisons matérielles ou psychologiques, cet amour soit resté un amour de loin (« amor de lonh »). Cette histoire a inspiré l'opéra "L'Amour de loin" de Kaija Saariaho, sur un livret d'Amin Maalouf. Sept poèmes de Rudel ont survécu, dont quatre avec leur notation mélodique. Quan lo rius de la fontana S'esclarzis, si cum far sol, E par la flors aiglentina, El rossinholetz el ram Volf e refranh ez aplana Son dous chantar et afina, Dreitz es qu'ieu lo mieu refranba. Quand le ruisseau de la fontaine S'éclaircit, comme il le fait Et paraît la fleur d'églantine Et le rossignolet sur la branche Lance et reprend et adoucit Son doux chant embellit, Il faut bien que le mien reprenne. Ses 7 poèmes : Qand lo rossignols el foillos Lanqand li jorn son lonc en mai Qan lo rius de la fontana Belhs m'es l'estius e·l temps floritz Lan quan lo temps renovelha Pro ai del chan essenhadors No sap chantar qi so non di | |
= Poème célèbre de Jaufré Rudel | Guy Rancourt [20.Nov.06 02:34] |
J'ANNEXE UNE VERSION DU POÈME AU COMPLET DE JAUFRÉ RUDEL : Lorsque les jours sont longs en mai (Interprétation par Maurice des Ulis) Lorsque les jours sont longs en mai M'est beau doux chant d'oiseaux de loin Et quand je suis parti de là Me souvenant d'amour de loin Vais de désir front bas et clin* (* incliné) Ainsi chants ni fleurs d'aubépine Me plais(ent) plus que l'hiver(nale) gelée Jamais d'amour me réjouirai Si ne jouis (de) cet amour de loin Que mieux ni meilleur ne connais Vais nulle part ni près ni loin Tant est son prix vrai et sûr Que là devant les Sarrasins Pour elle être captif (je) réclame Triste et joyeux m'en partirai* (* éloignerai) Quand verrai cet amour de loin Mais ne sais quand la reverrai Car nos terrains sont vraiment loins Il y a tant cols et chemins Et pour ceci ne suis devin Mais que tout soit comme à Dieu plaît Paraîtra joie quand lui querrai* (* demanderai) Pour l'amour-Dieu l'amour de loin Et s'il lui plaît j'habiterai Près d'ell(e) mêm(e) si je suis de loin Donc arrivera l'entretien* fi(dèle) (* étape de l'amour courtois) Qu'amant lointain devenu proche A ses beaux dits* jouira (de) plaisir (* paroles) Je tiens bien le Seigneur pour vrai Par qui verrai l'amour de loin Mais pour un bien qui m'en échoit J'ai deux maux car tant m'est de loin Ah que (je) sois là-bas pélerin Que mon bâton et mon tapis Soient par ses beaux yeux regardés (que) Dieu qui fit tout qui va et vient Et forma cet amour de loin Donn(e) le pouvoir au coeur que j'ai Que bientôt (je) vois l'amour de loin Vérita(ble)ment en lieu aisé* (* agréable) Tel que la chambre et le jardin Me semblent tout temps un palais Il dit vrai qui me dit avide Si désireux d'amour de loin Car nulle autre joie ne me plaît Que de jouir de l'amour de loin Mais ce que (je) veux m'est interdit Car ainsi (me) dota mon parrain Que j'aime et ne suis pas aimé Mais ce que (je) veux m'est interdit Que tout maudit soit le parrain Qui fit que ne suis pas aimé | |