Les commentaires des membres:

 =  Strad'Ivarius
Maria Gheorghe
[10.Mar.16 04:17]
Je trouve ici un possible Strad’Ivarius, qui chante au mariage entre le Ciel et la Terre. Une présentation qui me met l’eau à la bouche – j’aimerais vraiment écouter cette chanson...

L’avertissement reste un grand ?, que chacun d’entre nous le met à la fin de tant de phrases... on n’attend pas de réponse, mais les questions sont merveilleuses...

Amitiés,
Maria


 =  Ce que vous entendez dès que vous posez vos premiers mots sur la planète, c’est
Roland REUMOND
[10.Mar.16 15:24]
Ça remonte comme un souvenir ou une intuition; de la fosse, là où l’esprit traverse l'excellence de la matière comme la matière elle-même y respire l’éther de la perfection de l’esprit, c'est de là, là que nous entendons le mieux nos propres pensées !

De notes subtiles en antonomases précieuses, de concerti grossi en métaphores du Réel, toute la musique qui remonte des strates d’Ivarius comme d’une fosse d’orchestre répond à toutes nos questions puisqu’elle en est la source et l’origine sans fin.

Cette complainte qui a fait de la matière son pupitre et cet esprit qui a fait de la matière son nid, c’est la vie même qui psalmodie la vie, la nature qui chante la nature … cette plainte commune et mélodieuse qui se traduit sur Ivarius comme les « larmes d’un cosmos ordinaire » (1) c’est toute la création qui s’ébranle, tous le Cosmos qui se fait Verbe, compositions plurielles et toujours inachevées. Cet appel de la matière toute farcie d’esprit, c’est le cri des bois, l’excitation des nerfs et des cordes et l’exhortation puissante des tambours et de tous les cuivres d’Ivarius, comme il est dit dans la Bible, c'est toute la création qui geint dans les tourments de l’enfantement.

Ici, sur Ivarius, pareillement à un double drain, les idées et les formes vont et viennent dans l’Univers, montent et descendent comme sur l’échelle de Jacob, allant de l’extérieur à l’intériorité des choses comme un ascenseur pour les mots imagés dans une perspective inversée où nous serions nous-mêmes les spectateurs observés.

C’est de cette manière et de cette matière-là précisément, que les égrégores d’Ivarius, comme forme pensée traversent le temps et l’espace dans un double sens qui est pareil à celui d’un ruban de Moebius qui aurait une dimension cosmique.

Par analogie absolue, la planète Ivarius est comme un cloud jamais closed ! C’est là même, aux embranchements du spirituel et du virtuel que les chemins s’y réalisent, que les idées prennent forme, que les formes se font signe et que les signes eux-mêmes deviennent gestalt de l'Univers.

Entre la planète Ivarius est vous, tout est un temps de gestation et un espace en gestation. Regardez vous-mêmes, ma gestuelle douloureuse, la crispation de ma mâchoire, ma difficulté de trouver les mots les plus justes, mes muscles contractés, mon sexe qui languit et ma langue trop sèche ; chez moi, tout est tension et attention, comme une zone d’incertitude, entre le danger et l’espérance !

Observez bien mes yeux qui chavirent, mes mains contractées et ma geste pénible, tout en moi en est le témoignage : pas de preuve sans épreuve, pas de rapport « matière – esprit » sans tension et pas de « forme – pensée » sans éprouvé.

(…)

Un Nazin de l’ordre des Rhinogradentia qui n’avait que du Socrate dans la bouche et du Platon dans le regard, me dit « Qu’est-ce que l’homme ? »

Pour lui répondre, il faudrait que j’en trouve un seul ! Sur Terre comme sur Ivarius, l’homme est le grand absent, le chaînon manquant.
Sans aucune présence d’apparence humaine, Ivarius, c’est ce que l’on peut appeler un véritable no man’s land, un monde à part qui s’étend des mers de l’aurore jusqu’aux landes les plus noires.

Seuls y vivent en toute amitié, les animaux pensés, crus ou imaginés par l’homme depuis la nuit des temps. C’est ainsi que le chat du Cheshire de Lewis Carroll y côtoie Nessie, surnommé à tort le monstre du Loch Ness. Tous les animaux aquatiques, les créatures montagnardes comme Arthur dit Le ‎Yéti, et mille serpents des airs imaginés s’y déploient en dix mille créations permanentes.
Des êtres de fiction tout couverts d’armures et d’écailles, sous couvert de protection, tous sont là à l’appel de nos images et de nos mots - animaux, comme révélés par les visions de Jérôme Bosch ou de quelque folie notoire ; comme illustrant les au-delàs et les ailleurs, des jardins des délices aux jardins des supplices, des paradis et des enfers … Comme nés de nos propres tourments et de nos désirs insatiables ; comme dévoilés par nos rêves les plus ultimes et nos fantasmes les plus intimes.

Tels des doubles de nos propres créations, des grottes de Lascaux aux bestiaires les plus fantastiques que l’imaginaire homo sapiens a tressé sur le métier à tisser des égrégores dans toutes les galaxies. Créatures mythologiques, bêtes surréalistes ou engendrées par l’imaginaire des pataphysiciens ; fantômes et chimères, animaux de compagnies, amis ou ennemis des hommes. Sphinx et hydres, plus ou moins hideux ou fascinants.

Que de dragons et de licornes viennent bouter le fou pour rallumer les antiques volcans et les amours éteints, ou pour brouter le gazon gras des espaces littéraires où les nains et les elfes de Tolkien se reproduisent à l’infini avec les griffons, les sirènes, les centaures et les tritons de C.S.Lewis.

Que de saillies entre l’homme et toutes ces harpies et sphinges sorties directement des têtes folles comme de vases grecs : phénix s’échappant de ses cendres, héros de roman et de cinéma, tous sont là, présents à l’appel des violons d’Ivarius, même les enfants animaux nés des relations entre les géants et les filles des hommes.

En passant par Bosch, Goya, Picasso et bien d’autres, Ivarius est une folle arche de Noé, un véritable zoo humain, une planète des curiosités artistiques et littéraires; comme un impossible cabinet de l’imaginaire homo sapiens, à la multitude de créatures imaginées, aussi nombreuses et variées que les étoiles de toutes les galaxies.

Elles sont là, au chevet de nos pensées, toutes ces créatures qui ont hanté ou tenté les hommes depuis la nuit des grottes ; toutes ces bêtes et ces êtres imaginés dans les arts, dans le folklore ou dans toute la vie dite ordinaire ; diables et démons mi-oiseau, mi-bouc, mi-homme...

Et en définitive, pour bien connaître Ivarius, il suffit simplement d’explorer les recoins de notre propre animalité ; de lever le voile sur les angles morts des formes - pensées les plus lumineuses jusqu’aux plus sombres; celles des mondes souterrains de la vie extraordinaire bien sûr, mais plus encore, celles qui vivent dans l'univers des idées dites ordinaires au quotidien.

(…)

(1) « Larme du Cosmos ordinaire » un spectacle (chanson, musique, théâtre…) donné à Liège dans les années 80.




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